Senior : Des conseils pour éviter les chutes

Chaque année, en France, deux millions de personnes de plus de 65 ans sont victimes de chutes, avec parfois de graves conséquences. Pourtant, des habitudes de vie simples et des aménagements adéquats permettraient de les éviter.

Elderly Woman Holding On Handrail In Bathroom
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Fractures du bassin ou du poignet, entorses, traumatismes crâniens, les chutes invalidantes de personnes âgées sont relativement fréquentes. Ainsi, 45 000 seniors sont victimes, chaque année, d'une fracture du col du fémur.

Plus que le traumatisme, l'immobilisation qui lui succède constitue un vrai danger : escarres, embolies pulmonaires, grabatisation, dépression... Ainsi, certaines personnes risquent même de décéder dans l'année qui suit la seule fracture du col du fémur.

Les quatre causes principales

De simples changements d'habitudes, une meilleure hygiène de vie et certains aménagements suffisent à réduire considérablement les risques de chutes. Les gériatres définissent ainsi quatre grands facteurs sur lesquels il est possible d'agir.

Le vieillissement naturel musculaire, osseux et neurologique.

Ainsi, le champ visuel rétrécit avec l'âge et l'appareil vestibulaire, maintenant l'équilibre du corps, est moins sensible. La marche devient alors moins aisée et automatique. En situation de déséquilibre, les seniors réagissent moins vite.

Un exercice physique quotidien diminue ces effets du vieillissement et maintient des réflexes suffisamment rapides lors des déséquilibres. En cas de fracture, la récupération est aussi bien meilleure. Une demi-heure de marche par jour, ou de la natation une fois par semaine, entretient une bonne santé. Pratiquez néanmoins ces activités de façon modérée. Les ateliers-équilibre, mis en place par certains hôpitaux ou mairies, proposent aussi aux seniors de la gymnastique douce et du tai chi chuan.

Les maladies chroniques

Troubles de la vue, de l'audition, dysfonctions cardiaques, arthrose, vertiges. D'autres maladies aggravent les conséquences des chutes, comme l'ostéoporose qui rend les os plus fragiles.

Les personnes âgées doivent bénéficier de soins appropriés : deux consultations annuelles chez le médecin généraliste et une visite par an chez le cardiologue, l'ophtalmologue et I'O.R.L. Les prothèses auditives sont capitales pour entendre les alertes de dangers. Le pédicure-podologue soigne les pieds douloureux, donc moins stables. Les chaussures doivent d'ailleurs être confortables, bien maintenir le pied et être munies de petits talons pour éviter de tomber en arrière.

A proscrire : les « savates » et les talons hauts.

Les médicaments

Les personnes âgées ont souvent plusieurs traitements. Or, au-delà de cinq médicaments, des interactions risquent de provoquer vertiges, troubles de l'équilibre, éblouissements et autres effets secondaires favorisant les chutes. Les substances les plus souvent incriminées sont les benzodiazépines (somnifères) et les anti-hypertenseurs.

Les somnifères entraînent des troubles de la vigilance et des évanouissements après un lever trop rapide.

Demandez régulièrement au médecin de reconsidérer votre ordonnance. Un traitement anti-hypertenseur bien équilibré à 70ans peut très bien nécessiter une modification cinq ans plus tard. L'organisme change et les prescriptions ne sont plus toujours adaptées.

Signalez à chaque médecin tous les traitements suivis. Par exemple, les collyres prescrits par les ophtalmologues pour traiter les glaucomes ont des effets anti-hypertenseurs. Ajoutés à un éventuel traitement pour la tension, le surdosage peut être dangereux. Évitez aussi l'automédication.

Le domicile

La plupart des chutes invalidantes des plus de 65 ans surviennent au domicile. Les seniors vivent souvent depuis des dizaines d'années dans la même maison, avec des aménagements conçus bien avant leur retraite et souvent inadaptés à leurs nouvelles capacités.

Veillez à avoir un excellent éclairage (ampoules de 70 ou 80 W), particulièrement dans les couloirs et escaliers. Évitez les ampoules basse consommation, trop lentes à éclairer à pleine puissance.

Ne laissez rien sur le sol ! Fixez tous les tapis avec de l'adhésif double face. Faites cacher les fils électriques au moyen de baguettes. Préférez la moquette au parquet et au carrelage. Posez une rampe dans les escaliers et revêtez les marches de moquette.

Côté rangement, les ustensiles lourds (type faitout en fonte) doivent être placés dans des placards situés entre le niveau des épaules et des genoux. Dans la salle de bains, mettez des tapis antidérapants au fond de la baignoire. Préférez la cabine de douche, munie d'une chaise et d'une barre d'appui. Installez des cache-robinets en mousse.

Surmonter la peur de retomber

Après une chute, l'appréhension de retomber peut avoir des effets néfastes. Si la personne est restée une nuit à attendre du secours, elle peut perdre l'automatisme de la marche : c'est le syndrome post-chute. Même si ce stade extrême reste rare, la crainte de rechuter perturbe l'efficacité des face à des déséquilibres simples (effectuer un demi-tour, répondre au téléphone alors que la personne se dirige vers la cuisine…).

Pour toutes ces raisons, après être tombé, des séances de kinésithérapie sont conseillées pour être mis en confiance, ainsi que des aides à domicile (pour le ménage et la toilette).

La téléalarme peut aussi soulager l'angoisse de se retrouver au sol sans aucune aide. Le senior active la téléalarme (collier ou bracelet-montre) qui appelle automatiquement deux proches, ou les pompiers en cas d'absence. Gérée par des mairies ou des associations caritatives et installée par les pompiers, la téléalarme coûte environ 15 € par mois.

Le rôle des proches

L'entourage familial et amical joue un grand rôle dans la prévention des chutes et leur suivi. Ainsi, les proches décèlent plus facilement les changements d'habitudes (repli sur soi...).

De même, le dépistage d'une pathologie, comme un trouble de la vue, est souvent initié par les proches. Les messages de santé et de prévention passent parfois mieux par le biais des petits- enfants, une astuce à retenir…

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