Même si le contour d'oreille est encore largement utilisé, la technologie du numérique a fait progresser les appareils de correction auditive. Aujourd'hui, ils jouent la carte de la discrétion et de l'efficacité. On vous explique tout sur la nouvelle génération des appareils auditifs.
En vieillissant, il peut arriver que notre audition baisse. Ainsi, une personne sur deux de plus de 60 ans souffre de ce problème d'oreille qu'on appelle presbyacousie : l’oreille vieillissante perçoit moins bien les consonnes. Dans un endroit sonore ou en groupe, cela donne l'impression que les gens ont une mauvaise prononciation.
Chez soi, on augmente le son de la télévision ; on peut également devenir vite fatigué, anxieux, parfois agressif. Or à peine 25 % des malentendants ont une correction. Les raisons d'un tel refus sont multiples : défaut d'information, frein psychologique, résignation, simple négligence, obstacle économique, tabou social...
Si rien n'est fait, la baisse d'audition s'aggravant, on court le risque d'un repli sur soi, d'une baisse de moral voire d'une dépression. Par ailleurs, plusieurs études ont montré un lien entre amélioration de l'audition et celle de la mémoire. D'où l'importance des appareils de correction auditive que l'avènement du numérique a rendus très efficaces et discrets.
Il faut s'en préoccuper dès que la gêne devient quotidienne. Votre médecin traitant jugera nécessaire ou non de vous adresser à un spécialiste ORL. Après l'examen complet du tympan et du conduit auditif, il déterminera le degré et le type de surdité grâce à l'audiométrie (mesure de l'audition grâce à l'émission de sons différents en volume et en fréquence).
Une perte de 35-40 décibels (dB) au niveau des aigus nécessite un appareillage. Son choix, son adaptation et son réglage reviennent ensuite à l'audioprothésiste.
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Sommaire
Première visite chez l'audioprothésiste
Bien plus que le simple achat d'un appareil, le suivi comporte des visites fréquentes au début, régulières ensuite. Misez sur une relation de confiance avec l'audioprothésiste, lors d'une première consultation. Après un questionnaire complet (antécédents médicaux, mode de vie et circonstances de survenue des problèmes de compréhension) et diverses mesures auditives, l'audioprothésiste présente toujours plusieurs modèles répondant aux souhaits et besoins de chacun : intensité de la surdité, confort recherché, habileté à utiliser un modèle miniaturisé.
Les trois familles d'appareils auditifs
Le contour d'oreille reste encore majoritairement utilisé en France. Un boîtier contenant le système électronique, placé derrière l'oreille, est relié par un tube souple à une pièce transparente moulée sur mesure. Il existe désormais des mini-contours (2,5 cm et moins de 10 g), aux formes affinées et aux teintes proches de la couleur des cheveux.
Leur atout ? S'adapter à toutes les baisses d'audition, des plus légères aux plus profondes. Ils conviennent aussi aux problèmes auditifs délicats nécessitant des circuits électroniques très complexes.
Certes confortables et faciles d'usage, ces appareils peuvent poser un problème esthétique à ceux et celles qui portent les cheveux courts, notamment.
Les intra-auriculaires peuvent être si petits, comme le CIC (Completely-in-Canal) qu'ils sont entièrement contenus dans le conduit auditif. Esthétiquement agréables, ils permettent de corriger les pertes auditives légères à moyennes (jusqu'à 60-70 dB de perte) et sur toutes les fréquences, à la condition d'avoir un conduit auditif ni trop petit, ni trop tortueux et une sécrétion modérée de cérumen.
L'appareil "ouvert" ou open fitting est un pur produit du numérique. Son boîtier miniaturisé, gris, transparent ou coloré, est calé derrière l'oreille et relié à un microtube se terminant dans le conduit auditif. Destiné aux surdités modérées avec les graves bien conservés, il permet une aération maximale du conduit auditif. Son autre particularité est d'offrir un excellent confort d'utilisation : effet "bouchon" inexistant, pas de bruit de mastication et les voix naturelles restituées.
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L'avènement du numérique
Voilà une décennie que le numérique a révolutionné l'ensemble des appareils auditifs. Tous les fabricants importants ont aujourd'hui une gamme numérique : Siemens, Phonak, Starkey, GN ReSound, Widex, Oticon...
Comparée aux appareils analogiques, la différence fondamentale est le remplacement de l'amplificateur par une "puce électronique". Les informations captées par le microphone sont numérisées puis traitées par ce véritable ordinateur avant d'être restituées à l'oreille par l'écouteur.
Quand l'appareil s'adapte à l'ambiance sonore
En fonction de l'environnement sonore dans lequel vous vous trouvez, les réglages de l'appareil sont optimisés automatiquement. Il filtre également une partie des bruits environnants gênants tout en améliorant la perception de la parole grâce à différents systèmes – microphones directionnels, réducteurs de bruit, etc. Résultat : on distingue mieux les paroles, on est beaucoup moins gêné dans le bruit et les sons ont une tonalité plus naturelle.
Grâce à l'amélioration des microprocesseurs, les appareils auditifs sont de plus en plus sélectifs, atténuent les bruits désagréables, s'adaptent automatiquement, en fonction du niveau de surdité, aux environnements sonores.
Exemple : vous tapez sur les touches du clavier de votre ordinateur. Durant les premières minutes, le cliquetis des touches se détache comme un bruit métallique, un peu gênant... Mais au fur et à mesure que vous tapez, l'appareil repère ce bruit répétitif dénué de sens et modifie les paramètres d'amplification pour "nettoyer" le bruit. Vous n'entendez plus le petit cliquetis.
A saluer également, la suppression de l'effet Larsen (son amplifié). Enfin, l'une des autres grandes nouveautés est la bidirectionnalité naturelle, explique-t-on chez GN ReSound. De façon automatique, par exemple lors d'une conversation, l'oreille droite est connectée à la parole et l'autre, aux sons périphériques. On peut encore citer les oreillettes sans fil Bluetooth qui permettent d'utiliser les téléphones fixes ou mobiles sans subir d'interférences électriques. Le nombre et la qualité des options retenues se répercutent évidemment sur le prix. Mais même en entrée de gamme, tous ces produits sont aujourd'hui d'excellente qualité.
Combien ça coûte un appareil auditif ?
Pour un appareillage avec des amplificateurs analogiques, il faut compter de 750 à 1 150 € par oreille environ. En utilisant des appareils numériques, le coût représentera 1 000 à 1 900 € par oreille environ. Le prix dépend principalement du type d'amplificateur employé et peu de la taille de l'appareil.
Certains centres d'audioprothésie offrent des financements personnalisés ou encore la possibilité d'échanger les appareils en cas de non satisfaction.Mais il existe d'importantes disparités : prenez le temps de' comparer et de faire jouer la concurrence.
A savoir : Le taux de remboursement de ces appareils par l'Assurance-maladie est de 100%, sur la base de tarifs qui varient selon l'âge et la gêne ou le handicap. Pour les plus de 20 ans, le remboursement est calculé sur la base de 100% pour tous les patients est de 350 € par appareil auditif.
Pendant les premières années, je me suis refusée à porter un appareil auditif car j’avais honte. Mais pour moi qui aimais aller au théâtre, c’était devenu impossible alors je me suis décidée… sans regret car mon audition est presque aussi bonne qu’avant, du moins dans des lieux pas trop bruyants.