Oreilles décollées : faut-il dire oui ou non se faire opérer ?

Elles sont souvent source de complexes. Avec la chirurgie plastique, on peut les "recoller", mais ce n'est pas sans risque.

Oreille Femme Decollée

Il y a encore quelques années, se faire opérer pour des oreilles décollées semblait superflu. Mais, aujourd'hui, il est devenu plus courant de recourir à la chirurgie plastique lorsqu'une disgrâce devient un complexe qui empêche de s'épanouir.

Quelle technique pour les oreilles décollées ?

A des degrés plus ou moins importants, les oreilles peuvent présenter deux défauts. Être décollées façon Dumbo l'éléphant, du fait d'une hypertrophie du cartilage, ou avoir un défaut de plicature au niveau de l'ourlet. Très souvent, ces deux phénomènes sont présents dès la naissance.

Après une incision derrière l'oreille, la technique consiste à enlever un muscle rétro-auriculaire, à réduire le cartilage, puis à remodeler l'ourlet de l'oreille.

Cette technique — mise au point par un Suédois, le Dr Stenstrôn — est appréciée des spécialistes pour la qualité du résultat. La technique dite "de chondrotomie", qui consiste à couper le cartilage avant de le remodeler, est moins utilisée.

C'est une chirurgie simple, non traumatisante et rapide puisque dès le retrait du pansement, huit jours plus tard, le résultat est visible.

Lorsqu'une retouche est nécessaire, il s'agit souvent de rectifier la partie haute de l'oreille, en général pas assez collée.  Les chirurgiens font participer le patient en cours d'opération.

Avant la phase finale, il le fait asseoir, un miroir à la main, et lui demande son avis sur le travail effectué. Ce contrôle supplémentaire, qui a l'avantage d'éviter les déconvenues post-opératoires, n'est cependant possible qu'avec un patient sous anesthésie locale.

À partir de quel âge ?

L'intervention est possible à partir de l'âge de sept ans lorsque le pavillon de l'oreille a atteint sa taille définitive.

Il n'y a pas d'âge limite. On peut très bien se faire opérer une fois adulte, même à un âge avancé, et obtenir de bons résultats.

Comment se déroule l'opération ?

  • Examen avant l'opération : un bilan sanguin.
  • Type d'anesthésie : l'anesthésie locale simple ou locale potentialisée est la plus pratiquée, notamment pour les adultes. Chez les enfants, il est parfois préférable d'opérer sous anesthésie générale.
  • Durée de l'opération : une heure environ.
  • Durée de l'hospitalisation : sous anesthésie locale, on ressort le soir même. Vingt-quatre heures en cas d'anesthésie générale.
  • Suites post-opératoires : la première nuit est douloureuse. Le pansement « œuf de Pâques » est refait le lendemain pour vérifier l'absence d'hématome et d'infection. On le garde huit jours.

Ensuite, on porte un bandeau de tennis la nuit et durant les activités sportives pendant un mois après l'opération. Les sports violents sont interdits. Pas de rugby pendant un an, par exemple. Les oreilles sont rouges pendant trois semaines et elles peuvent rester sensibles au froid durant un an.

Complications : la cicatrice derrière l'oreille peut devenir hypertrophique, voire chéloïde, c'est-à-dire très rouge et boursouflée. Et ce, parfois plusieurs années après l'opération. Pour y remédier, on peut soit avoir recours à des injections de corticoïdes dans la cicatrice, soit opter pour la solution de la réparation chirurgicale suivie de deux séances de radiothérapie externe. Très rarement, il peut y avoir une infection du cartilage.

Coût : de 2000 et 4500€ selon le praticien. Une demande de prise en charge peut être faite auprès de la Sécurité sociale. Certaines mutuelles remboursent également une partie ou la totalité du dépassement d'honoraires.

Peut-on devenir sourd après ?

Théoriquement, non, répondent les ORL. Mais il existe, tout de même, un petit risque de diminution légère de l'audition en cas de rétrécissement de l'ouverture du conduit auditif externe. Toutefois, cette perte d'audition n'excède pas les deux ou trois décibels. Le phénomène s'explique par la modification de l'anatomie du pavillon de l'oreille. Le son arrivant différemment, les sensations auditives sont modifiées.

3 réactions à Oreilles décollées : faut-il dire oui ou non se faire opérer ?

  • Depuis tout petit, ses copains se moquaient de lui. Mais j’ai attendu qu’il demande l’opération. C’était à lui de décider. Depuis, son comportement a complètement changé. Il est beaucoup moins agressif, plus sociable avec nous. Avant, on ne pouvait rien lui dire, il ramenait tout à ses oreilles, notamment quand il se disputait avec sa sœur. Il a très bien vécu l’opération. Sans angoisse. Je dois reconnaître que le praticien a eu un bon contact avec mon fils. Il a préparé Jérémy à l’intervention, lui a expliqué ce qu’il allait faire, ce qu’il allait ressentir. C’est rassurant pour un enfant.
    Après l’opération, il est sorti voir ses copains la tête encore bandée, sans complexe. Je dois dire qu’aujourd’hui ses oreilles sont parfaites. Mais il faut trouver le bon chirurgien. Un ami de Jérémy s’est fait opérer et le résultat est loin d’être aussi bon.

  • Bonjour Martine merci pour ce témoignage qui me pousse à vous donner le mien :
    Je suis née avec une oreille pliée qui est restée décollée ensuite. Bizarrement, les moqueries, je ne les ai pas subies enfant, mais plus tard, vers vingt ans. J’ai mis quatre ans à me décider. J’ai préféré l’anesthésie locale. Opérée le matin, je suis sortie à midi. Je me suis arrêtée de travailler une semaine, le temps de garder le pansement autour de la tête.
    Pour qu’elles soient symétriques, le chirurgien a retouché les deux oreilles et il m’a montré le résultat sur la première avant de retoucher la deuxième. Je suis très satisfaite. Si c’était à refaire, je n’hésiterais pas. Aujourd’hui, je peux me coiffer comme je veux, relever et attacher mes cheveux sans me soucier de mes oreilles.
    En espérant que ça puisse aider !

  • À mon tour !
    Déjà toute petite, on me faisait des réflexions. Mes oreilles, c’était une obsession. Maintenant, je suis soulagée, c’est un problème en moins. Pendant l’opération, j’étais un peu impressionnée. Comme j’étais sous anesthésie locale, j’entendais les bruits.
    Le soir même, j’ai eu mal au point de regretter l’opération, mais les calmants ont rapidement fait disparaître la douleur. C’est devenu très supportable. Avec le bandage sur toute la tête, on a du mal à manger et à entendre. Je ne l’ai pas dit à tout le monde, seulement à une copine qui, hélas, s’est déjà faite opérer deux fois, avec un résultat très moyen. Moi, c’est parfait du premier coup.

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