Retraite, comment bien organiser son départ ?
Bien préparer sa retraite, c'est d'abord s'assurer que tous les droits acquis au cours de sa vie professionnelle ont été comptabilisés afin de limiter au maximum la baisse de ses revenus. Nos explications.
Sommaire
- 1. À quel moment doit-on commencer à se renseigner pour sa retraite ?
- 2. Comment estimer le montant de sa retraite ?
- 3. À quel âge peut-on aujourd'hui partir en retraite ?
- 4. Quelles sont les situations qui permettent de partir plus tôt à la retraite ?
- 5. Comment déterminer le montant de la retraite à taux plein ?
- 6. Les périodes d'inactivité dues à la perte d'emploi ou la maladie retardent-elles le départ en retraite ?
- 7. Le fait d'avoir élevé des enfants est-il pris en compte dans le calcul de la retraite ?
1. À quel moment doit-on commencer à se renseigner pour sa retraite ?
Il n'y a pas d'âge. Il faut s'y intéresser tout au long de sa carrière. Cela permet de s'assurer que toutes les périodes travaillées ont bien été prises en compte et de faire rectifier si besoin. C'est un gain de temps pour le jour où le salarié organisera son départ en retraite. Par ailleurs, tous les cinq ans, chaque salarié reçoit un relevé individuel de situation de la caisse de retraite qui reprend les droits qu'il a acquis dans tous les régimes de retraite obligatoires de base et complémentaires. Ces droits sont exprimés en trimestres pour le régime général et en points pour les régimes complémentaires. Sont indiquées les périodes de votre carrière connues de vos organismes de retraite.
Il est indispensable de vérifier que toutes les entreprises ou organismes dans lesquels vous avez travaillé ont bien cotisé pour vous. Si une période n'a pas été répertoriée, il sera nécessaire de transmettre les bulletins de salaire correspondants. Il peut arriver que les cotisations aient été prélevées mais que I 'employeur ne les ait pas versées. Dans ce cas, les caisses de retraite ne pénaliseront pas le salarié, des droits pourront quand même être comptabilisés.
Il est également important de s'assurer que les périodes de chômage ou de maladie qui peuvent, sous certaines conditions, donner des droits à la retraite, aient été également enregistrées.
D'autant qu'il est difficile d'obtenir des attestations de Pôle Emploi ou de l'Assurance maladie pour des périodes anciennes.
Notre conseil : conservez vos justificatifs d'indemnisation !
2. Comment estimer le montant de sa retraite ?
À 55 ans, vous recevez une estimation indicative du montant global de votre retraite avec plusieurs hypothèses sur l'âge de départ. Vous pouvez aussi, à tout moment, vous connecter à votre compte via les sites info-retraite.fr, celui de l'assurance retraite ou encore celui de l'Agirc-Arrco. Vous avez la possibilité d'y effectuer une estimation de vos futures pensions avec le simulateur M@rel. C'est une aide à la décision qui vous permet de connaître le montant prévisionnel de votre retraite si vous partez à 62 ans, 63 ans, etc.
En dehors des sites, vous pouvez bénéficier d'un entretien information retraite (EIR) dès 55 ans pour le régime de base, et à partir de 45 ans au régime complémentaire.
3. À quel âge peut-on aujourd'hui partir en retraite ?
L'âge légal est aujourd'hui fixé à 62 ans mais pour partir avec une retraite à taux plein, c'est-à-dire pour bénéficier d'une pension sans décote, il faut avoir cessé son activité et totalisé un nombre de trimestres qui dépend de l'année de naissance. Ce nombre de trimestres augmente toutes les trois générations. Il est par exemple de 167 trimestres pour les personnes nées en 1958-1959-1960, de 168 trimestres pour celles qui sont nées en 1961-1962-1963...
Par ailleurs, à 67 ans, il est possible de partir avec sa retraite à taux plein sans avoir comptabilisé tous les trimestres requis pour bénéficier d'une pension sans décote. C'est l'âge du taux plein « automatique ». Certaines situations permettent toutefois de partir plus tôt.
4. Quelles sont les situations qui permettent de partir plus tôt à la retraite ?
Il y a d'abord ce que l'on appelle les carrières longues. Elles concernent les gens qui ont travaillé avant leur vingtième anniversaire et qui réunissent un certain nombre de trimestres durant toute leur carrière. Une personne née en 1962 par exemple peut partir en retraite à 60 ans si elle a acquis cinq trimestres avant l'année de ses 20 ans (ou quatre si elle est née en octobre, novembre ou décembre) et totalise les 168 trimestres requis pour bénéficier d'une retraite à taux plein.
Mais attention, tous les trimestres ne sont pas pris en compte. Les trimestres « assimilés » qui sont attribués « gratuitement » lors de période de chômage ou de maladie ne sont retenus que dans la limite de quatre trimestres. Quant aux trimestres de « majoration de durée d'assurance pour enfant », ils sont, eux, totalement exclus.
Par ailleurs, les travailleurs handicapés peuvent partir, sous certaines conditions, à 55 ans avec une retraite à taux plein. Les personnes souffrant d'une incapacité permanente d'origine professionnelle et les victimes de l'amiante ont également la possibilité de bénéficier d'une re- traite anticipée à taux plein si elles remplissent certaines conditions.
5. Comment déterminer le montant de la retraite à taux plein ?
La pension de retraite de base est égale à 50 % du salaire annuel moyen (SAM) multiplié par le nombre de trimestres cotisés ou assimilés et divisé par le nombre de trimestres requis. Si vous totalisez les 168 trimestres requis au régime général, vous obtiendrez le montant de votre pension en effectuant le calcul suivant :
168 x 50 % du SAM / 168
Le SAM est la moyenne des 25 meilleures années de salaires revalorisés, dans la limite du plafond de la Sécurité sociale (par exemple 41 136 € pour 2022).
Si vous avez gagné 24 000 € en moyenne sur les 25 meilleures années, ce sera donc 50 % des 24 000 €. Si pendant cette période, vous avez touché un salaire moyen de 60 000 €, ce sera 50 % de la moyenne des salaires plafonds revalorisés de chaque année.
Attention : Cette formule concerne uniquement les périodes cotisées au titre du régime général. Si vous avez, par exemple, travaillé vingt-cinq ans dans le privé avant d'exercer dans le public, vous ne pourrez pas appliquer ce calcul aux années passées dans la fonction publique.
Imaginons que vous totalisiez 140 trimestres au régime général et 28 trimestres au régime des fonctionnaires, le calcul sera le suivant : 50 % du salaire annuel x 140 / 168 trimestres. La pension obtenue sera bien sûr complétée par celle du régime des fonctionnaires.
Cette retraite de base est ensuite augmentée de la retraite complémentaire. Pour obtenir le montant de cette dernière, il suffit de multiplier le nombre de points obtenus tout au long de sa carrière (les cotisations retraite payées tous les mois par le salarié et I 'employeur sont converties en points) par la valeur du point fixée par le régime Agirc-Arrco.
Attention au calcul de la retraite à taux plein : tous les trimestres ne sont pas pris en compte. Certains sont retenus dans une certaine limite, d'autres sont même totalement exclus.
6. Les périodes d'inactivité dues à la perte d'emploi ou la maladie retardent-elles le départ en retraite ?
Pas nécessairement. Si vous étiez salarié avant d'être inscrit à Pôle Emploi, les périodes de chômage sont prises en compte dans le calcul de votre durée d'assurance (un trimestre est validé tous les 50 jours de chômage, dans la limite de 4 trimestres par an). Il en est de même pour les périodes de maladie (1 trimestre pour 60 jours de maladie dans l'année, consécutifs ou non).
Ces trimestres dits « assimilés » sont pris en compte dans la durée totale de carrière pour déterminer l'âge de départ à la retraite.
Attention : Leur nombre est limité à 4 pour maladie et 4 pour chômage s'agissant de la retraite anticipée pour carrière longue. Le chômage et la maladie permettent également de continuer à acquérir des points de retraite complémentaire tant que l'on est indemnisé, par Pôle Emploi ou par l'Assurance maladie. Il en va de même pour le chômage partiel.
7. Le fait d'avoir élevé des enfants est-il pris en compte dans le calcul de la retraite ?
Oui. Vous pouvez obtenir jusqu'à 8 trimestres supplémentaires par enfant (4 trimestres au titre de la maternité ou de l'adoption et 4 trimestres au titre de l'éducation de l'enfant). Une majoration de la pension de 10 % est en outre attribuée par le régime général aux retraités qui ont eu ou élevé 3 enfants au moins.
Une majoration similaire existe pour le régime complémentaire Agirc-Arrco. Le taux est cependant variable selon les périodes de carrière.
Ces majorations sont versées à vie. Le régime complémentaire prévoit en outre une majoration par enfant à charge égale à 5 % des droits de toute la carrière. Elle est versée tant que l'enfant est à la charge du retraité.