Décote, surcote, proratisation, comment ça marche ?

Vous pouvez partir en retraite à partir de 62 ans. Mais vous n'y êtes pas obligé. C'est vous qui décidez de la date en fonction de votre nombre de trimestres cotisés et de vos objectifs financiers.

femme senior calculant sa retraite
Pour bien choisir la date de son départ, un comparatif des différentes options et de leurs incidences sur le montant de la pension est indispensable. © istock

Partir sans le taux plein

Si vous partez à la retraite sans réunir la durée d'assurance nécessaire au taux plein de 50 %, votre pension subit une décote de 1,25 % par trimestre manquant. Le nombre de trimestres retenus pour l'application de la décote correspond soit aux trimestres qu'il vous manque pour atteindre l'âge du taux plein (67 ans pour les personnes nées à compter de 1955), soit ceux qu'il vous manque pour atteindre la durée nécessaire à l'obtention du taux plein. Le plus petit de ces deux nombres est retenu.

En pratique : Marie, employée de banque, est née le 21 août 1960 et souhaite partir en retraite le 1er septembre 2022 à 62 ans. Elle n'aura que 148 trimestres validés. Il lui manquera 19 trimestres pour atteindre le taux plein (167 trimestres) et 20 trimestres pour atteindre l'âge du taux plein (67 ans). Ce sont donc les 19 trimestres qui seront retenus pour le calcul de la décote. Le taux de décote qui lui est applicable est de 1,25 % par trimestre manquant.

Le taux de sa pension est ramené à 38,125 % ([100 - (19 x 1,25)] x 50%). Son salaire annuel moyen est de 25 000 €.

Calcul de sa retraite du régime de base : 25 000 x 38,125 % x 148 / 167 = 8446,86 €, soit 703,90 € par mois.

Taux plein automatique à 67 ans

Si vous n'avez pas une carrière complète, c'est-à-dire que vous avez validé moins de trimestres que la durée d'assurance requise pour votre génération, il peut être judicieux d'attendre.

Si vous êtes né en 1955 ou après et que vous demandez votre retraite à 67 ans (ou entre 65 ans et 67 pour les générations précédentes), aucune décote ne vous sera appliquée. En effet, vous obtiendrez automatiquement le taux plein de 50 %. Votre pension subira simplement une réduction car elle sera calculée au prorata du nombre de trimestres validés. On parle de « proratisation ».

En pratique. Jean-Pierre, vendeur, est né le 17 mars 1955. Son salaire annuel moyen s'élève à 21 000 €. Même s'il n'a pas cotisé assez pour bénéficier du taux plein (soit 166 trimestres pour sa génération), sa pension sera liquidée au taux plein de 50 % le 1er avril 2022, compte tenu de son âge (67 ans).

Toutefois, sa pension ne sera pas entière, elle sera proratisée en fonction de ses 150 trimestres de durée d'assurance. Calcul de sa retraite du régime de base : 21 000 x 50 % x 150 / 166 = 9 488 €, soit 790,55 € par mois.

Travailler au-delà du taux plein

À l'inverse, si à l'âge de départ en retraite, vous pouvez déjà prétendre au taux plein et que vous poursuivez votre activité, vous avez droit à une surcote. La majoration de pension est de 1,25 % par trimestre. Si vous cotisez six trimestres après votre âge de départ en retraite et après la durée d'assurance nécessaire pour votre génération, vous profitez d'une surcote de 7,5 % (6 x 1,25 %) du montant de votre pension. En continuant à travailler, vous acquerrez aussi des points supplémentaires dans les régimes complémentaires et, surtout, vous échappez au nouveau malus temporaire.

Gare aux incidences sur la complémentaire !

Attention, si vous ne remplissez pas les conditions pour avoir une retraite au taux plein, votre retraite complémentaire supportera une minoration définitive en fonction de votre âge et des trimestres manquants comme pour votre retraite de base.

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