Ils sont aujourd'hui plusieurs milliers en France à être centenaires et beaucoup sont fiers de l'être. Découvrez les secrets de leur étonnante longévité.
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Des milliers de centenaires français
Le saviez-vous ? Ils sont plusieurs milliers en France à avoir passé le cap des cent ans. Mais comment vont-ils ? Rassurez-vous. Tous sont loin d'être grabataires.
Beaucoup de centenaires ont en effet bon pied bon œil. Ils sont en bonne santé. Françaises, réjouissez-vous. C'est vous qui, en Europe, avez l'espérance de vie la plus élevée. Les seules à dépasser 80,5 ans. Et vous avez actuellement 10 % de vie en plus que les hommes.
Injustice ? Non. La mortalité plus précoce des hommes peut s'expliquer par différents abus ou des déséquilibres. Elle se remarque dans de nombreux pays mais c'est en France que la différence est la plus grande avec un écart de huit ans entre les deux sexes.
Incroyable : nous avons gagné 25 ans de vie en un siècle. Et cela s'accélère. Nous gagnons une année tous les quatre ans. Le nouveau-né français a une espérance de vie à la naissance d'au moins vingt ans plus grande que son grand-père. Mieux encore, nous pourrions tous être centenaires. En théorie en tout cas. La durée de vie maximum est actuellement de 120 ans.
Mais nous sommes loin de tous parvenir à cet âge. Quel est donc leur secret ? « La règle n'est pas la même pour tout le monde », remarque le Dr Michel Allard.
Ils usent de tout, n'abusent de rien
Il n'existe pas de recette universelle. Chaque centenaire a ses secrets. En fait, la recette consisterait à dire : usez de tout mais n'abusez de rien. On se maintient en vie par l'esprit. Le mental domine le physique. Pour vivre cent ans, il faut le vouloir. Cela correspond à un certain profil de caractère. En général, les centenaires sont des personnes gaies, optimistes et plutôt autoritaires.
Elles ont un sens de la réussite, une grande emprise sur le monde extérieur. Pour "durer", il faut être un peu égocentrique, savoir s'adapter à son âge, trouver les bons comportements, la juste dose de repos et de travail, et également bien choisir son alimentation.
Les progrès de la médecine, de l'hygiène, les meilleures conditions de vie et d'alimentation notamment ont contribué à la progression du nombre des centenaires. Facteur également positif : l'évolution de l'espèce humaine qui a gagné en taille et en longévité.
Sobriété, grand air, lumière, exercices physiques, marche et respiration, bains, frictions et massages, repos et sommeil font partie d'un équilibre de vie. Pour certains spécialistes, il s'agit simplement d'une force vitale que nous avons à la naissance et qu'il faut préserver.
Certaines centenaires ont quelques traits communs : une situation plutôt modeste qui, sans doute, les a mises à l'abri de certains excès et les a plus ou moins protégées contre la vie, en général plus agitée, des gens plus fortunés.
Toutes maigres, elles ne furent jamais obèses ni grosses mangeuses. A l'âge de cent ans, elles sont sobres et mangent peu, bien que volontiers gourmandes de friandises. La plupart ont bu et boivent encore du vin (qu'elles sucrent volontiers) mais en quantité très modérée, un à deux verres par jour grand maximum. La plupart restent étonnamment alertes et même éprouvent le besoin d'activité et de grand air.
Ils ont bien amorti leurs passions
« Je ne prétends pas qu'on ait trouvé le secret des centenaires pour l'instant, précise le Dr Louis Allard. Mais nous 8 disposons de pistes. Quand on demande aux centenaires ce qu'ils ont fait pour arriver jusque-là, ils répondent : "rien de spécial". Beaucoup ont travaillé. On peut extrapoler. Derrière le travail, on remarque une capacité à amortir les passions, pas trop de stress heureux ou malheureux, un intérêt permanent à faire, à créer, à agir dans le milieu environnant, un goût perpétuel pour la vie. Pour trouver le secret, nous lançons, avec le CEPH (Centre d'étude du polymorphisme humain), un second volet, le projet Chronos. »
Compte tenu de l'importance du terrain génétique dans le vieillissement et la longévité, une collecte d'envergure nationale va concerner des personnes dans leur centième année et des "fratries longévives", c'est-à-dire des groupes d'au moins deux frères ou sœurs, le seuil étant fixé à plus de 95 ans pour les femmes et plus de 90 ans pour les hommes. Afin de constituer une banque d'échantillons pour cette recherche en génétique humaine, le CEPH et la Fondation IPSEN font appel à tous pour trouver les personnes concernées.
Un numéro vert gratuit est à la disposition des médecins, des membres de la famille ou des amis connaissant quelqu'un répondant à ces critères. Pour le projet Chronos, une simple prise de sang va suffire. Peut-être alors connaîtra-t-on le véritable secret de celles et ceux qui vivent cent ans et plus, en bonne santé. Fabuleux trésor !
Les dangers qui raccourcissent la durée de vie
- Ni l'alcool ni le tabac, dans cette enquête, ne sont des obstacles à la longévité. Presque la moitié des hommes concernés par l'enquête de la fondation IPSEN sont d'anciens fumeurs. Certains fument même encore.
- 61 % des hommes et 30 % des femmes centenaires boivent habituellement du vin, de la bière ou d'autres alcools. Parmi ceux qui n'en consomment plus, un certain nombre en buvaient autrefois.
- Le plus grand danger est le manque de stimulation, en particulier psychique et sociale. Une coupure du monde entraîne un manque de raisons de vivre.
- On exclut, bien sûr, les maladies et les accidents.
- Si nos facteurs génétiques (du patrimoine héréditaire) nous permettent, en théorie, de vivre 120 ans, les facteurs environnementaux (du milieu de vie) jouent un rôle décisif.
- Expérimentalement, on sait que la température ambiante ou la ration alimentaire quotidienne modifient la durée de vie d'animaux de laboratoire. Pourquoi n'en serait-il pas de même pour les hommes ?
