La ménopause, un sujet souvent tabou qui peut perturber la vie d'un couple. François, 55 ans, nous livre son témoignage sur la manière dont il a vécu ce changement dans la vie de sa femme, Florence. Un partage sincère et émouvant qui nous ouvre les yeux sur la perception masculine de ce bouleversement féminin.
Sommaire
Une rencontre sur Internet et une vie de rêve
François, 55 ans, est marié depuis dix ans à Florence, 51 ans. Ils ont tous les deux des enfants issus d'une première union.
Avec Florence, nous menons depuis quatre ans la vie dont nous rêvions : au grand air, dans une maison ancienne avec un grand jardin.
Nous nous sommes rencontres sur Internet. Florence vivait seule depuis quatre ans et moi depuis deux ans. Je découvrais une femme joyeuse, enthousiaste, s’émerveillant en écoutant le chant d'un oiseau.
Je me suis dit : c'est avec elle que je veux vieillir. Sans parler de son physique, ses grands yeux noisette, ses taches de rousseur, ses cheveux bouclés, on aurait dit une étudiante ! Un an plus tard, nous vivions dans une grande maison près de Provins. Je suis chef d'entreprise, et
Florence est traductrice pour une maison d'édition de livres culinaires — elle a pu continuer à distance.
Les premiers signes de la ménopause
Les seuls moments de tension, c'était avant ses règles. Son SPM (syndrome prémenstruel), comme elle disait, la mettait dans des états incroyables, elle passait de la colère aux larmes, elle avait des maux de tête très violents, souvent elle restait allongée dans le noir.
Il y a un peu plus d'un an, j'ai senti que quelque chose changeait en elle, elle parlait beaucoup de ses cheveux qui raidissaient, de sa peau qui devenait sèche, de sa taille qui s'épaississait malgré ses cours de Pilates, et puis elle faisait souvent allusion à ses cinquante ans tout proches. Quand je lui disais qu'on y survivait et que j’en étais la preuve vivante, elle me disait que j 'étais un homme, que je ne pouvais pas comprendre.
Au fil des mois, elle s'est renfermée, elle s 'énervait pour un rien, elle dormait très mal. Nous avions des moments de grande tension et d'autres où notre complicité était la même qu'au début. Nos relations sexuelles se passaient bien, mais je la sentais un peu crispée, sur le qui-vive. J'essayais de la faire parler, mais c'était une boule de nerfs.
La révélation de la ménopause
Un jour, je l'ai trouvée en train de pleurer sur le canapé. Après une demi-heure, elle a lâché : « Je suis ménopausée... » Je lui ai dit : « Et alors ? »
Elle m'a regardé comme si je l'avais insultée : « Ça ne suffit pas ? » Je n'ai rien compris. Elle était enfin débarrassée de son fameux SPM, et ça la mettait dans tous ses états ! Pêle-mêle, elle m'a dit qu'elle n'aurait plus jamais de bébés (elle n'en n'avait jamais émis le désir avec moi), que les hommes quittaient les femmes ménopausées pour se rassurer avec de très jeunes femmes, que c'était arrivé à sa mère...
Je me suis retenu de dire que son ex-mari n’avait pas attendu la ménopause. En réalité, j'étais sidéré. Je sentais bien qu'il y avait là un fossé immense entre les hommes et les femmes. Elle répétait : « Maintenant ça y est, je suis vieille ! » Elle ne voulait pas de ma tendresse, elle me repoussait. Je lui ai dit que je ne voyais que le bon côté de la chose : fini la contraception, vive la sexualité libre ! Ça l'a un peu déridée.
"Je suis toujours amoureux d'elle"
Après cet épisode, elle n'a plus jamais reparlé de sa ménopause et m'a demandé de ne plus y faire allusion. Mais je ne comprends pas que ça perturbe un homme, ou alors ceux qui ont du mal à accepter le temps qui passe, ou ceux qui se rassurent sur leur virilité avec des filles plus jeunes qu'eux...
Je ne veux pas faire plus jeune que mon âge, j’essaie de vivre le moment présent avec le plus d'intensité possible et puis j'aime Florence, je suis toujours amoureux d'elle. Ce que je vois, c'est qu'elle semble plus jeune que son âge, elle a un charme fou, je ne comprends pas pourquoi ce changement organique la vieillirait d'un coup ! Elle a peut-être pris un traitement hormonal. Une fois, j'ai vu des médicaments dans sa salle de bains, mais je respecte son jardin secret. Elle me dit parfois « 51 ans, tu te rends compte ?
Moi pas... j'ai l'impression que ça arrive à une autre ! » Mais une femme de 50 ans aujourd'hui, c'est une femme jeune qui a de l'expérience, que demander de plus ? Moi, en tout cas, ça me va parfaitement.
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