L’art d’être grand parent !

Ils portent des noms qui sont souvent donnés par leurs petits-enfants eux-mêmes. Cela peut aller des classiques grands-pères et grand-mère, bon-papa et bonne-maman, papi et mamie, jusqu’aux moins orthodoxes mana, mamouni, manina, maminette, papou, papounet, papiza, daddy, etc.

Les grands-parents évoluent avec les générations et ne sont plus ce qu’ils étaient (pour nous) aux yeux de nos propres enfants. Ainsi pour nos chères têtes blondes, « les grands-mères n’ont pas d’enfant » ; « elles sont un peu grosses, mais capables d’attacher les souliers » ; « elles ont toujours le temps »; « elles marchent lentement dans la me » ; « quand elles nous lisent des histoires, le soir, elles ne lisent pas uniquement la première et la dernière page ». Quant à Lucas, six ans, il dit: “Les vieux, il faut les faire vivre  Autant de réactions de la part de petits- enfants qui montrent les liens de tendresse et d’amour qui les unissent à leurs grands-parents.

Renforcer les liens

En 2017, dans le cadre de l’année européenne des personnes âgées et de la solidarité entre les générations, et de l’année internationale de la famille, la Fondation nationale de gérontologie (EN.C.) a souhaité savoir comment les jeunes d’aujourd’hui envisageaient et comprenaient le déroulement de la vie.

En partenariat avec l’Association nationale des conseils d’enfants et de jeunes, le concours “Grandir, c’est vieillir ; vieillir, c’est grandir” a été proposé aux jeunes des conseils municipaux.

L’objectif du concours a été de faire réfléchir les enfants et les jeunes sur les différents aspects du vieillissement et de les amener à découvrir toutes les richesses de ce temps de vie, afin de relativiser les images plus négatives véhiculées par la société sur le vieillissement.

Qu’en pensent les jeunes ?

En vingt ans, la présence des arrière-grands-parents a considérablement augmenté. L’amélioration des conditions de travail, les progrès constants de la médecine n’y sont pas, bien sûr, étrangers. L’espérance de vie s’allonge de jour en jour. De fait, tous les jeunes sont au minimum dans une famille à trois générations quel que soit leur âge, et près de 30 % dans une famille à quatre générations.

Les jeunes pensent qu’aimer dure toute la vie, mais qu’il existe une barrière, celle de 40 ans au-delà de laquelle on ne peut plus se marier. Par contre on peut encore faire du sport et de la politique.

Pour ces enfants, la possibilité de réfléchir au sens de la vie n’apparaît que dans la vieillesse. Pour eux, cette partie de la vie se traduit le plus souvent par: marcher avec une canne, aller en maison de retraite, être triste, avoir peur de la mort tout en continuant à avoir des projets de voyages, à faire de nouvelles connaissances, des fêtes, à pratiquer des loisirs ou tout simplement à être heureux.

Des “trésors” pour les petits-enfants

Ce bonheur ne peut exister sans des relations privilégiées avec ses propres petits-enfants ou avec d’autres jeunes: D’ailleurs, les grands-parents sont de plus en plus sollicités, lis sont de plus en plus jeunes et dynamiques, leurs enfants travaillent, les familles sont recomposées.

En France, une femme sur deux est désormais grand-mère à cinquante-deux ans et une sur quatre dans la vie active, un homme sur deux est grand-père à cinquante-cinq ans.

Les grands-parents sont de véritables “trésors” pour leurs petits-enfants. Ils sont le lien indispensable entre les générations, ils transmettent leur savoir, leur expérience, mais aussi toute leur affection. Avec eux, il n’est question que de jeux et de sourires.

Oubliés les soucis de la vie quotidienne, les mauvaises notes et les chagrins d’écoliers ! Les grands-parents sont là pour le plaisir et uniquement pour lui.

Ils fournissent les repères indispensables

Inconnus ou célèbres comme Pierre-Gilles de Gennes, ils lisent “Tintin” à leurs petits-enfants. Quant à Georges Charpak, il a emmené les siens à Stockholm pour recevoir son prix Nobel. Un échange intergénérationnel où les uns apprennent à jardiner ou à jouer aux échecs pendant que les autres les initient à l’ordinateur, aux jeux vidéo ou au magnétoscope.

Les nouvelles générations ont besoin de repères et c’est souvent auprès des générations précédentes qu’elles acquièrent les valeurs essentielles et retrouvent confiance dans l’avenir.

D’autre part, les petits-enfants ont une grande liberté chez leurs papis et mamie, ce qui parfois exaspère les parents. Le beau et le bon rôle, c’est eux, car ils ne vivent souvent que l’exceptionnel. Quel bonheur de faire ses devoirs de vacances chez les grands-parents, alors que c’est souvent l’angoisse à la maison ! Quel plaisir d’apprendre l’art de la pêche à la mouche avec un grand-père attentionné... et patient.

Ils transmettent leur expérience

Il y a aussi la transmission des connaissances, mais encore de l’expérience, et une certaine sagesse forgée par les années. Différentes générations réunies sont la preuve d’un rattachement à une lignée, à une époque où chacun a besoin de retrouver ses racines.

Comme le disait fort bien Hervé Magny, directeur de l’Association/Fondation “Sauvons l’avenir” :

« Pendant des siècles, au cours des veillées, les Familles se transmettaient, tant bien que mal, souvent assez bien, de génération en génération, de grands-parents à petits-enfants, le souvenir des traditions, l’histoire des lieux, les coutumes...

Pendant qu’il existe encore quelques anciens qui ont connu un monde sans électricité, avion ou voyage dans la lune, pendant qu’il reste encore dans les tiroirs de vieilles commodes des lettres ou des documents, témoins du passé, pas encore dispersés au vent des héritages, nous avons pensé qu’il était temps d’en extraire les témoignages directs qu’ils détiennent pour en faire, non pas de l’histoire figée avec un grand “H”, mais cette histoire plus humble, plus vraie, qui raconte comment naissaient les hivers et mouraient les communautés, petites ou grandes, et comment vivaient ceux qui les composaient... La proportion importante de jeunes qui prennent sur leur temps libre pour collaborer activement aux recherches, à l’iconographie, aux interviews des anciens et à la mise en page a été pour nous une source d’étonnement admiratif. »

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