Plus de liberté, moins de revenus, le passage à la retraite implique très souvent une réflexion sur l'organisation de son patrimoine. Sophie Ribot, notaire, démêle le vrai du faux.
Sommaire
- Le passage à la retraite implique-t-il une réflexion patrimoniale et familiale ?
- Quel est l’âge charnière pour organiser son patrimoine ?
- Quels sont les pièges à éviter ?
- La vente en viager est-elle une bonne solution pour améliorer le quotidien ?
- Est-ce aussi le moment de prendre des mesures pour faire face à la dépendance ?
Le passage à la retraite implique-t-il une réflexion patrimoniale et familiale ?
Tout dépend de la situation et, surtout, de l'âge des personnes concernées. Il est évident que les problématiques sont très différentes selon que vous prenez votre retraite à 55 ou 70 ans. Mais dans tous les cas, avant toute décision, il faut se poser les questions suivantes : quel est mon patrimoine immobilier et mobilier, mon niveau d 'imposition (Impôt sur la fortune immobilière ou non), la situation de mes enfants et petits-enfants ... ?
Quel est l’âge charnière pour organiser son patrimoine ?
70 ans nous semblent être une étape importante. À cet âge, votre situation familiale est généralement stabilisée : vos enfants sont autonomes et les risques de divorce s'amenuisent. Par conséquent, c'est le bon moment pour prendre les décisions destinées à protéger votre conjoint en cas de décès.
Pour cela, de nombreux outils juridiques existent afin d'offrir au survivant un choix plus large lors de la succession. Cela va de la donation entre époux au changement ou à l'aménagement du régime matrimonial. À titre d'exemple, il est très fréquent d'insérer une clause de préciput dans le contrat de mariage. Ainsi, le survivant peut prélever le bien ou la somme concernés par cette clause avant le partage.
C'est aussi le moment de revoir les anciennes donations entre époux qui ont pu être faites et auxquelles il est désormais possible d'insérer des clauses telles que le cantonnement, ou encore d'imaginer des solutions efficaces par rapport à la situation des parties.
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Quels sont les pièges à éviter ?
Il faut éviter de se démunir de façon excessive. Donner aux enfants, oui, à condition de conserver de quoi financer ses projets de vie ou sa dépendance future. Ainsi, il est fortement déconseillé de donner à ses enfants sa résidence principale, même en nue-propriété, si celle-ci constitue l'unique actif de son patrimoine.
Rester seul maître de son logement garantit une indépendance dans ses choix et ses décisions. De même, étant donné l'allongement de la durée de la vie, il vaut mieux éviter de donner avant 60 ans.
Ce n'est pas parce que vous êtes à la retraite que votre vie familiale et patrimoniale va soudainement se figer.
La vente en viager est-elle une bonne solution pour améliorer le quotidien ?
Ce type de ventes retrouve un certain engouement. Mais l'offre demeure supérieure à la demande. Il est inutile de se lancer dans une vente en viager à 60 ans car aucun acquéreur n'acceptera de payer une rente pendant possiblement trente ans. Plus tard, cela peut être une bonne alternative pour obtenir un complément de retraite. Bien sûr, cela semble plus juste si les vendeurs n'ont pas d'enfants.
Pour autant, chacun est libre d'administrer son patrimoine comme il I 'entend et de transmettre la totalité ou non de ses biens.
Est-ce aussi le moment de prendre des mesures pour faire face à la dépendance ?
Oui, tout à fait, et cela est entré dans les mœurs. Les particuliers se tournent désormais spontanément vers le mandat de protection future, qui vient de fêter ses 10 ans.
Pour rappel, cet acte permet de designer une ou plusieurs personnes pour gérer sa personne et ses biens en cas de dépendance future. Le mandat posthume est également très prisé des chefs d'entreprise.
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