Une retraite réussie ne s’improvise pas, il faut donc s’y préparer. Pour ne pas paniquer à quelques mois de la cessation d’activité, mieux vaut connaître les procédures à respecter, le calendrier, les obligations qui incombent à chacun et les dispositions légales dont on peut bénéficier.
Sommaire
Connaître ses droits
La préparation de la retraite n’est pas seulement psychologique, elle est avant tout administrative. Pour s’informer, il existe des livres consacrés, mais aussi des stages, en général proposés et financés par les entreprises, auxquels il est préférable de s’inscrire au moins 1 an avant la cessation d’activité. Mais il faut prendre certaines dispositions bien avant cette date.
Prévoir des revenus complémentaires. Si l’on souhaite améliorer sa pension de retraite, il est nécessaire de s’en préoccuper plusieurs années auparavant.
Connaître son régime général. Plusieurs cas de figure existent. Si le travail s’est effectué sur le territoire français, les cotisations obligatoires qui ont été versées donnent des droits en matière de retraite.
Si le travail s’est effectué à l’étranger, tout dépend du statut de l’employé. Dans le cas d’un détachement orchestré par une entreprise française, son affiliation au régime français a été maintenue. Mais, dans le cas d’un départ volontaire, il est considéré comme expatrié, Il relève alors du régime local, sauf s’il a pris de lui-même la décision de verser une cotisation à une caisse française.
Conserver ses documents. Tout au long de ¡a vie professionnelle, il faut conserver les documents attestant son activité : ils seront nécessaires si une partie de la carrière n’est pas validée par une caisse (perte de documents, erreurs...).
Reconstituer sa retraite
À 2 ou 3 ans du départ en retraite, il convient de reconstituer sa carrière et de contrôler la validation des emplois successifs par les différents régimes de retraite. Il faut donc prévoir un peu de temps pour procéder aux vérifications.
Chacun doit examiner, entre autres choses, s’il a le nombre de trimestres exigés pour obtenir ses pensions à taux plein. Lorsqu’on ne sait pas où on en est, les organismes de retraite peuvent répondre à cette question. Pour les salariés du secteur privé, les droits s’apprécient au regard de l’assurance vieillesse de base et de la retraite complémentaire.
Le calcul de la retraite de base. Pour le faire, il faut demander un relevé de compte individuel. Sur ce document sont reportés tous les salaires ayant donné lieu à cotisation, les trimestres d’assurance validés et éventuellement les trimestres assimilés (maladie, chômage...), ainsi que le montant en euros de la pension liquidée à taux plein.
Certaines autres mentions peuvent figurer : les périodes d’activité couvertes par un régime spécial de retraite, les périodes de travail exercé à l’étranger... Chacun doit étudier attentivement ce relevé de compte et, en cas de contestation, alerter la caisse en fournissant le maximum de justificatifs. C’est toujours au cotisant de faire la preuve des erreurs ou des omissions.
Il faut vérifier plus particulièrement les dates des périodes et les montants des salaires. Lorsqu’une réclamation s’avère nécessaire, il est impératif de conserver les originaux et de n’adresser que des photocopies.
Le calcul de la retraite complémentaire. Le cotisant établit une déclaration générale de carrière et procède à une pré-liquidation, c’est-à-dire une pré- instruction des périodes d’activité validables. En général, les caisses de retraite complémentaire ont adressé tout au long de la carrière un relevé des points de retraite acquis. En cas de perte de ces documents, on peut obtenir des doubles auprès de l’Association pour le régime de retraite complémentaire des salariés (ARRCO) ou de l’Association générale des institutions de retraite des cadres (AGIRC). Pour les cadres, le dernier relevé de compte permet de connaître le total des points AGIRC. Lorsqu’on n’est pas cadre, la dernière institution ARRCO recense tous les points comptabilisés par les autres membres de I’ARRCO.
Les démarches à accomplir
Une demande de relevé de compte, de reconstitution de carrière ou d’évaluation n’est pas assimilable à une demande de retraite. La liquidation de la retraite n’a rien d’automatique, elle résulte d’une initiative personnelle ou de celle de l’employeur.
Atteindre l’âge de la retraite ne déclenche pas automatiquement la constitution des dossiers. Il faut faire une demande écrite aux différents régimes sur un formulaire authentifié, preuve que les renseignements relatifs à l’état civil sont exacts.
On y adjoint une pièce justifiant de l’affiliation au régime auquel on s’adresse. Les salariés du secteur privé doivent fournir une photocopie de la carte de Sécurité sociale, ceux du secteur agricole une photocopie de la carte de la Mutualité sociale agricole.
Demander la pension de base. Afin de gagner du temps, il est conseillé de s’adresser en priorité :
- à la caisse dont dépend la région où a été exercé le dernier emploi salarié (le dossier sera traité plus vite, surtout si des recherches s’avèrent nécessaires) ;
- à la caisse auprès de laquelle on a sollicité une reconstitution de carrière ou une évaluation de la retraite, car elle possède déjà tous les éléments;
- à la caisse qui verse déjà une pension, par exemple une pension de reversion.
Demander la pension de retraite complémentaire. Une demande de liquidation dans Ie régime de base de la Sécurité sociale n’entraîne pas automatiquement celle du régime complémentaire. Les caisses de retraite conseillent de déposer sa demande au moins 4 mois avant le début souhaité du versement de la pension :
- si l’on n’a jamais été cadre, la demande s’effectue auprès de la caisse de l’ARRCO du dernier employeur;
- si l’on a bénéficié des deux statuts, non-cadre et cadre, une double démarche doit être accomplie auprès de I’ARRCO et de l’AGIRC;
- si l’on était cadre, il faut contacter la caisse AGIRC à laquelle on était affilié lors du dernier emploi.
Important : Les documents à conserver
- Carte d’immatriculation à la Sécurité sociale.
- Bulletins de salaire et certificats d’emploi (dans le secteur privé).
- Justificatifs de traitement et d’état de service (pour le secteur public).
- Feuillets de versement aux assurances sociales.
- Avis de paiement d’indemnité maladie ou chômage.
- Relevés de points pour la retraite complémentaire.
- Bordereaux de cotisation aux différents régimes (pour les non-salariés).
Lien utile : https://www.agirc-arrco.fr/