Pour faire face aux dépenses liées à la perte future d'autonomie, la souscription d'une assurance dépendance apparaît comme une solution rassurante. Auparavant, un décryptage s'impose.
Avec l'allongement de la durée de vie, le risque de perdre son autonomie et donc de devenir dépendant s'accroît. Or, les aides sociales, notamment l'Allocation personnalisée d'autonomie (Apa) suffisent rarement pour financer le coût d'un maintien à domicile ou d'un hébergement dans un établissement spécialisé.
Sommaire
Comment ça marche ?
Pour se prémunir contre ce risque financier, il est possible de souscrire une assurance dépendance. Elle garantit le versement d'une rente à vie à l'assuré lorsqu'il se trouve confronté à une perte d'autonomie. Cette rente peut être utilisée aussi bien pour financer le coût d'un maintien à domicile que l'hébergement dans un établissement spécialisé (Ephad...).
Lors de la souscription, l'assuré choisit le montant de la rente qu'il souhaite se garantir : entre 300 € et 3 000 € par mois en général. Les cotisations dépendent alors du niveau de rente choisie, de l'âge de l'assuré à la date de souscription — plus il est jeune, moins elles seront élevées — et de l'étendue de la protection choisie.
Pour une protection très basique, il faut compter autour de 40 € de cotisation mensuelle pour une rente de 500 € par an si vous souscrivez à 60 ans, de 50 € à 65 ans et de 65 € à 70 ans.
Des contrats labellisés
Chaque assureur peut, en principe, retenir ses propres critères pour mesurer la perte d'autonomie. Autrement dit, les assureurs ne sont pas obligés de s'aligner sur les groupes de dépendance retenus par les pouvoirs publics pour l'attribution de l’APA (Groupes Iso-Ressources ou GIR).
Toutefois, pour aider les assurés à s'y retrouver, la Fédération française des sociétés d'assurance (FFSA) a lancé un label : le label « GAD assurance dépendance ». Il a pour but d'offrir des garanties plus compréhensibles et, surtout, de donner une définition commune de la dépendance lourde pour permettre de comparer plus facilement les contrats proposés.
Ceux qui se revendiquent de ce label s'engagent à retenir cinq critères pour exprimer leurs garanties.
Ils sont basés sur les 5 Actes ordinaires de la vie quotidienne (AVQ) :
- transfert ;
- déplacement ;
- toilette ;
- habillage.
Dépendance totale ou partielle : comment choisir ?
Les contrats bénéficiant du label GAD doivent a minima couvrir une situation de dépendance lourde dans laquelle l'assuré se retrouve dans l'incapacité d'accomplir seul, c'est-à-dire sans l'assistance physique d'une tierce personne, quatre des cinq AVQ et/ou dont les fonctions cognitives sont altérées.
La franchise ne peut excéder trois mois et le montant de la rente ne peut être inférieur à 500 € en cas de dépendance lourde. Mais attention, si vous optez pour cette garantie de base, elle ne jouera que si vous devenez gravement dépendant, ou grabataire avec la nécessaire assistance quasi-permanente d'une tierce personne.
C'est évidemment le risque le plus lourd, mais heureusement pas le plus fréquent. Vous percevrez alors la totalité de la rente prévue, mais vous ne toucherez rien si vous n'êtes que partiellement dépendant.
Pour quelques dizaines d'euros en plus chaque année, il est préférable d'opter pour un contrat qui couvre également la dépendance partielle. Ce qui est, statistiquement, plus fréquent que la dépendance totale. Pour percevoir une partie de la rente prévue en cas de dépendance totale (50 % ou 60 %, en règle générale), ces contrats prévoient souvent le versement d'un capital (de l'ordre de 3 000 ou 4 000 €) pour couvrir les dépenses d'équipement nécessitées par l'état de dépendance : remplacement de la baignoire par une douche, suppression des barres de seuil, pose de poignées aux murs des sanitaires...
Prestations d'assistance
Les contrats comportent en outre de nombreux services d'assistance plus ou moins étoffés qui ont généralement pour but de faciliter la vie des proches qui aident l'assuré devenu dépendant :
- assistance administrative (par exemple, pour aider les proches à constituer le dossier pour l'obtention de l'Apa),
- aide à la recherche :
- d'un auxiliaire de vie,
- d'un garde malade,
- d'un établissement spécialisé,
- mise en place d'un plan d'aide ou de téléassistance...
Attention : La plupart des assureurs se contentent de faire une « mise en relation », c'est-à-dire qu'ils trouvent, sur demande de l'assuré (ou de ses proches), un prestataire pour une tâche précise. Par exemple, une personne qui gardera votre animal de compagnie lors d'une hospitalisation. Mais l'assuré devra régler lui-même ces prestations. A l'inverse, certains contrats se chargent de trouver le prestataire et de régler la facture. Mais ils sont plus rares et forcément plus coûteux. Enfin, de plus en plus d'assureurs incluent des garanties de type « aide aux aidants » ou « soutien familial ».
Quoi qu'il en soit, avant de souscrire, soyez vigilant sur les franchises et les délais de carence prévus par le contrat. Pour ceux ayant reçu le label GAD, les garanties doivent être acquises immédiatement en cas de dépendance d'origine accidentelle postérieure à la souscription. Dans les autres cas, le délai de carence est d'un an au plus à compter de la date de souscription.