Comment soigner ses dents pour éviter qu’elles ne se déchaussent ? Explications et conseils

Nos gencives apparaissent plus rouges, gonflées ; elles saignent quand vous vous brossez les dents ou deviennent sensibles quand vous croquez une pomme ; vous avez une haleine plus chargée ; vos dents ont tendance à être un peu mobiles... un seul mot d'ordre consultez sans plus attendre !

Couple Senior Qui Se Brosse Les Dents

Car si tous ces symptômes signent d'abord une gingivite (inflammation des gencives), ils sont aussi les signes annonciateurs - certes, discrets - d'un déchaussement des dents.

L'ennui, c'est que cela ne fait généralement pas mal - à la limite, le patient ressent une gêne diffuse. Et l'on n'a pas forcément le réflexe de consulter son dentiste…

C'est la faute des bactéries !

L'origine du déchaussement des dents est bactérienne. Autrement dit, c'est une maladie infectieuse.

Les bactéries qui s'accumulent à la jonction dent-gencive sont en effet responsables de la perte des tissus de soutien de la dent qui forment ce qu'on appelle le parodonte. Et une fois encore, c'est la fameuse plaque dentaire qui fait des siennes !

Ce véritable concentré de microbes, qui se transforme en tartre si on ne le combat pas, vient infecter le parodonte qu'il aura à l'usure". En commençant par s'attaquer à la gencive qui, peu à peu, "s'écarte" de la dent pour laisser passer les bactéries : Ainsi, elles auront tout le loisir d'aller contaminer les tissus plus en profondeur !

Par ailleurs, la maladie parodontale touchera de préférence des personnes qui ont des défenses immunitaires en baisse, car leur organisme est moins armé pour lutter contre les agressions bactériennes ; une baisse de l'immunité qui, elle, est due à un facteur héréditaire, à un état général affaibli, au tabac, au stress, etc.

Qu'est-ce que le parodonte ?

C'est l'ensemble des structures qui assurent fixation et soutien de la dent. Il est constitué par :

  • Le cément : tissu minéralisé qui recouvre la racine ;
  • Le ligament alvéolodentaire (ou desmodonte) : tissu fibreux et élastique qui relie la dent à l'os ;
  • L'os alvéolaire : partie superficielle de la mâchoire ;
  • La gencive : muqueuse buccale qui recouvre l'os alvéolaire et entoure le collet des dents.

Un déchaussement à "plusieurs vitesses"

Maintenant, il faut savoir qu'un déchaussement des dents peut connaître plusieurs types d'évolutions.

Deux formes de parodontites sont plus "agressives" et se soldent par un déchaussement rapide. Il s'agit de la parodontite juvénile qui - comme son nom l'indique - touche les adolescents ; et la parodontite dite à progression rapide qui, elle aussi, peut se déclencher tôt, dès l'âge de 20 ans. Dans ces deux cas, on recommande des soins chez le dentiste tous les trois mois jusqu'à ce que l'évolution de la maladie soit stoppée, puis tous les six mois.

Mais la plus fréquente des parodontites est celle qui touche les adultes à partir de 35 ans, dont l'évolution peut s'étaler sur des années et qui aura tendance à s'accélérer à partir d'un certain âge, quand les tissus environnant la dent vieillissent.

En cas de parodontite chronique, le patient ira voir son dentiste trois fois par an les deux premières années ; ensuite, il continuera de le voir deux fois par an, à vie.

Un traitement par étapes

Dans tous les cas, rendez-vous chez le chirurgien-dentiste dès les premiers symptômes.

Dans un premier temps, il répétera avec vous les conseils pour que vous adoptiez une hygiène bucco-dentaire irréprochable (voir plus bas) et ce, à vie ! En effet, si vous avez un problème de déchaussement, c'est tout au long de votre vie que vous devrez faire attention en ayant à la fois une hygiène rigoureuse et une surveillance médicale régulière.

Ensuite, le chirurgien-dentiste procédera à une séance de détartrage. Puis, il pratiquera un surfaçage-polissage, c'est-à-dire qu'il va "gratter" la racine de la dent avec une curette, là encore pour décontaminer les tissus en enlevant le tartre accumulé.

Deux séances de deux heures - sous anesthésie locale - sont nécessaires pour assainir toute la bouche.

Mais, bien sûr, cette durée peut varier d'un individu à l'autre. En même temps, on peut procéder à des irrigations antiseptiques (chlorhexidine) pour désinfecter la zone à traiter.

A l'issue de ces soins, le spécialiste effectuera un contrôle pour évaluer l'efficacité du traitement.

Si cela suffit à enrayer le processus, tant mieux ! II s'agira alors de continuer à respecter les conseils d'hygiène et à faire un détartrage deux fois par an. Dans un deuxième temps, si les soins d'assainissement locaux sont insuffisants, on peut faire un prélèvement bactérien pour identifier les germes en cause et, en fonction des résultats du laboratoire, mettre en œuvre une antibiothérapie adaptée pendant une quinzaine de jours.

A la fin du traitement, le dentiste pourra identifier si ce dernier a suffi ou non.

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Une hygiène adaptée

  • Brossez-vous les dents avec des mouvements rotatifs (avec une brosse à poils synthétiques souples), le temps nécessaire pour enlever toute la plaque dentaire (chez ceux qui ont un brossage efficace, cela prendra 3 minutes, chez d'autres, 10 ! ).
  • Une brossette interdentaire et un fil de soie dentaire sont également très utiles.
  • Pour être sûr que vous avez bien enlevé la plaque dentaire, utilisez un révélateur de plaque dentaire (liquide ou en comprimés).
  • Choisissez un dentifrice à base d'antiseptiques (chlorhexidine, en vente en pharmacies).

Et la chirurgie ?

Mais quand la maladie parodontale a atteint un stade plus avancé, que les bactéries ont provoqué des lésions dans les tissus osseux et ligamentaires, le traitement va consister à ré- générer ces tissus perdus.

Ces lésions se présentent sous la forme de "poches" le long de la racine de la dent. On parle de lésions intra-osseuses.

Le praticien a deux options pour régénérer les tissus et éviter que les cellules des gencives viennent "envahir les poches' car elles prolifèrent plus vite que les cellules de l'os.

Après avoir nettoyé la poche", le spécialiste en parodontie va la combler en pratiquant une greffe, soit de prélèvements osseux pris chez le patient lui-même ou chez une autre espèce animale, soit de matériaux qui ont une constitution biologique proche de celle de l'os humain (dérivé de corail, par exemple).

Pour que la "poche", une fois décontaminée, reste à l'abri des proliférations intempestives du tissu gingival, on met au-dessus d'elle une membrane en matériau résorbable qui va former comme une toile de tente.

On peut aussi 'combiner" ces deux techniques chirurgicales, c'est-à-dire qu'à la fois on comble la poche avec un matériau et on la protège avec une membrane. Réalisées sous anesthésie locale, ces interventions durent environ 2 heures.

L'inconvénient de ces opérations, c'est qu'elles entraînent une rétraction de la gencive du coup, la dent paraît plus longue et c'est plus ou moins inesthétique.

Pour éviter cela, on peut intervenir sur la partie interne (cachée) de la gencive, mais comme c'est plus difficile sur un plan technique, on réservera cette intervention aux dents de devant.

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