Comment conduisent les seniors ?

L‘allongement de la durée de vie dans de bonnes conditions permet de conduire sa voiture très longtemps. Le plus longtemps possible d’ailleurs car, aujourd’hui encore, rien n’est prévu dans le code de la route pour vérifier, à partir d’un certain âge, l’aptitude à conduire. Ce sont souvent les enfants ou les petits-enfants qui tentent d’alerter, en se faisant rabrouer, parents ou grands-parents !

Au volant, la vue c’est la vie

Quelque 90 % des décisions prises au volant dépendent de la vue. Or, les conducteurs qui avancent en âge ont une acuité visuelle inférieure aux normes du code de la route. Le champ visuel qui signale un danger périphérique est parfois limité.

A 78 ans, réflexes, vision, attention ne sont pas les mêmes qu’à 18 ans ! Une santé à surveiller avant de prendre le volant !

C’est le cas lorsque l’on souffre de cataracte ou d’un glaucome. La “myopie nocturne” dégrade la qualité de l’image rétinienne au crépuscule quand les couleurs ne sont plus discernables. Dans l’obscurité, l’œil devient aveugle au point de fixation et dans son voisinage immédiat, alors que la sensibilité de la vision latérale est encore bonne.

Évitez aussi de fumer dans cet espace clos qu’est la voiture, la fumée diminue la perception visuelle de 20 à 30 % pour la consommation d’un paquet environ.

Consultez votre ophtalmologiste au moins une fois par an afin de savoir si vos lunettes sont adaptées à votre vue, si vous ne souffrez pas de maladies des yeux liées à l’âge et enfin si vos yeux vous permettent toujours une bonne analyse des formes, du sens des contrastes ou encore de la luminosité. Seul un spécialiste averti pourra vous confirmer tout cela ou vous donner les moyens pour corriger ces défauts de la vue dont les conséquences peuvent étre dramatiques au volant

En pleine possession de ses moyens

Pour conduire et pour pouvoir réagir, il faut être en pleine possession de ses moyens. Là encore, une visite semestrielle chez votre médecin généraliste, même si vous vous sentez en pleine forme, permettra un bilan complet. Un cerveau mal irrigué, une hypotension atténuée (chute de tension), une hypoglycémie (baisse du taux de sucre dans le sang), une in suffisance respiratoire, un accident vasculaire cérébral peuvent avoir des conséquences dramatiques au volant.

A partir d’un certain âge, on dort moins bien et parfois on est obligé de s’aider de somnifères. Un mauvais sommeil peut entraîner des hypersomnies. Il s’agit de crises de sommeil soudaines et brèves, durant la journée, dont on n’est pas toujours conscient, Si vous vous sentez fatigués le matin ou très souvent durant la journée, parlez-en à votre médecin généraliste. Sur la route, la moindre sensation de fatigue doit vous alerter.

N’hésitez pas à vous arrêter pour prendre un café ou même pour faire un petit somme avant de repartir. Le mieux étant encore de céder Ie volant à un passager en pleine forme.

Attention encore aux rhumatismes et à l’arthrose, notamment cervicale ! Ils limitent parfois considérablement les mouvements, empêchant de tourner la tête et donc de voir ce qui arrive sur les côtés.

Alcool et médicaments

La notion de délit de conduite sous l’emprise de l’alcool est bien inscrite dans le code de la route et, depuis septembre 1995, la limite maximale d’alcoolémie autorisée est fixée à 0,5 g/l de sang. Au-delà de ce taux, le risque d’avoir un accident est multiplié par cinq.

N’hésitez pas à céder votre place au volant après un déjeuner ou un dîner bien arrosé et, au moindre doute, soufflez dans le ballon. On en trouve en pharmacie et dans de nombreuses stations-services.

Le plus terrible est le mélange alcool-médicaments. Nombre de ces derniers altèrent la vigilance, comme les tranquillisants et les somnifères dont nous sommes de grands consommateurs, mais aussi les sédatifs, les décontractants musculaires, les antihistaminiques ou les antiépileptiques.

Ne prenez jamais de médicaments sans ordonnance et n’augmentez pas les doses sans avis médical. Demandez à votre médecin si la prise de ces médicaments n’est pas incompatible avec la conduite d’une voiture. Les notices qui les accompagnent précisent les effets secondaires nocifs, comme une certaine somnolence.

Préférez des trajets connus

La conduite d’un véhicule exige donc une bonne surveillance de sa santé. La plupart de nos aînés semblent en être conscients car, en dépit d’une baisse de certaines performances, ces derniers font un meilleur usage de leurs capacités en conduisant sur de petites distances, à faible vitesse, en évitant de prendre le volant la nuit ou par mauvais temps et en préférant les trajets connus.

En Europe, la Commission de Bruxelles n’a jamais réussi à obtenir la majorité pour imposer la moindre mesure restrictive, qu’il s’agisse d’une limite d’âge ou de problèmes de santé particuliers. Pourtant, certains pays font passer un examen de la vue à partir de 65 ans et proposent des limitations d’usage.

Pour une fois, devançons la loi et prenons en main notre propre santé au volant !

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