Une douleur abdominale qui persiste, un ventre sensible au toucher, une fièvre supérieure à 38°C des nausées... Attention ! il faut consulter.
Le diagnostic d'une appendicite n'est pas simple. Il est indispensable de savoir ce qu'est l'appendice, la crise qui en découle, et d'apprendre à localiser les douleurs abdominales, afin d'éviter des complications.
Sommaire
Qu'est-ce que l'appendice ?
C'est une petite formation digestive appendue à l'extrémité inférieure du côlon droit (le caecum). Résidu embryologique qui a un rôle à jouer dans la formation du tissu lymphoïde (tissu qui intervient dans la défense immunitaire), il mesure de cinq à huit centimètres de long. Sa disposition anatomique varie d'une personne à l'autre, il peut être placé plus bas au contact de l’ovaire droit chez la femme, et peut aussi se plaquer très haut contre la vésicule biliaire ou encore être collé derrière le caecum.
Ce sont ces localisations variables qui expliquent que les douleurs ne soient pas ressenties au même endroit par tous et qui rendent le diagnostic difficile.
Qu'entend-on par crise ?
L'appendicite aiguë classique associe une douleur en bas et à droite de l'abdomen (fosse iliaque droite), une constipation, un état nauséeux ou des vomissements, une température entre 37°8 et 38°, un pouls accéléré, un malaise général et, dans le sang, une augmentation des globules blancs traduisant l'existence d'une infection.
Reconnaître la douleur
Deux cas de figure peuvent se présenter : soit une localisation très précise de la douleur, soit une douleur généralisée.
Dans le premier cas, si la douleur s'aggrave, avec des signes associés (fièvre, malaise général, vomissements ou nausées, troubles du transit, ventre qui augmente de volume ou durcit, gêne respiratoire, douleur abdominale à la respiration profonde), elle oriente déjà le diagnostic vers la crise d'appendicite, mais sans renseigner sur sa gravité. En revanche, une généralisation de la douleur atteste immédiatement de la gravité de l'état.
De toute façon, en cas de douleurs abdominales persistantes, il faut réagir et consulter.
L'examen clinique doit localiser le ou les points douloureux, l'observation attentive du patient et un interrogatoire détaillé permettent de reconstituer l'historique du mal. La qualité de l'interrogatoire est primordiale. L'adulte est, la plupart du temps, capable, si le médecin l'interroge, de bien expliquer où il a mal. Ce qui permet au médecin d'orienter son diagnostic. Avec un enfant, l'interrogatoire est plus difficile, le médecin est partagé entre ce que dit l'enfant et ce qu'il constate, lui-même, lors de l'examen. Ce décalage entre la douleur et la localisation indiquée par l'enfant oblige le médecin à examiner tous les quadrants de l'abdomen, en insistant à droite.
Quels examens ?
Le rôle du médecin est de chercher la présence de critères infectieux et inflammatoires. Selon l'intensité de la crise, il fait pratiquer des examens biologiques, radiologiques et, si le diagnostic est posé, une intervention chirurgicale - éventuellement par laparoscopie - s'impose.
Les risques de la péritonite
C'est la complication à craindre lors de toute crise d'appendicite négligée ou non détectée. L'infection de l'appendice peut se transformer en un véritable abcès qui, par rupture, va disséminer les germes à l'ensemble du péritoine (enveloppe de recouvrement des viscères). La péritonite ou inflammation du péritoine se caractérise par la présence de pus dans l'abdomen. La chirurgie de- vient la seule issue.
Dans 80 % des cas, lorsque l'on consulte à temps, on se met à l'abri d'une complication de type péritonite. On estime que sa mortalité est de l'ordre de un pour mille aujourd'hui.
Femmes, attention !
Chez la femme, les douleurs abdominales sous-ombilicales peuvent être d'un diagnostic plus difficile : Appendicite ou problèmes gynécologiques ? la question mérite une réponse. Une échographie abdomino-pelvienne permet d'orienter le diagnostic. La laparoscopie est un excellent outil diagnostique et thérapeutique.