Quand la lumière extérieure pénètre dans l'œil, elle change de milieu. Le rayon lumineux subit alors une déviation, qu'on appelle la réfraction. Dans certains cas, la mise au point ne se fait pas correctement dans l'œil et les images perçues ne sont pas nettes. Heureusement, les ophtalmologues peuvent traiter ces troubles de la réfraction au moyen de la chirurgie réfractive, qui utilise le laser, ou des implants. Une intervention qui rend inutile le port de lunettes ou de lentilles de contact.
Sommaire
Quels troubles de la vision sont concernés ?
Dans l'œil d'une personne atteinte de troubles de la réfraction, les rayons lumineux ne se positionnent pas correctement pas rapport à la rétine, vers laquelle ils doivent converger. Aussi l'image perçue manque-t-elle de netteté.
Ces troubles visuels, que peut traiter la chirurgie réfractive, sont les suivants :
- La myopie. Le patient concerné a du mal à distinguer les objets de loin.
- La presbytie. Dans ce cas, c'est la vision de près qui est altérée.
- L'hypermétropie présente des symptômes très voisins de ceux de la presbytie. En effet, l'hypermétrope a, lui aussi, une vision floue des objets situés près de lui. La différence tient surtout à l'âge de la personne. Au-delà de 40 ans environ, ce défaut visuel est surtout lié à un relâchement musculaire, dû à l'âge. Dans ce cas, on parlera de presbytie et non d'hypermétropie.
- L' astigmatisme. La vision de la personne astigmate est imparfaite, aussi bien de près que de loin.
Le recours à cette forme de chirurgie des yeux
L'utilisation du laser
Avant d'opérer le patient au moyen du laser, le chirurgien doit d'abord s'assurer que cette intervention est possible. En effet, il existe certaines contre-indications.
En premier lieu, la cornée de certaines personnes n'est pas assez épaisse pour se prêter à une telle opération. Il s'agit de la partie avancée de l'œil, qui joue un rôle essentiel dans la vision.
Cette intervention au laser ne pourra pas non plus être envisagée chez des patients présentant certaines pathologies, comme une maladie de la rétine ou un glaucome. Par ailleurs, elle n'est pas conseillée avant que le patient n'atteigne l'âge de 20 ou 25 ans.
En effet, cette chirurgie ne peut être vraiment efficace que si le trouble visuel à traiter est vraiment stabilisé. Ce qui demande du temps.
Avant de l'opérer, le chirurgien fait donc le point sur l'état de santé du patient, prenant notamment en compte ses antécédents médicaux. Ce bilan préopératoire permet de s'assurer que l'intervention est possible et en réduit les risques.
Si l'opération est possible, elle consistera à modifier, grâce au laser, la courbure de la cornée. Le trajet des rayons lumineux sera alors rectifié, ce qui permettra au patient de distinguer clairement le monde qui l'entoure.
La pose d'implants
La pose de ces implants réfractifs est réservée aux patients ne pouvant bénéficier de la chirurgie au laser. Tous, cependant, ne sont pas éligibles à cette technique.
En effet, ils doivent avoir moins de 40 ans et présenter des troubles visuels d'une intensité modérée. Certains implants sont installés en avant de l'iris, un disque pigmenté situé en avant de l'œil.
D'autres sont placés entre l'iris et le cristallin, élément en forme de lentille, responsable de l'accommodation de la vue. En règle générale, ces implants rectifient la vue de manière très satisfaisante.
Le déroulement de l'opération
Des gouttes d'une solution anesthésique sont d'abord versées dans l'œil du patient, afin de lui éviter toute douleur. Des techniques opératoires spécifiques sont utilisées pour garder l'œil ouvert et préparer la cornée à l'intervention.
Les procédés utilisés permettent de maintenir l'efficacité de l'opération même si l'œil bouge. Son but est donc de modifier la forme de la cornée, et donc le trajet des rayons lumineux. Selon la technique utilisée, le laser peut être appliqué sur la surface de la cornée ou dans son épaisseur.
Plus le défaut de la vision est important, plus il sera nécessaire de creuser la cornée au moyen du laser. Aussi la durée de l'intervention, qui est en moyenne d'une vingtaine de minutes, dépend-elle en partie de l'intensité du trouble visuel.
D'une manière générale, cette opération des yeux au laser est très efficace. En effet, une seconde opération ne s'impose que dans seulement 3 % des cas.
Le patient peut en général rentrer chez lui le jour même et reprendre son travail le lendemain. La récupération visuelle est rapide et peut aller, selon la technique employée, d'une douzaine d'heures à environ une semaine.
À noter : Considérée comme une intervention de confort, la chirurgie réfractive n'est pas prise en charge par l'Assurance maladie. Certaines mutuelles peuvent cependant en proposer un remboursement partiel.
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Les suites de l'opération
Précautions à prendre
Après une telle intervention, tout risque infectieux n'est pas exclu. Aussi le patient doit-il éviter de se frotter les yeux ou de faire couler de l'eau sur son visage. Le maquillage, le port de lentilles ou la pratique de sports nautiques sont également proscrits.
Des effets indésirables
L'utilisation du laser, pour une opération des yeux, peut avoir des conséquences un peu gênantes. Ainsi, elle peut provoquer :
- Une sécheresse oculaire. Si l'on en croit l'ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament), elle toucherait entre 35 et 50 % des personnes opérées. Dans la plupart des cas, cependant, c'est un phénomène peu durable, qui ne serait vraiment grave que pour environ 3 % des patients.
- La formation de halos lumineux.
- Un certain éblouissement, surtout la nuit. Là encore, ce sont le plus souvent des phénomènes transitoires.
- De rares cas de vision dédoublée.
De son côté, la pose d'implants réfractifs peut parfois se traduire par la survenue d'une cataracte ou par des problèmes de pression oculaire. Aussi est-il essentiel de se soumettre à un suivi post-opératoire régulier. Dans le cas de la chirurgie au laser, comme dans celui de la pose d'implants, des rendez-vous de contrôle sont prévus dans les mois suivant l'opération.
Par ailleurs, l'utilisation de certaines techniques peut rendre l'œil légèrement douloureux pendant quelques jours. Dans ce cas, un médicament contre la douleur peut être prescrit, auquel s'ajoute l'instillation de gouttes spécifiques.
Ces interventions présentent-elles des risques ?
Aucune intervention chirurgicale n'est absolument dépourvue de risques. Ce type de chirurgie des yeux ne fait donc pas exception à la règle. Ceci dit, les complications sont très rares et le taux de réussite, sans complications notables, est estimé à plus de 99 %.
Par ailleurs, les risques d'infection ne sont pas tout à fait absents, même si, là aussi, ils restent rares. L'œil peut aussi être sujet à une inflammation, quoique, là encore, de manière peu fréquente. Dans ce cas, les yeux sont un peu larmoyants et assez sensibles à la lumière.
Il peut se produire encore d'autres complications, comme l'invasion épithéliale, qui vient de la migration de certaines cellules oculaires. Ce problème se produit surtout si le médecin utilise une des techniques de chirurgie au laser les plus utilisées.
Dans de rares cas, l'intervention peut aussi se traduire par une diminution de l'acuité visuelle.. Quant à la perte totale de la vue, elle demeure tout à fait exceptionnelle.
Pour ce qui est des implants, le taux de complications post-opératoires demeure aussi peu élevé que pour la chirurgie au laser.
Pour recueillir davantage de renseignements sur ce type d'interventions, on aura tout intérêt à se reporter à la fiche d'information sur la chirurgie réfractive cornéenne au laser éditée par la Société française d'ophtalmologie.
Les risques encourus sont donc très peu fréquents, cette forme de chirurgie, ou la pose d'implants réfractifs, permettant de se passer de lunettes ou de lentilles de contact au quotidien.
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