Hernie hiatale : quelle opération ?

Malgré les médicaments, les sensations de brûlures qui remontent le long de l'œsophage vous gênent toujours. Une intervention est envisagée. On vous explique tout sur l'opération de l'hernie hiatale.

Entrée de l’estomac et diaphragme en bonne santé
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Normalement, l'œsophage est dans le thorax, et l'estomac dans l'abdomen. En cas de hernie hiatale, l'extrémité supérieure de l'estomac n'est plus à sa place habituelle, elle est passée à l'intérieur du thorax. C'est en général par un glissement - à travers le diaphragme - que se forme cette hernie. La hernie peut n'engendrer aucun ou peu de symptômes. D'autres fois, ce sont des sensations de brûlures remontant le long de l'œsophage qui révèlent cette anomalie.

Hernie hiatale : Quand se faire opérer ?

Généralement, des médicaments résolvent ce problème, surtout grâce aux nouveaux anti-sécrétoires. Des règles diététiques parviennent aussi à atténuer cette gêne digestive.

Quand tous ces traitements sont insuffisants (moins d'un cas sur dix), une opération peut être proposée. Elle semble particulièrement conseillée quand, en plus, la personne est jeune (l'opération résolvant définitivement le problème).

Elle est également indiquée lorsque les reflux gastro-œsophagiens sont à l'origine de troubles respiratoires (responsables d'une toux, ou même de crises d'asthme...). Les sécrétions œsophagiennes remontent dans l'arrière-gorge et descendent dans les voies respiratoires, provoquant alors une irritation bronchique.

L'opération est aussi proposée quand existe un type très particulier (mais rare) de hernie : la hernie par roulement. Une poche de l'estomac s'engage dans l'orifice diaphragmatique.

La jonction gastro-œsophagienne reste en place, mais la poche de l'estomac qui a "roulé" au-dessus du diaphragme engendre des signes de compression cardio-thoracique : palpitations cardiaques, gêne respiratoire... Autre complication majeure de cette hernie : elle peut s'étrangler.

Types d’illustration de hernie hiatale
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Hernie hiatale : Quels examens avant ?

Une endoscopie est en général indispensable, elle permet de voir l'intérieur de l'œsophage et de l'estomac, et les éventuelles lésions inflammatoires provoquées par les reflux acides. La pH-métrie quantifie l'acidité œsophagienne et évalue l'importance du reflux gastro-œsophagien. La manométrie mesure les pressions à l'intérieur de l'œsophage et de l'estomac pour détecter un éventuel problème de motricité, de mobilité œsophagienne.

Enfin un transit gastro-œsophagien (TOGD) permet de bien voir le volume, la forme, la position... de la hernie hiatale.

Pour cet examen, le patient avale une substance opaque aux rayons X pendant que l'on effectue plusieurs clichés radiographiques. Le chirurgien ne prescrit pas systématiquement tous ces examens, parfois seuls certains suffisent.

Comment se passe l'opération ?

Son principe est de ramener et de fixer l'extrémité inférieure de l'œsophage dans l'abdomen (sous le diaphragme) ; et de reconstituer aussi une valve anti-reflux. Pour cela, le chirurgien se sert de la partie haute de l'estomac pour faire un manchon autour de l'œsophage. Cette "valve" peut être complète (opération de Nissen) ou incomplète (opération de Toupet).

Quelle que soit l'opération choisie, deux techniques sont possibles :

  • "A ventre ouvert", c'est-à-dire de façon "classique". Le chirurgien effectue une incision de plusieurs centimètres entre le bas du sternum et l'ombilic. L'intervention dure environ une heure, et l'hospitalisation près de 6 jours.
  • "A ventre fermé", ou plus précisément par cœlioscopie. Par 4 ou 5 petites incisions, le chirurgien fait pénétrer de fins instruments, dont un appareil optique pour voir l'intérieur de la cavité abdominale. Cette opération couramment pratiquée est plus longue (2 à 3 heures).

Mais - avantage majeur - le patient sort environ 48 heures après. Cette technique doit être réalisée par un opérateur entraîné spécialement à la chirurgie cœlioscopique.

Les suites et les éventuelles complications de la hernie hiatale

En général, les patients commencent à s'alimenter dès le lendemain de l'intervention. En plus d'éventuelles complications liées à une anesthésie et à toute opération (infection, phlébite...), le principal problème susceptible de se manifester concerne l'appareil respiratoire, l'opération se déroulant près du diaphragme et souvent chez des sujets obèses.

Dans les semaines suivant l'opération, une paresse intestinale peut perturber la digestion. Des médicaments à prendre pendant quelques semaines corrigeront cet effet secondaire. Parfois, le patient est gêné par une dysphagie (une difficulté à avaler). Dans ce cas, la valve reconstruite par l'opération est trop serrée. Il est alors parfois nécessaire de la desserrer par une simple dilatation endoscopique sous une légère anesthésie générale.

Enfin, une récidive peut quelquefois survenir. Une deuxième intervention peut être tentée. Ces complications sont très rares et, dans la grande majorité des cas, l'intervention donne entière satisfaction.

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