C’est peut-être une presbyacousie : une baisse de l’audition liée à l’âge. Les traitements actuels. La baisse de l’acuité auditive de la soixantaine est, dans 90 % des cas, une déficience du couple “oreille interne - nerf auditif”. Presbyacousie de transmission de l’oreille moyenne et/ou presbyacousie de perception de l’oreille interne, il s’agit d’une destruction cellulaire. Explications.
Sommaire
Pourquoi ce déficit ?
En prenant de l’âge, nos organes vieillissent, certains plus vite que d’autres.
Cette perte d’audition peut être liée à une composante génétique ou à de multiples mécanismes : Un vieillissement des cellules ciliées qui se raréfient, un tympan devenu plus épais, des osselets qui se calcifient...
Cette loi inéluctable du temps qui passe est quelquefois accélérée par des maladies, une mauvaise vascularisation de l’oreille interne (qui vieillit par manque d’oxygénation) ou une défaillance des cellules auditives.
Sur le plan physiologique, il y a une différence entre « entendre et comprendre »
L’oreille sert à entendre des Sons naturels. 90 % de son travail est de comprendre un code, “le langage parlé’
Pour être compris et reconnu, ce code nécessite un certain nombre d’informations.
Rappelons que l’oreille transmet des assemblages de sons, le cerveau recrypte ensuite les messages électriques qu’il a l’habitude de recevoir. Il y a donc une étroite relation entre la connaissance du langage et ¡a rapidité de compréhension.
Quand on entend mal, la transmission, au niveau de l’oreille interne et du nerf auditif, se fait moins vite ; les messages par viennent au cerveau avec quelques milliardièmes de seconde de retard (temps de transmission allongé).
Ce retard est suffisant pour ne pas comprendre ce que l’on a entendu. Quand on vieillit, les temps de transmission s’allongent et le cerveau ne parvient pas toujours à reconstruire Ie “message parole”. C’est le cas des personnes atteintes de presbyacousie quand elles sont dans un environnement bruyant.
Comment cela se passe-t-il?
A partir de la cinquantaine, tout le monde peut être frappé.
La presbyacousie survient très lentement, généralement en deux temps (les Sons aigus sont les premiers atteints).
Elle touche de façon privilégiée:
- Ceux qui ont malmené leurs oreilles au cours de leur vie (utilisation excessive de baladeurs, musiques et ambiances très bruyantes, explosions, pétards...);
- Ceux qui, professionnellement, ont été exposés à des bruits violents, répétés et permanents;
- Ceux qui ont consommé des médicaments connus pour abîmer les cellules nerveuses en général et plus particulièrement celles de l’audition (certains antibiotiques, antipaludéens, anti-inflammatoires, œstrogènes surdosés...).
Toute personne qui a un doute à ce niveau doit consulter un O.R.L. qui possède une liste des médicaments dangereux pour le système auditif et des médicaments de substitution.
Les premiers signes
Si vous avez des difficultés à comprendre la parole d’autrui dans un milieu bruyant, il faut consulter sans tarder pour découvrir l’origine de cette déficience.
Comment se fait le diagnostic?
Après l’interrogatoire du patient sur ses antécédents personnels et familiaux et un examen clinique, l’O.R.L. fait un audiogramme. C’est la seule mesure objective de l’audition.
Pour être complète, elle doit comprendre:
- Une audiométrie tonale qui renseigne sur la qualité des oreilles interne et moyenne et mesure la qualité de réception des sons envoyés dans un casque par un générateur
- L’audiométrie vocale qui permet d’apprécier la qualité de compréhension du langage (des mots remplacent les sons dans le casque) évaluant la qualité du nerf auditif.
- Une tympanométrie peut se révéler utile lorsqu’on veut juger de la rigidité de l’oreille moyenne (tests du tympan et des osselets).
Le diagnostic doit être fait le plus tôt possible. Si un doute subsiste, l’O.R.L. demandera des examens complémentaires (scanner, IRM...) pour vérifier qu’il n’y a pas d’autres pathologies sous-jacentes.
Les traitements
Le but du traitement de la presbyacousie est d’apporter à la cellule auditive le maximum d’oxygène (qui est sa seule source de nutrition).
L’oxygène étant véhiculé par le sang, l’ORL prescrit des médicaments dits vasodilatateurs. Ces médicaments sont de plus en plus performants. Ils doivent être pris le plus rapidement et le plus régulièrement possible, généralement à vie.
Il faut savoir qu’ils n’ont que très rarement une action de récupération (approximativement 5 %). Ils ont cependant une action efficace de prévention sur l’aggravation de la dégradation.
A ce jour, aucun médicament n’est capable de régénérer les cellules de l’oreille interne. Il n’y a pas de solution ni de remède miracle. On ne peut que tenter de prévenir cette déficience et/ou la gérer au mieux lorsqu’elle est installée.
Les précautions à prendre
La prévention commence dès le jeune âge ! Expliquez à vos enfants pourquoi il est dangereux pour eux de s’exposer à des sons violents et inutiles.
Protégez-vous par un casque anti-bruit, lorsque vous travaillez dans un milieu bruyant.
Si vous avez des traitements longs, demandez à votre médecin s’ils ne contiennent pas de substances toxiques pour l’oreille. Plus généralement, sachez qu’une vie saine (limitant tabac, alcool...) et équilibrée permet de vieillir moins vite.
Enfin, si vous approchez la soixantaine, n’hésitez pas à faire un bilan auditif complet.
Gérer au mieux sa déficience
Votre gêne ne doit pas vous isoler du monde extérieur. Evitez tout repli sur vous-même, car votre cerveau a besoin de communiquer.
Vous pouvez garder une qualité de vie satisfaisante en ayant recours à une aide auditive.
Les appareils aujourd’hui proposés sont une merveille de technologie miniaturisée. Quasiment invisibles, ils se dissimulent dans le creux de l’oreille et sont souvent télécommandés et programmés pour s’adapter à chaque oreille.
Une nouvelle génération de prothèses auditives “à son numérique” a récemment vu le jour. Elles sélectionnent les sons et différencient la parole humaine des bruits ambiants.
Enfin, soyez rassurés, la presbyacousie débouche très rarement sur une surdité profonde.
Comment entend-on ?
Le son est une vibration aérienne qui subit deux transformations dans l’oreille, Il entre dans le pavillon, frappe et fait vibrer le tympan; celui-ci transforme le son aérien en vibration osseuse se transmettant à trois osselets qui l’amplifient. Ce sont successivement:
- Le marteau collé au tympan, l’enclume puis l’étrier (situé à la jonction de l’oreille moyenne et de l’oreille interne).
- Le son amplifié pénètre dans l’oreille interne et provoque la vibration des liquides qui s’y trouvent. Cette vibration devenue liquidienne met en marche les cils vibratiles des cellules auditives.
Chaque cellule génère alors un influx nerveux qui traverse le nerf auditif (comme un courant électrique) et arrive au cerveau.