Votre compagnon ronfle : cela vous empêche souvent de dormir et votre propre santé en souffre. Hygiène de vie, astuces et traitements médicaux, toutes les solutions pour vous aider, ensemble, à retrouver des nuits calmes.
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Les ronflements : une épreuve pour le couple
Difficile d'avoir un sommeil réparateur quand on partage la chambre d'un ronfleur. C'est un problème et une preuve d'amour au quotidien pour celui qui le supporte ! Un Français sur cinq ronfle, surtout les hommes. En cause : les tissus au fond de la gorge qui vibrent à chaque inspiration. La nuisance peut atteindre 100 décibels, soit le bruit d'une scie circulaire ! un vacarme difficilement tolérable.
Selon une étude menée par l'IPSOS en juin 2017, 67 % des Français interrogés pensent que c'est une source de dispute dans le couple, qui se résigne souvent à faire chambre à part. « J'ai même vu des femmes, en procédure de divorce, me demander un certificat afin de prouver que leur mari ronfle » remarque Jean GUONDOT, médecin oto-rhino-laryngologiste (ORL). Il est heureusement possible de ne pas en arriver à de telles extrémités...
Les mesures à mettre en place contre le ronflement
Première mesure à prendre : adopter une meilleure hygiène de vie.
- En commençant par perdre du poids. En effet, 60 % des ronfleurs sont en excès pondéral Le soir, bannir l'alcool, le tabac et les somnifères diminue souvent le ronflement.
- Il ronfle seulement sur le dos ? Cousez une balle à l'arrière de la veste de son pyjama. Il changera bien vite de position.
- Moins rudimentaire, le bracelet électronique détecte les ronflements et envoie une impulsion électrique au poignet du bruyant dormeur. Mais il l'empêche en même temps d'avoir un sommeil réparateur...
- Il existe aussi tout un arsenal de sprays, languettes et bandelettes destinées à améliorer la respiration nasale ou à lubrifier le pharynx. Ces produits vendus en pharmacie font-ils des miracles ? Les écarteurs nasaux sont efficaces sur les personnes qui ont des problèmes d'obstruction nasale. Les sprays et languettes composés d'huiles essentielles, eux, ne font pas l'unanimité parmi ceux qui les ont testés. « Mon mari a essayé les languettes, mais cela ne fonctionne pas ou pas très longtemps », constate Maude, 27 ans. Pour la plupart des gens, tous ces produits ne marchent pas.
On utilise les grands moyens
Si ces techniques ne fonctionnent pas, il va falloir envisager plus sérieusement le problème. Consulter un ORL ou un spécialiste du sommeil permet d'identifier la cause du ronflement et donc de trouver le traitement approprié. Une solution chirurgicale peut être proposée.
Le problème se situe parfois au niveau du nez (déviation de la cloison nasale ou cornets" - lames osseuses dans les fosses nasales - trop volumineux). Mais, le plus souvent, il vient du voile du palais.
Pour libérer de la place dans la gorge, le chirurgien raccourcit le voile du palais, enlève une partie de la luette et parfois les amygdales. Pratiquée sous anesthésie générale, cette opération, dont les suites sont lourdes et douloureuses, est peu à peu remplacée par d'autres interventions réalisées sous anesthésie locale au cabinet du médecin : la chirurgie au laser et le traitement par radio-fréquence. Cette dernière méthode, plus récente, a l'avantage d'être moins douloureuse que les autres.
Elle consiste à chauffer le muscle du voile du palais à l'aide d'une électrode en forme d'aiguille. En cicatrisant, les tissus se rétractent. Le passage de l'air est ainsi facilité.
« Le taux de satisfaction des patients opérés atteint 70 % environ, affirme le Dr Guondot. On réussit souvent à faire baisser le niveau sonore du ronflement, mais on obtient rarement un silence absolu ». Petit bémol : la plupart de ces interventions, dont les résultats ne sont pas satisfaisants dans 30 % des cas, sont à la charge du patient et leur prix est laissé à la discrétion du médecin...
Et si c'était des apnées du sommeil ?
L'examen ORL permet également de déceler d'éventuels troubles respiratoires. Car si le ronflement n'est pas vraiment une maladie, il peut parfois masquer un problème beaucoup plus grave : les apnées du sommeil. Au cours de la nuit, il arrive que nos voies aériennes se ferment temporairement. Nous arrêtons alors de respirer durant quelques secondes. Mais lorsque ce phénomène se répète trop souvent, au- delà de dix fois par heure, on parle de syndrome d'apnées obstructives du sommeil (SAOS). Environ 5 à 7 % des Français en sont victimes, mais beaucoup l'ignorent.
C'est souvent le conjoint qui détecte le problème. « Mon mari arrêtait soudainement de ronfler puis il reprenait bruyamment sa respiration, se souvient Brigitte, 68 ans. C'était impressionnant. »
D'autres signes peuvent également vous alerter : irritabilité, troubles de la concentration et de la mémoire, fatigue dès le réveil et somnolence durant la journée. À chaque apnée, le cerveau réalise qu'il manque d'oxygène et envoie un message au corps pour qu'il se réveille. Mais tous ces micro-éveils empêchent le dormeur d avoir un sommeil réparateur.
Le SAOS provoque une augmentation du rythme cardiaque, de la tension artérielle et favorise les accidents cardio-vasculaires. L'enregistrement de la respiration (polygraphie) ou du sommeil (polysomnographie) permet de déterminer si le ronfleur souffre d'apnées. Des examens totalement indolores qui, selon les cas, peuvent être réalisés à l'hôpital ou à domicile.
Un traitement anti-ronflement est parfois nécessaire
En cas d'apnées, le traitement le plus courant, qui est remboursé par l'Assurance-maladie, consiste à porter un masque la nuit pour respirer. Il est raccordé à un appareil qui souffle de l'air pressurisé (traitement par pression positive continue) pour empêcher les voies aériennes de se refermer. Une solution très efficace mais pas toujours bien acceptée. Un temps d'adaptation est obligatoire.
« À long terme, 50 à 60 % des patients supportent la machine» précise le Dr Gondot. « C'est vrai que c'est un peu un ménage à trois la femme, le mari et le masque, admet Nicole, dont le conjoint, Michel, est appareillé depuis une vingtaine d'années. Mais aujourd'hui, mon mari n'est plus fatigué et il ne s'endort plus dans la journée. »
Lorsque les apnées ne sont pas trop sévères, on peut aussi avoir recours à une orthèse d'avancée mandibulaire. Faite sur mesure, cette gouttière dentaire maintient en avant la mâchoire inférieure et la langue afin d'améliorer le passage de l'air. Vous allez enfin pouvoir respirer... tous les deux !
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