Grâce à leur effet protecteur, ces bactéries pourraient révolutionner la prise en charge des infections vaginales.
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Les probiotiques
On connaît les probiotiques — des bactéries vivantes inoffensives qui enrichissent certains yaourts. Mais on en sait moins sur le rôle protecteur de quelques-unes de ces bactéries contre les infections vaginales.
Des études ont démontré la capacité de certaines souches de probiotiques à limiter la survenue d'infections vaginales, provoquées par des bactéries ou des champignons, ou contre certaines cystites.
« Les principaux éléments dont nous disposons montrent que les probiotiques préviennent les infections plutôt qu'ils ne les soignent », précise Francis Lair, directeur du Centre canadien de recherche et de développement pour les probiotiques.
Les travaux de recherche sur l'action des probiotiques au niveau du vagin portent sur certaines espèces bien spécifiques, différentes de celles utilisées dans les yaourts. « Il ne suffit pas d'avoir des lactobacilles en grande quantité, mais d'avoir les bons car ils n'ont pas tous les mêmes capacités de défense » dit le Dr Jean-Marc Stein, responsable de la consultation MST (maladies sexuellement transmissibles), à Paris. C'est pourquoi beaucoup de chercheurs estiment que la consommation de yaourts, même enrichis en probiotiques, est sans effet contre les infections vaginales.
Comment agissent les probiotique sur les mycoses vaginales ?
La muqueuse vaginale est naturellement colonisée par des bactéries. Notamment par des lactobacilles. Cette flore vaginale maintient une certaine acidité et empêche la multiplication de germes pathogènes.
Ces lactobacilles se développent grâce aux œstrogènes. Quand la quantité de ces lactobacilles est trop faible, la muqueuse vaginale n'est plus protégée. S'ensuit une infection. L’administration de probiotiques vivants lyophilisés peut restaurer cette flore vaginale.
Sous formes de gélules ou d’ovules vaginales
Les souches des probiotiques les plus intéressantes ne sont pas encore commercialisées, mais quelques produits sont déjà disponibles. « L'idée est de remplacer la flore vaginale manquante par des probiotiques Mais il faut quand même combattre la source de ce déséquilibre qui peut être engendré par une prise d'antibiotiques, un taux d'hormones insuffisant du fait par exemple d'une pilule mal adaptée », explique le Dr Lair. Les probiotiques peuvent être proposés sous forme de gélules ou d'ovules vaginales, seuls ou associés à des hormones ou des agents acidifiants.
Plutôt que de prescrire des probiotiques, les gynécologues ont davantage recours à des modificateurs de terrain qui agissent sur l'acidité du vagin ou à des œstrogènes appliqués localement, pour intervenir dans les mécanismes de protection du vagin. Ces produits sont efficaces, mais pas de manière immédiate
Éviter les récidives
Le principal atout des probiotiques est de limiter le recours aux antifongiques et aux antibiotiques, qui ont des effets secondaires et n'empêchent pas les infections à répétition. Aujourd'hui, si on ne sait pas produire industriellement les probiotiques les plus prometteurs, la recherche avance. Pour les spécialistes, c'est une révolution de la prise en charge des infections uro-génitales qui se prépare.