Quelle médecine en 2036 ?

La recherche médicale avance à grands pas. Le Pr Jean-Paul Fremont dresse un tableau des progrès scientifiques qui permettront de mieux nous soigner dans les années à venir.

Concept de la technologie médicale
© istock

Si on mesure le chemin parcouru par la médecine ces trente dernières années, nous ne pouvons être que stupéfaits et renoncer à imaginer le bond des trente prochaines années. Mais, tentons tout de même l'expérience : exposons-nous au risque d'être contredit et, surtout, dépassé par les événements.

La science médicale est initialement une science d'investigation, de diagnostic. L'imagerie dans ce domaine a fait et fera, à l'avenir, d'immenses progrès, tous significatifs.

Nous sommes passés de la radiographie au scanner et à l'imagerie par résonance magnétique. Le perfectionnement en terme de puissance et de sensibilité de ces appareils laisse imaginer qu'un jour notre organisme sera régulièrement soumis à un examen de révision globale, à la recherche d'anomalies infimes et débutantes comme une minuscule tumeur, voire une petite artère dont le calibre se rétrécit...

Pour certains organes creux, comme l'ensemble du tube digestif, que nous explorons aujourd'hui avec des tubes dits d'endoscopie, les scientifiques s'orienteront certainement vers des robots miniatures, des appareils faisant le même travail, avec une meilleure tolérance.

Tant de maladies restent à vaincre

Allons plus loin dans la prévision de ce qui peut menacer notre santé. Le temps viendra certainement où la lecture du génome, encore terriblement longue et complexe, permettra à chacun de connaître ses prédispositions génétiques à telle ou telle affection et d'en prévenir l'apparition de façon personnalisée.

Dans le domaine des médicaments, les progrès ont été spectaculaires et le seront encore plus demain. En un demi-siècle, nous sommes passés d'une médecine empirique, fondée sur l'usage de plantes traditionnelles, à une science logique, reposant sur l'analyse fine des processus biologiques de la maladie. Les connaissances basées sur la biologie cellulaire et moléculaire n'en sont qu'à leurs débuts. Tant de maladies restent encore à vaincre de façon décisive !

Des cellules neuves pour "réparer" le corps humain ?

La chirurgie n'est pas en reste, stimulée dans son évolution par la sécurisation presque parfaite des anesthésies et tous les progrès technologiques de l'appareillage. Tout est opérable dans le corps humain, le plus spectaculaire demeurant les greffes d'organes, depuis la greffe cardiaque historique du Pr Christian Barnard jusqu'aux récentes greffes de main ou de visage.

Mais voici que se profile un nouveau type de greffes qui va occuper les prochaines décennies : les greffes de cellules souches. N'est-ce pas logique ? Plutôt que de remplacer un organe gravement malade par un organe équivalent, ne serait-il pas préférable de lui permettre de se régénérer en lui apportant des cellules neuves ? Celles-ci se trouvent dans l'embryon et aussi, assez curieusement, dans des organismes adultes.

Mais ce type de greffes pose mille problèmes, scientifiques et éthiques, puisqu'on touche à l'embryon humain. Tout ce que nous venons d'envisager est du domaine soit du réaliste, soit du réalisable, au cours des prochaines décennies.

Si nous allons plus loin, nous arrivons aux hypothèses... Le clonage de l'être humain ! La reproduction d'un individu à l'identique à partir de ses propres cellules ? Est-ce le moyen de survivre ? Le débat, qu'il soit scientifique ou éthique, est bien loin d'être clos.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. - * Champs obligatoires

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.