Obsèques : la célébration religieuse chrétienne

Chaque fois que cela est possible, une rencontre personnelle entre le célébrant et les membres de la famille ou des proches du défunt est vivement souhaitée. Elle permet au prêtre, au diacre, au laïc, de prendre un temps d'écoute silencieuse et de faire connaissance. Il s'agit d'une rencontre humaine avant tout, dans laquelle chacun peut être lui-même, sans masque et sans fard. Que l'on soit pratiquant depuis toujours ou que l’on n'ait plus mis les pieds dans une église depuis quarante ans, la célébration des funérailles révèle que « Dieu ne fait pas de différence entre les hommes » (Actes 10, 34). Cependant, une connaissance plus précise de la situation humaine et spirituelle permet à chacun de mieux se comprendre. La célébration n'en sera que plus ajustée.

Celebration Religieuse Chretienne Obsèques(1)

Éléments pour une rencontre

L’écoute attentive des personnes dans la peine est essentielle pour débuter la rencontre. Elle permet au célébrant de mieux cerner la souffrance des gens et aux personnes en deuil de la dire librement. La révolte, le chagrin, le non-sens, tout peut être exprimé sans peur d'être jugé ou incompris.

« La souffrance est à l'intérieur de l'homme. Cela veut dire qu'elle est à peine perceptible. Il faut la décrypter, il faut la trouver à l'intérieur de nous-mêmes et pratiquer ce que l'on appelle l'empathie. S'asseoir, écouter. C'est comme un jeu télévisé où toutes les dlX secondes vous recevez une lettre en plus, pour être capable, en fait, de déchiffrer le mot tout entier. Quand on écoute quelqu'un qui souffre, il vous donne toutes les dix secondes une lettre en plus. Il est important de ne pas dire trop vite le mot à trouver. Car si nous nous trompons, nous le trompons aussi. Pour pouvoir déchiffrer, il faut savoir longuement écouter. » Cardinal Daneels, conférence donnée sur le thème

« Dire adieu ; vivre dans la fragilité »

Ensuite, il s'agit pour le célébrant de connaître un peu mieux le défunt : sa vie, son histoire, ses goûts, ses passions, son entourage, ses difficultés, ses épreuves, sa foi. .. En un mot, tout ce qui a tissé de façon essentielle son existence. Ses traits majeurs pourront alors être repris dans le mot d'accueil, orienter les intentions de la prière universelle et le choix des textes bibliques.

Vient ensuite le moment de faire un choix de textes tirés de la Bible. Ils sont nombreux et pas toujours compréhensibles sans explication. Aussi, une sélection a été faite que l’on propose aux familles. Elle est large sans être exhaustive, ni exclusive. Ces textes évoquent de quelle façon les croyants ont regardé la mort à la lumière de la révélation d'un Dieu de compassion. Ils évoquent aussi la Résurrection de Jésus, qui est l'événement le plus prodigieux de l'histoire, et qui nous concerne puisque nous sommes invités par Dieu à vivre de cette plénitude.

Un dernier aspect consiste présenter le déroulement de la célébration : quels en sont les rites ? Qu'est-ce qui va se dire et par qui ? Quels gestes peut-on accomplir ? La famille et les proches ont toute leur place pour participer de façon effective à cette célébration : lectures, geste de la lumière, déposer une fleur ou une bougie près du cercueil. C'est le moment opportun pour décider de tout cela.

Enfin, il est souhaitable d'aborder toutes les autres questions qui viennent à l'esprit, qu’elles soient d'ordre pratique ou plus spirituelles.

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Quelle célébration : « bénédiction » ou « messe » ?

La célébration des funérailles est appelée communément une « bénédiction », désignant par-là la réalité la plus essentielle, à savoir que Dieu bénit chacune de nos vies en tout temps, mais particulièrement au moment décisif de la mort.

Le terme de « bénédiction » ne désigne donc pas l'unique geste de bénédiction d'une célébration rapide ou bâclée, mais bien l'ensemble des rites et des paroles que nous allons évoquer.

Parce que la messe est la grande prière du Christ, présentant à son Père dans une même action de grâce les vivants et les morts, la communauté des croyants tient à prier pour les défunts au cours d'une messe. Elle n'est pas obligatoirement célébrée le jour des funérailles, mais peut avoir lieu plus tard, le dimanche ou en semaine. Il est bon que les familles et les proches qui le souhaitent soient invités à vivre cette messe, entourés par les membres de la communauté chrétienne. Cela permet souvent de répondre aux demandes qui sont faites pour la célébration d'une messe lorsque la personne défunte y participait habituellement, mais que son entourage ne suivait pas pour autant.

Lorsque les proches d'un défunt ont une participation régulière à l'eucharistie, et qu'elle nourrit leur vie de foi, il est tout à fait possible et souhaitable d'envisager la célébration des funérailles au cours d'une messe. Etre uni au don que le Christ fait de sa propre vie est un réconfort spirituel dont il serait absurde d'être privé quand on en connaît la portée.

La rencontre entre la famille du défunt et la personne en charge de la préparation de la célébration est le moment opportun pour évoquer avec beaucoup de simplicité cette question et ce choix. La décision prise en commun par le célébrant et la famille doit refléter la réalité de la situation de foi de ceux qui participeront aux obsèques. La célébration n'en sera que plus juste et respectueuse de chacun.

Comment entrer en contact avec les cultes ?

Si les familles peuvent prendre contact avec les cultes directement, il reste que la bonne organisation des obsèques suppose de vérifier qu'à l'heure où l'office religieux est fixé, une équipe de pompes funèbres est effectivement disponible.

C'est en fonction de cet impératif que l'habitude a été prise de se rendre d'abord aux pompes funèbres. Si on comprend comment des impératifs organisationnels ont amené à cette situation, on peut regretter son caractère systématique. Des familles témoignent de la façon dont, se rendant directement dans la paroisse du défunt, elles se sont fait rejeter sous pré- texte qu'en matière d'obsèques, on souhaitait parler d'abord aux pompes funèbres. Un tel message, s'il est mal exprimé, peut être perçu comme un défaut d'accueil. De plus, un dialogue avec une famille, avant qu'elle ait pris la moindre disposition, peut être une occasion d'entendre ses questions et de la conseiller dans ses choix (notamment à propos de la crémation).

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