Les incontinences urinaires

L’incontinence urinaire peut se constater à tout âge. Chez l’enfant, de trois ans jusqu’à la puberté et parfois au-delà, c’est le si fréquent “pipi au lit” que les médecins dénomment énurésie. Bien sûr, les seniors subissent aussi de nombreux problèmes d'incontinence.

incontinence urinaire senior

A l’âge adulte, la femme venant d’accoucher ou ayant eu plusieurs grossesses se trouve plus particulièrement menacée ; la pression du fœtus sur la région vésicale risque en effet de se répercuter sur l’autocontrôle du besoin urinaire. Quant aux poussées d’expulsion, lors d’un accouchement, elles sont susceptibles de distendre ou même de déchirer la musculature périnéale, c’est-à-dire, la partie la plus inférieure de l’abdomen.

Toujours chez l’adulte, mais d’une fréquence heureusement moindre, l’incontinence peut résulter d’atteintes neurologiques, périphériques ou cérébrales. C’est ainsi que les victimes de la route, par lésions de leur moelle épinière ou par traumatismes crâniens importants souffrent assez souvent d’une telle séquelle.

Mais le plus grand nombre d’incontinences se constate surtout parmi les personnes du 3 et 4ème âge : les séniors. Avec les ans, les organes s’affaissent et les sphincters se relâchent. Les défaillances de la vessie sont fréquentes. Quel que soit son âge, tout in continent demeure doublement victime de son trouble.

Sa gêne physique ne manque pas, en effet, de s’accompagner d’un pénible sentiment. Si, jusqu’à ces récentes années, l’incontinence était considérée comme un moindre mal dont il importait de s’accommoder, il n’en va plus de même aujourd’hui. On améliore la qualité des protections et selon chaque cas, un traitement approprié doit être institué.

L’incontinence : un problème aussi chez les enfants

Si l’on considère le cas d’un enfant, avec des draps toujours mouillés au réveil, il est certain que toute gronderie ne peut qu’accroître le rythme des émissions nocturnes. L’origine du trouble doit d’abord être recherchée dans une éventuelle mal formation congénitale de la vessie, de l’uretère ou de l’urètre.

Par contre, l’existence d’un phimosis chez le garçon ne semble pas être un facteur responsable. Les investigations faites sur le plan anatomique restent en général négatives. La majorité des énurésies relèvent de problèmes psychologiques.

Désunion des parents, carence ou excès d’affection maternelle et, surtout, jalousie à la naissance d’un frère ou d’une sœur sont des causes très fréquentes.

Tant que persiste l’état conflictuel, il n’est guère possible d’obtenir une guérison. Un traitement s’impose. La réduction des apports liquidiens aux repas du soir demeure un pis-aller, susceptible de retentir sur la fonction rénale de l’enfant. On a longtemps préconisé différentes médications, gardénal à petites doses, imipramine, ou même des amphétamines, ayant pour but de régulariser le sommeil, ou d’éviter que celui-ci soit trop profond.

« Du jeune adolescent å la personne âgée, ils sont plus de 3 millions en France à souffrir d’incontinence urinaire »

Le traitement le plus physiologique semble être celui qui consiste à prendre une hormone antidiurétique, la desmopressine, qui freine durant la nuit la sécrétion urinaire. Cette hormone s’administre au coucher par voie intranasale, à l’aide d’une petite sonde. L’enfant cesse alors d’uriner jusqu’au matin.

Bien sûr, les seniors sont très souvent atteint d’incontinence urinaire

Chez la femme d’un certain âge, la situation est tout autre. Chez elles, les fuites s’avèrent plus ou moins permanentes, et à leur insu. Elles doivent se servir de protections. Les émotions, de même que les mouvements de marche trop rapide accentuent ses mictions incontrôlables.

Les spécialistes conseillent généralement une intervention chirurgicale, non sans quelques examens préalables destinés à apprécier la tonicité de la vessie et de l’urètre. Parmi ces examens, certes un peu pénibles, il faut citer la cysto-manométrie et la débit-métrie qui permettent de vérifier le remplissage de la vessie et les pressions internes s’y exerçant.

L’opération proprement dite consiste à refixer en position haute la jonction anatomique existante entre la vessie et l’urètre. D’après les promoteurs de cette technique, les guérisons seraient de l’ordre de 84 à 90 % au terme d’un an, et de 75 % au terme de dix ans.

Chez l’homme, les plus fréquentes incontinences surviennent après des interventions sur la prostate.

Souvent, il s’agit de surinfections résiduelles. Un traitement anti-infectieux, régulièrement renouvelé, assure un contrôle urinaire satisfaisant. Si les fuites persistent, il est possible de réopérer, mais les malades n’y tiennent guère. A défaut de pouvoir faire appel au bistouri, il importe de pré voir la mise en place d’un appareillage à demeure.

C’est justement la hantise d’un tel appareillage — utilisé il y a des années par son grand-père — qui bouleverse Sylvie, trente-deux ans, depuis son troisième et récent accouchement. Au moindre rire, à la toux ou même au simple effort pour prendre son bébé dans les bras, un brusque jet d’urine lui échappe. « J’ai beau, nous dit-elle, vouloir me retenir, rien n’y fait. Je n’ose plus m’éloigner de chez moi. Je dois porter des culottes en caoutchouc et, plus de dix fois par jour, me faire une toilette. C’est très pénible ! »

Quoi qu’en pense Sylvie, son incontinence n’a rien de comparable à celle dont a souffert son aïeul. Chez elle, le trouble présenté provient à l’évidence de sa dernière grossesse, peut-être trop rapprochée des précédentes, et ayant provoqué un affaiblissement de sa musculature pelvienne.

Nulle opération n’est à envisager. Des exercices de rééducation dite périnéale ou, si nécessaire, quelques séances d’électrothérapie devraient lui permettre de recontrôler efficacement sa vessie (voir plus bas).

Avant un retour à la normale, elle doit porter des protections conçues à cet effet qui, heureusement, sont de mieux en mieux adaptées et qui assurent une certaine sécurité.

Même en l’absence de toute notion de grossesse récente, bien des femmes peuvent présenter certains incidents d’incontinence.

Dans la plupart des cas, il s’agit d’un besoin impérieux et pressant, s’accompagnant de quelques gouttes qui s’échappent spontanément. Parfois, nulle retenue n’est possible.

De semblables situations traduisent une hyperexcitabilité des muscles de la vessie. C’est là une manifestation localisée de spasmophilie. Un traitement par calcium et magnésium alternés permet de faire disparaître le trouble.

Lors du retour d’âge, les descentes d’organes sont fréquentes. Le glissement d’un utérus, venant basculer sur la base de la vessie, peut facilement induire des phénomènes d’incontinence. Mais, dans de tels cas, ces derniers ont une cause strictement mécanique. Ils relèvent d’une sanction gynécologique et non plus urologique.

En matière d’incontinence urinaire, il ne saurait donc y avoir de traitement standard. Mais il est cependant possible d’affirmer que chaque cas d’incontinence peut trouver son traitement particulier.

Que faire pour les femmes ?

Une récente enquête, effectuée auprès de 2 000 femmes de plus de 20 ans, a révélé que: 32 % ont des envies d’uriner trop fréquentes, 15 % présentent des fuites urinaires incontrôlables, 20 % souffrent de troubles mictionnels, en dehors de toute infection de cystite.

De tels pourcentages sont à la fois éloquents et inquiétants. La femme se trouve être menacée d’incontinence urinaire, lors de deux grandes étapes à “haut risque”, celles de la grossesse et de la ménopause.

Au cours d’une grossesse, et surtout s’il s’agit d’une première, toute légère fuite, notamment à la toux, au rire ou aux efforts, fait craindre une incontinence ultérieure,

Bien surveiller son alimentation, car toute prise de poids trop importante risque de retentir sur le contrôle urinaire. De même, les trop gros bébés souvent deviennent “destructeurs” du périnée maternel.

Lors de l’accouchement, il faut éviter de pousser avant toute dilatation complète. Il est habituel et heureusement conseillé de pratiquer, après un accouchement, des exercices pour bien remuscler la sangle abdominale. En général, une série de dix séances. Mais attention! Avant d’effectuer ce travail des abdominaux, il est nécessaire de bien apprendre à “verrouiller” le périnée.

En effet, les muscles de ce dernier sont antagonistes de ceux de l’abdomen qui, en se contractant, ont tendance à refouler la vessie et l’utérus vers le bas. Pour assurer ce verrouillage et fortifier la musculature périnéale, il importe de pratiquer le “stop pipi”, qui consiste, après le début de chaque miction, à arrêter volontairement le jet urinaire durant quelques secondes avant de terminer l’évacuation de la vessie.

On évalue à 35 % le pourcentage de. Femmes ayant ainsi une incontinence de suites de couches, Et 10 % d’entre elles risquent de garder une incontinence définitive. Quant aux autres, elles peuvent en souffrir à la ménopause.

Toute ménopause s’accompagne, en effet, d’un affaiblissement des tissus de soutien. C’est la période d’apparition des descentes d’organes et, par voie de conséquence, d’éventuelles incontinences.

Pour prévenir ou traiter de semblables désagréments urinaires, que ce soit à ¡a suite de grossesse ou après le retour d’âge, chaque femme doit savoir qu’il existe désormais une kinésithérapie spécialisée dans ce domaine. Les techniques actuelles de rééducation vésico-sphinctérienne font simultanément appel à la méthode dite du bio-feed-back, aux électrostimulations et, surtout, à des exercices de re-musculation du périnée. L’incontinence urinaire féminine a enfin cessé d’être une fatalité sans recours.

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