L'arthrose ne touche pas seulement les seniors, mais concerne tout le monde. Aujourd'hui, on peut mettre en place un traitement de fond pour la stabiliser. Six patients témoignent.
Sommaire
Soigner l’arthrose dès 25 ans
Marie, 25 ans, souffre d'un torticolis aigu, terriblement éprouvant. Et inexpliqué ! Son médecin prescrit une radio. Verdict : elle souffre d'une arthrose au niveau des cinquième et sixième cervicales. Pourquoi là ? Pourquoi si jeune ?
Marie s'inquiète.
Que faire dans l'immédiat ? En plus des médicaments pour soulager la crise douloureuse, le médecin prescrit le port d'un collier cervical en mousse pour permettre de soulager ces deux vertèbres.
En parallèle, il cherche la cause de cette arthrose, notamment dans le passé de Marie. « Cette lésion très sélective entre la cinquième et la sixième vertèbre cervicales est très évocatrice d'un coup du lapin, qui associe une hyperextension et une hyperflexion », explique le médecin.
Marie a eu en effet un accident de voiture quinze ans auparavant, avec un choc brutal et un coup du lapin.
Quand la crise est passée. Marie commence des séances de rééducation avec un kinésithérapeute. Il lui montre comment entretenir seule et régulièrement les muscles de son cou pour compenser la fragilité des vertèbres accidentées.
Soigner l’arthrose à 30 ans
Pierre, 30 ans, a eu une entorse grave des ligaments croisés du genou, il y a quelques années. Depuis, son genou gonfle légèrement et lui donne la sensation de tirer un peu s'il fait un effort important.
Aujourd'hui, non seulement la douleur est violente, mais son genou est très gonflé et contient du liquide (épanchement synovial). Il ne s'attendait pas à une crise aussi forte ni au diagnostic.
La radio montre en effet une lésion d'arthrose sur le côté de l'articulation, là où le ménisque a été abîmé. A son âge, c'est une mauvaise surprise.
Que faire dans l'immédiat ?
Le médecin traite la poussée douloureuse. Il recherche également l'origine de l'arthrose qui est, ici, cette entorse ancienne.
Quand la crise est passée
Pierre est jeune. Il faut tout faire pour préserver son capital osseux et stabiliser l'arthrose débutante.
Le médecin lui prescrit un médicament particulier, un antiarthrosique à action lente. II va stimuler le cartilage et ralentir l'évolution de l’arthrose. Il prescrit aussi une visco-supplémentation injectable : le liquide à base d'acide hyaluronique "lubrifie" le genou. II a pour but de diminuer la douleur et d'améliorer le fonctionnement articulaire. Au rythme de trois injections dans l'articulation, à une semaine d'intervalle. Pierre est privé de tous les sports à "rebond", comme le jogging sur terrain dur.
Désormais, il va bien. Il se fait suivre régulièrement par le médecin, tout en sachant que si le processus arthrosique repart, une opération sera envisagée pour "réaxer" le genou et mieux répartir la charge sur toute l’articulation.
Soigner l’arthrose à 40
Olivier est un ancien judoka. A 30 ans, il a tout arrêté. Fini le sport et les compétitions. Actuellement, un lumbago l’immobilise.
Il souffre violemment et s'affole quand le radiologue commente le cliché qu'il vient de prendre : arthrose à tous les niveaux des vertèbres lombaires. Tous les disques intervertébraux sont abîmés, et il a noté la présence de "becs de perroquet". La diminution des espaces entre les vertèbres impose une grande contrainte aux os, qui réagissent en fabriquant de l'os ces fameux becs de perroquet.
Que faire dans l'immédiat ?
En plus des médicaments, le médecin prescrit une ceinture de soutien. Il interdit, bien sûr, les efforts. La douleur cède.
Quand la crise est passée
Olivier commence des séances de rééducation pour remettre ses muscles en route. Si possible dans l'eau, conseille son médecin. Par la suite, il recommande un sport doux, comme la natation ou le vélo, pour entretenir la musculature. Les muscles soutiennent et servent de haubans à la colonne vertébrale.
Le conseil du médecin
Attention, le sport ne protège pas à vie. Les sportifs, surtout de haut niveau, qui abandonnent totalement leur activité s'exposent aux risques d'arthrose, comme les autres, et même davantage.
Chez les anciens joueurs de rugby ou les judokas, des sportifs qui forcent sur la colonne vertébrale, des "affaissements en cascade" de toutes les vertèbres lombaires, et parfois même cervicales peuvent être constatés quand les muscles se relâchent.
Soigner l’arthrose à 50 ans
Marc est un homme tranquille. Un sédentaire qui souffre d'un petit embonpoint depuis toujours. Mais rien de bien important.
Depuis quelque temps, il se plaint de douleurs à la marche, à la montée des escaliers. Des douleurs qui touchent le devant de la cuisse, l'aine, le genou. Le médecin l'examine et suspecte un problème de hanche. Après une radio, une arthrose est diagnostiquée.
Que faire dans l'immédiat ?
Marc est mis au repos par le médecin. Pas d'escalier à monter, interdiction de porter des charges et de faire des efforts. En plus des médicaments, une infiltration de cortisone est effectuée car les douleurs résistent.
Quand la crise est passée
Dans ce cas, le traitement de fond à base d'antiarthrosique d'action lente et d'injection de lubrifiant revêt une importance particulière, car l'arthrose s'est manifestée tôt. Il faut ralentir et même stabiliser au maximum l'évolution. L'objectif est de retarder le plus longtemps possible la pose d'une prothèse.
Soigner l’arthrose 60 ans
Isabelle tricote vite et bien. Cela la détend. Mais, aujourd'hui, plus de travaux d'aiguilles possibles. Elle ressent une forte douleur à la base du pouce droit, presque au niveau du poignet, accompagnée d'un gonflement de l'articulation, chaude et rouge. La radio montre une arthrose à la base du pouce, une rhizarthrose.
Que faire dans l'immédiat ?
Comme l'articulation est juste sous la peau, le médecin opte pour des traitements locaux pour faire céder la crise. Application de glace puis crème anti- inflammatoire, trois à quatre fois par jour, au début sous pansements occlusifs.
Une orthèse de repos en plastique (petite gouttière pour immobiliser le doigt) est moulée sur le pouce. Le médecin recommande de la porter la nuit, pour éviter la douleur et la déformation de l'articulation.
Quand la crise est passée
Port de l'orthèse la nuit, médicament antiarthrosique d'action lente, tout est mis en œuvre pour éviter la "désaxation" de l'articulation. Pas question de la laisser se déformer, sous peine d'avoir du mal à saisir les objets.
Le médecin conseille aussi à Isabelle de se servir davantage de son autre main. Elle doit aussi éviter d'écrire et de tricoter trop longtemps.
Soigner l’arthrose 70 ans
Jean-Louis bricole dès qu'il a un moment de libre. Il visse, perce, cloue... Et s'est abîmé l'épaule au fil des années. Jusqu'à présent, une infiltration calmait ses crises de périarthrite scapulohumérale. Mais là, la douleur persiste et rien ne parvient à le soulager.
Que faire dans l'immédiat ?
Dans son cas, il a été difficile de soulager la crise. Le médecin a cherché à comprendre pourquoi cette arthrose s’installe avec de plus en plus d'intensité. Il prescrit une échographie, afin de visualiser l'état des tendons et des muscles (coiffe des rotateurs) de l'articulation.
Résultat : la coiffe est bien abîmée, ce qui explique les microtraumatismes osseux, et donc l'arthrose.
Quand la crise est passée
Bien sûr, le médecin recommande d'éviter les travaux trop pénibles. Sans pour autant immobiliser l'épaule, qui doit être rééduquée une à deux fois par semaine par un kinésithérapeute jusqu'à ce qu'elle "fonctionne" de nouveau.
Le médecin prescrit aussi des traitements par voie orale et l'injection éventuelle d'acide hyaluronique pour ralentir l'arthrose. Aujourd'hui, Jean-Louis va bien. II continue de bricoler, mais sans excès.
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