Syndrome du canal carpien : et si c’était la thyroïde ?

Flexion du poignet et mouvements des doigts difficiles, on pense au syndrome du canal carpien dont l'origine est le plus souvent mécanique. Mais c'est peut-être la thyroïde.

Le canal carpien : définition simple

Le canal carpien est situé entre les os du poignet et un ligament reliant les os. A cet endroit passent le nerf médian de la main et les tendons des muscles des doigts (entourant le nerf médian).

Si tout va bien, les tendons sont entourés d'une gaine aux parois lubrifiées. En cas de syndrome du canal carpien, le lubrifiant fait défaut. Les tendons enflent, comprimant le nerf médian. Ce qui provoque engourdissements, picotements et perte de mobilité.

Les causes ? Majoritairement mécaniques (mouvements répétitifs, vibrations fréquentes, mauvaises positions de la main). Il y a aussi des causes diverses kyste du poignet, goutte ou hypothyroïdie.

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L'hypothyroïdie, un facteur de risque

Celle-ci est une insuffisance d'hormones thyroïdiennes due à une défaillance de la glande thyroïde. Ce manque hormonal a des effets sur les tissus et le métabolisme en général. Cette maladie touche environ une femme sur cent contre un homme sur mille. Elle se caractérise par une raréfaction des cheveux, sourcils et poils, une peau sèche et froide, une voix cassée et un visage enflé mais aussi par une constipation, une plus grande frilosité, des douleurs articulaires et un cycle perturbé.

L'organisme étant au ralenti, il en résulte un manque d'énergie. L'hypothyroïdie est confirmée par un bilan biologique perturbé (anémie, cholestérol) et un bilan hormonal. Mal soignée, elle peut entraîner des complications articulaires. En enrayant le métabolisme, elle peut être à l'origine d'un phénomène d'œdème.

Associé à des douleurs au poignet et à une perte de cheveux, l'œdème oriente le médecin vers le dépistage d'une hypothyroïdie associée au syndrome carpien, même si cela ne représente guère plus de 1 % des cas. Les femmes sont particulièrement exposées à partir de 40 ans (ménopause, dysfonctionnements hormonaux).

Le traitement des deux pathologies passera par du repos, des anti-inflammatoires, une éviction des activités aggravantes, des infiltrations ou plus radicalement la chirurgie, ceci étant associé à la prise régulière d'hormones thyroïdiennes substitutives.

Un dépistage en trois temps

Trois examens peuvent être prescrits par le médecin :

  • Le signe de Tiel : le médecin tape sur le nerf médian. S'il est endommagé, il provoque des picotements dans les doigts.
  • Le signe de Phalen : on place les mains dos à dos, on les plie. Des picotements dans les doigts sont un indice de lésion du nerf.
  • L'électromyogramme : examen complémentaire consistant à placer des électrodes sur l'avant-bras du patient. Après stimulation électrique, on mesure la vitesse à laquelle le nerf médian transmet les messages aux muscles. Un temps de réponse anormalement long est un autre critère probant.
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