Mon mari ne veut pas se soigner : comment le convaincre ?

Montrer l’exemple, parler, faire peur... Pas toujours facile d’inciter l’homme de sa vie à jouer la carte prévention. Nos conseils.

La femme a toujours eu un rôle prépondérant dans la gestion de la santé d’un foyer. Aujourd’hui, même si les schémas familiaux évoluent, ce rôle maternant naturel perdure, explique le Dr Antoine Martin*, médecin, tabacologue.

Le fait que les femmes travaillent a incité l’homme à prendre sa part de responsabilités dans la santé de la maison, mais de façon moins maternante. ». Un point de vue que partage aussi le Dr Sabine Samanello, médecin, sexologue, psychothérapeute :

« Dès la naissance d’un enfant, c’est la mère qui est investie de ce rôle, c’est à elle que le carnet de santé est confié. C’est une caractéristique sociale et familiale. »

Les femmes ont de nombreuses pathologies en commun avec les hommes. La prévention peut donc devenir une affaire de couple, de famille. « On a longtemps sous-estimé la fréquence des infarctus chez les femmes, mais depuis peu les médecins ont revu leur façon de penser. En tordant le cou aux idées reçues, on s’achemine vers une meilleure prévention », souligne le Dr Antoine Martin.

Avoir une bonne hygiène de vie, maîtriser les facteurs de risques comme l’alcool et le tabac, choisir des traitements préventifs adaptés, sont les clés de la réussite. Il faut ensuite trouver le discours et l’attitude justes pour

Le déclencher la prise de conscience chez l’homme qui ne veut pas se soigner. Mais, surtout, le moyen le plus efficace, reste l’exemple. Faire du sport, manger équilibré, ne pas fumer, ne pas boire incite les proches à adopter la même conduite.

Tabac : trouver le bon message

Les méfaits du tabac sont aujourd’hui parfaitement identifiés. Pourtant, chez les jeunes, la cigarette reste toujours synonyme d’indépendance, d’entrée dans l’âge adulte et de convivialité.

Le message-clé : ii faut parvenir à trouver pour chaque individu le message qui lui convient, déterminer sa motivation et fonder son discours dessus: « J’aime t’embrasser, mais je déteste ton haleine quand tu as fumé ». La peur de perdre l’autre peut aussi être payante.

Par exemple : « Ton père est mort à 45 ans d’un cancer du poumon, je n’ai pas envie de te perdre à cet âge. »

L’attitude-dé : montrer l’exemple! En s’arrêtant de fumer ou en ne s’y mettant pas, on incite l’autre à faire de même. Pratiquer un sport et encourager son mari à le partager, c’est le mettre en face du besoin de s’arrêter de fumer pour être plus performant.

Cholestérol : donner des chiffres

Un excès de cholestérol reste la première cause d’infarctus, il multiplie pat six le risque d’Alzheimer

Le message-dé: donner des chiffres ; les hommes y sont sensibles. Par exemple, expliquer que le cholestérol installé avant 30 ans (10 % des gens atteints de cholestérol ont déjà un taux élevé avant cet âge) peut déclencher un infarctus à la cinquantaine.

L’attitude-clé à adopter ; même en période de “régime”, une alimentation équilibrée et variée pour conserver aux repas la dimension plaisir.

Cancers de la prostate, du côlon: insister sur le dépistage

Pour tous les cancers, la prévention la plus efficace passe par une activité physique régulière, une alimentation saine, des examens de dépistage adaptés.

Le message-clé : annoncer la couleur côté prévention et passer à l’action.

L’attitude-clé : inciter son mari à pratiquer les examens de dépistage.

Pour la prévention du cancer de la prostate, à partir de 50 ans, consulter son médecin traitant OU un urologue une fois par an. Il prescrira un contrôle sanguin (dosage des PSA, antigènes spécifiques du cancer de la prostate).

Pour le dépistage du cancer du côlon, il suffit d’effectuer un test (Hémoccult II) qui recherche la présence de sang dans les selles, Un résultat positif ne signifie pas forcément que l’on souffre d’un cancer, mais nécessite d’entre prendre d’autres examens. Ce test doit être pratiqué tous les deux ans à partir de 50 ans. Le médecin traitant donnera la démarche exacte à suivre.

Surtout, si on sent son mari réticent, on prend les rendez-vous de contrôle à sa place, et on lui annonce qu’on a bloqué une date avec autant de naturel que s’il s’agissait d’un rendez-vous chez le coiffeur.

Stress : montrer l’exemple

Le stress serait la troisième cause d’infarctus, selon les résultats d’une étude menée au Canada sur 1 500 cas. Les femmes consomment plus de fruits et légumes, moins d’alcool et de cigarettes.

Les méfaits du stress sont donc atténués chez elles en raison de leur mode de vie.

Le message-clé : informer sur les vrais dangers du stress, expliquer qu’il ne s’agit pas seulement de méfaits psychologiques mais aussi physiologiques.

L’attitude-clé : une fois encore, l’exemple. Une femme stressée entraîne dans son tourbillon mari et enfants. Zen, elle incite facilement l’autre à suivre sa voie. La femme est en quelque sorte le baromètre familial.

Enfin, pas de bonne prévention sans un discours positif. Pour motiver son père, son mari ou son fils, une femme doit surtout être dans un discours basé sur un raisonnement positif. Elle obtiendra davantage de résultats en disant : « J’ai envie de me créer encore plein de souvenirs avec toi papa, il est trop tôt pour que tu te laisses aller !» ou « Je suis ta femme, j’ai envie de vivre longtemps avec toi, je veux que lu prennes soin de toi », qu’en entretenant une attitude verbale culpabilisante.

Quant aux enfants, rien de plus probant que le partage des valeurs saines en famille.

Choisir des fruits et légumes ensemble au marché, courir, nager ou lire pour se détendre. Bref, vivre en harmonie pour montrer la voie.

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