Maison de retraite : les points à vérifier pour bien choisir

Difficile de trouver un établissement où l’on se sent un peu comme chez soi, avec une prise en charge médicale sérieuse. C’est un changement de vie qui doit être bien préparé.

choisir maison de retraite

La décision est prise à un âge de plus en plus avancé — 83 à 85 ans — et souvent dictée par les circonstances.  En 2017, 728.000 personnes étaient prises en charge par un établissement de retraite. Chaque année, 150 000 familles recherchent ainsi un établissement pour un parent qui ne peut plus vivre seul ou qui devient trop dépendant.

Cette décision n’est pas facile non plus pour les familles, qui en tirent souvent un fort sentiment de culpabilité. Il est en effet très douloureux de voir son père ou sa mère se dégrader et de vivre l’inversion des rôles parents-enfants que cela occasionne parfois.

Certaines personnes âgées s’adaptent mal à leur nouveau cadre de vie. Les déceptions ne sont pas rares, de même que les motifs d’insatisfaction : personnel débordé, nourriture infecte, locaux inadaptés... Même s’il ne faut pas, non plus, dresser de ces établissements un tableau trop noir : oui, les maisons de retraite indignes existent. Mais certains signaux peuvent alerter toute personne à la recherche d’une place en institution.

D’ailleurs, certains résidants réussissent leur changement de vie et trouvent un endroit convenable, dans lequel ils se sentent bien. Car, au-delà des idées reçues, on peut être heureux en maison de retraite ! Oui c’est possible, surtout lorsqu’on a pris soi-même la décision d’y entrer, ou lorsqu’on a accepté la situation, et à condition d’avoir bien choisi son établissement.

La phase de préparation est primordiale, même si elle est semée d’embûches. Voici dans cet article quelques conseils pour essayer de les déjouer, sans s’affoler.

Sur le même sujet : Aider ses parents à choisir leur maison de retraite

Prendre Le temps de chercher

Il est préférable, dans la mesure du possible, de ne pas se précipiter sur la première place libre. Dès que vous commencez à prendre conscience d’une perte d’autonomie, il faut commencer à visiter des institutions.

Ces démarches n’engagent en rien l’avenir. On peut très bien se renseigner, sentir l’atmosphère des lieux, sans pour autant sauter le pas. L’important, c’est de s’y prendre à l’avance car la pénurie de places dans les maisons de retraite, occupées à plus de 95 %, se fait actuellement sentir. Il faut compter en moyenne trois à six mois d’attente.

Bon à savoir : Il vaut mieux s’inscrire à l’avance, quitte à surseoir et à renouveler sa demande plus tard si vous ne vous sentez pas prêt au moment où une place se libère.

Repérer les institutions indignes

Selon un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales publié fin janvier 2014, 30 % des maisons de retraite devraient être rénovées partiellement et 13 % totalement. De fait, la lutte contre les établissements les plus vétustes s’intensifie. Les contrôles effectués par les Directions départementales de l’action sanitaire et sociale (Ddass) ont augmenté de 31 % entre 2012 et 2013.

Les Ddass interviennent à partir de signalements émanant par exemple d’un particulier ou d’une association de lutte contre la maltraitance des personnes âgées. Peu à peu, les langues se délient sur des cas de mauvais traitements (résidants dénutris, attachés, assommés de somnifères...), même si trop souvent les proches n’osent rien dire, de peur que leurs parents en subissent les conséquences.

Voici les 4 points très importants à prendre en compte avant de choisir votre maison de retraite.

1. Vérifier point par point le contrat de séjour

En dehors des critères financiers et géographiques, il est difficile de sélectionner les établissements car il n’existe pas, comme dans l’hôtellerie, de classement par étoiles.

On peut quand même s’assurer, auprès de la direction, que la structure s’est engagée par convention à respecter un cahier des charges portant sur l’architecture, l’hôtellerie, le niveau de médicalisation, etc., ce qui lui permet d’être classée Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (40 % des Ehpad ont une unité de soins pour des patients Alzheimer). En contrepartie, l’État accorde une subvention, notamment pour embaucher du personnel.

Par ailleurs, certaines institutions se sont engagées sur une véritable qualité de service (sur les soins, la vie sociale, l’environnement...) vérifiée par des experts extérieurs.

Se renseigner sur les qualifications du personnel est parfaitement légitime. Est-il suffisamment nombreux et correctement formé pour assurer la charge de travail ?

C’est un point important car, dans nos maisons de retraite, quatre agents seulement s’occupent de dix résidants (voire moins…), alors que l’Allemagne et la Grande Bretagne proposent le double ! Pourtant, l’atmosphère d’une institution repose en grande partie sur la qualité des personnes qui y travaillent.

Il faut donc vérifier qu’un établissement qui se dit “médicalisé” dispose de personnel soignant en permanence sur place. Les Ehpad, par exemple, sont obligatoirement dotés d’un médecin coordonnateur.

Enfin, il est très important d’avoir les idées claires sur les tarifs pratiqués par l’établissement, afin d’éviter les mauvaises surprises. Ceux-ci varient de 1 500 à 5 000 € par mois.

Ces tarifs doivent distinguer ce qui relève de l’hébergement, des soins et de la dépendance; ce qui est inclus dans le prix de journée et ce qui ne l’est pas ; ce qui est pris en charge au titre de l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) ou d’autres aides. Tout doit être obligatoirement précisé dans le contrat de séjour.

2. Effectuer une visite attentive des Lieux

Visiter reste le meilleur moyen d’apprécier les lieux. Il faut avoir tous les sens en éveil, être à l’écoute, se demander si on sent de la vie dans cette maison ou pas.

Dans l’idéal, il faudrait revenir plusieurs fois, à différentes heures, afin de repérer d’éventuels dysfonctionnements. La fin de journée est un moment-clé. Trop souvent, le personnel termine à 19 h et s’arrange pour que les personnes âgées aient dîné et soient couchées à cette heure-là. Forcément, elles ne dorment pas…

Il faut garder à l’esprit que l’on visite un nouveau « chez-soi » où la personne doit pouvoir vivre comme elle l’entend, circuler sans difficulté et préserver son intimité.

3. Penser aussi aux repas

Un bon repas fait partie des petits plaisirs de la vie. Et, au grand âge, l’alimentation doit être parfaitement équilibrée pour prévenir le risque de dénutrition. Il est donc primordial de visiter l’institution à l’heure du déjeuner ou du dîner et d’observer les plateaux : qualité, présentation, convivialité, etc. Malheureusement la restauration est souvent l’un des points faibles des maisons de retraite.

4. Participer à la vie de l’établissement

Toutes les institutions doivent se doter d’un Conseil de la vie sociale qui comprend des représentants des résidants, des familles, du personnel et de la direction.

C’est le lieu où s’expriment les revendications des uns et des autres. Les comptes rendus des réunions peuvent donc apporter un certain nombre d’informations sur la vie de la maison de retraite. Par la suite, rien n’interdit de devenir un membre actif de ce conseil.., au contraire.

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