La vérité sur l’andropause

L’andropause intéresse les hommes qui sont concernés mais aussi leurs compagnes. Reponses-bien-vieillir fait le point.

Depuis une trentaine d’années, l’andropause a toujours été l’objet de discussions animées, voire passionnées. Son existence même a été contestée. Jusqu’au choix de son nom. Dans andropause, il y a “pause”, synonyme d’arrêt. Or, l’andropause, contrairement à la ménopause, ne se traduit pas par l’arrêt pur et simple du fonctionnement des testicules puisque tout le monde sait qu’un homme est biologiquement capable de procréer jusqu’à la fin de ses jours.

Notez au passage que, à ce jour, “le plus vieux jeune papa” du monde est un Américain de... 97 ans.

Pour d’autres, il paraissait indéniable qu’à partir d’un certain âge, l’activité sexuelle n’étant plus ce qu’elle était, on pouvait parler de “pause des hommes”, en parallèle avec ce qui se passe chez les femmes. Jusqu’à ce qu’on en arrive aujourd’hui à un consensus...

Au sens strict du mot, l’andropause est une “maladie” endocrinienne. Mais plus généralement, on s’accorde pour parler d’andropause quand plusieurs conditions sont réunies. En effet, il faut qu’il y ait une chute très notable de l’activité sexuelle, un ensemble de troubles proches de ceux de la ménopause (voir plus loin) et, enfin, des changements hormonaux.

Les troubles à la loupe

Les troubles de l’andropause ressemblent étrangement à ceux de la ménopause. On retrouve les fameuses bouffées de chaleur, des troubles de l’humeur (tendance à la dépression, anxiété), de la fatigue - accentuée par un sommeil qui se perturbe -, des difficultés de concentration, une accélération du rythme cardiaque, mais aussi un risque accru d’ostéoporose et même une atrophie sexuelle, c’est-à-dire que les testicules diminuent de taille.

Les perturbations hormonales sont, elles, fort complexes. On constate une chute de la testostérone, l’hormone sexuelle mâle “toute-puissante” (en-dessous de 4 nanogrammes/millilitre, on peur parler d’un taux “anormalement” bas) ; un déséquilibre des gonadotrophines, les hormones hypophysaires qui stimulent les testicules ; et une élévation de la protéine dite SHBG qui, elle, inactive la testostérone.

Les hommes sont-ils préparés ?

Ni préparés, ni informés, ni prêts à en parler, semble-t-il ! Les hommes ne viennent pas facilement parler d’un problème sexuel. C’est plus souvent par leur femme que les docteurs apprennent qu’un patient en est affecté.

Pourtant, c’est à partir de 45 ans qu’ils viennent consulter un andrologue quand, pour la première fois, leur vie sexuelle leur pose un problème (“ça marche moins bien”).

Mais c’est à partir de 60 ans que l’andropause se rencontre. Pourquoi l’andropause est-elle si mal connue des hommes ?

D’une part, parce que ce phénomène reste encore flou pour beaucoup. D’autre part, parce que, contrairement à la ménopause qui concerne toutes les femmes, l’andropause ne touche que 5 à 10 % des hommes. Dans ce cas on parle bien de la “véritable andropause” et non pas de la seule baisse d’activité sexuelle.

Car finalement, quand on avance en âge, il est normal d’être moins performant sur le plan sexuel. A 75 ans, on est plus usé qu’à 20, et cette fatigue se répercute forcément sur l’activité sexuelle.

Or, soit on vit très bien cette sexualité “à la retraite”, soit on se révolte contre ce que l’on peut considérer comme la fin prématurée d’un plaisir de la vie.

En réalité, tout dépend de chaque individu et de sa façon de vivre. Si un homme est resté jeune d’esprit, s’il est encore très actif intellectuellement et physiquement et que, en plus, il ait la chance de former avec sa femme un couple uni, il n’a aucune rai son ni aucune envie de renoncer à une sexualité harmonieuse.

A l’inverse, un homme du même âge qui a pris une certaine distance ou découvert d’autres centres d’intérêt peut parfaitement bien se passer de rapports sexuels sans que cela lui pose de problème.

L’andropause : Pourquoi moi ?

On l’a dit, l’andropause ne concerne qu’une minorité d’hommes.

Alors pourquoi cette inégalité, pourquoi vous et pas un autre?

Il suffit que vous ayez un tout petit “défaut de fabrication” (même minime, comme des testicules qui fabriquent moins bien la testostérone) ou que vous ayez un problème qui agit sur l’hypophyse et se répercute sur les stimulations sexuelles, pour que vous soyez plus vulnérable qu’un autre. A tout cela s’ajoutent les “blessures de la vie”, les éventuelles maladies ou antécédents, ainsi que les traumatismes psychologiques ou les stress plus ou moins importants de chacun ». Et puis, on n’y peut rien : c’est la Nature...

L’andropause : Cela se soigne

Le traitement est avant tout hormonal. Comme pour les femmes ménopausées, il va s’agir de combler les carences grâce à un traitement hormonal de substitution adapté.

D’abord, la fameuse testostérone : Le dosage standard est de 200 mg toutes les 3 semaines en injections. Mais en réalité, la durée du traitement, ses doses, son mode d’administration (piqûres, comprimés ou capsules) sont variables.

Ensuite, les gonadotrophines chorioniques, un nom barbare pour des hormones qui ont l’intérêt de raviver les sécrétions des testicules. Mais elles ne seront efficaces que si les testicules sont capables de répondre. Administrées par injection de 5 000 unités par semaine, elles nécessitent donc des prises plus fréquentes.

Sachez encore que ces hormones exigent une prostate en bonne santé; avant de mettre le traitement en route, on fera aussi un bilan lipidique.

D’ailleurs, tout traitement hormonal devra peut-être être interrompu si votre prostate donne des signes de dysfonctionnement ou encore si vous avez trop de lipides dans le sang.

Hormones et vitamines

Enfin, toujours côté traitement, les spécialistes planchent sur l’intérêt que pourrait avoir l’hormone de croissance chez les sujets atteints d’andropause.

Quant à la mélatonine, qui a tant fait parler d’elle, on n’a pas encore assez de recul pour estimer qu’elle puisse être d’une quelconque utilité dans le traitement de l’andropause.

Certains médecins, préfère insister sur l’avenir prometteur que pourrait réserver l’administration de DHEA, une hormone mâle qui décroît avec l’âge. Cela permettrait de redonner un “coup de jeunesse” et, si l’on en croit les études en cours, améliorerait la santé en général.

Encore faut-il que les laboratoires s’y intéressent davantage... Bien sûr, un traitement hormonal, quel qu’il soit, ne servira à rien s’il est pris isolément. Il faut y associer d’autres traitements. Certaines vitamines (E et C), mais aussi le sélénium ainsi que le magnésium ont une action anti-vieillissement intéressante dans la prise en charge de l’andropause.

En réalité, il faut s’appliquer à mener une vie saine. Car finalement, dans le cas de l’andropause, c’est la globalité de l’individu qu’il faut prendre en compte : santé, métabolisme, mais aussi équilibre psychologique.

Rappelons en effet que la sexualité répond à deux mécanismes de stimulation fort complexes : des stimulations hormonales, certes, mais également celles qui sont liées à la relation de couple. Relation qui renvoie à toute la dimension affective et sociale de l’individu.

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