Herpès : tout savoir ce virus

L'herpès est une maladie en constante augmentation : chaque année, on note 15 % de cas supplémentaires. De plus, c'est une maladie qui s'aggrave. Or, des traitements existent, une bonne prévention est possible. Encore faut-il en parler : l'information est, ici, la règle d'or.

herpes guideQuelle est donc cette maladie qui peut revêtir différentes formes ? A quoi est-elle due ? Comment la traiter ? Comment la prévenir ? Questions-réponses pour une maladie courante. Explications complètes sur cette page.

Qui sont les responsables ?

Ils sont deux. En effet, les virus Herpès Simplex, de type 1 et 2, se partagent la responsabilité de cette maladie. Le 1 est surtout cause de l'herpès labial - couramment appelé bouton de fièvre -, le 2 surtout de l'herpès génital.

>> Herpès génital : ce qu’il faut savoir !

Comment est-on contaminé ?

Le virus étant fragile, il faut un contact rapproché entre la lésion que l'on porte (le virus se trouve essentiellement dans les lésions cutanées ou muqueuses lors des crises) et sa future "victime" pour la contaminer.

  • L'HSV1 se transmet par la bouche lors des baisers ou par la salive. Les enfants s'infectent entre eux, en général, par postillons. Résultat : à 4 ans, un enfant sur deux est déjà porteur de ce virus.
  • L'HSV2 se transmet chez l'adulte lors des relations sexuelles. C'est la troisième M.S.T. en France.

Il existe enfin une possible contamination de la mère à l'enfant par le virus 2, qui a lieu essentiellement au moment de l'accouchement, lors du passage dans la filière génitale, et exceptionnellement durant la grossesse. Si la mère est porteuse du virus 1, elle peut l'infecter après sa naissance, par contact direct.

Dernier type de contamination, plus rare, apparemment réservé à certaines professions (infirmières, chirurgiens-dentistes) : le contact cutané, source de "faux panaris herpétiques".

Comment se manifeste la première rencontre avec le virus ?

Après le premier contact avec une personne infectée, le virus de type 1 ou 2 pénètre dans l'organisme et infecte une muqueuse. Il se multiplie dans les cellules et les détruit, créant des vésicules remplies de virus, extrêmement contagieuses. C'est la "primo-infection".

Dans 90 % des cas, elle est inapparente, c'est-à-dire que le sujet contaminé ne présente aucun signe et ne se rend compte de rien.

Dans 10 % des cas, au bout de quelques jours, elle se manifeste et peut alors être violente : apparaît une éruption très irritante, source de grattage (au niveau de la lèvre ou de la bouche pour le virus 1, des organes génitaux externes pour le 2), faite de petites vésicules. Après quelques jours, les vésicules se rompent et laissent la place à une croûte. Cela dure 15 à 20 jours et peut s'accompagner de fièvre, de ganglions, de céphalées, de courbatures.

Herpès : Et une crise ou récidive ?

Un épisode peut se déclencher. Il sera en général moins violent et moins long que la première fois. Parmi toutes les personnes qui portent le virus - environ 75 % de la population adulte -, une sur deux connaîtra ces récidives.

Lors du premier contact, l'organisme infecté a réagi en fabriquant des anticorps. Mais ceux-ci ne savent pas détruire le virus qui reste à vie dans l’organisme. Une fois l'épisode aigu terminé, il chemine le long d'un nerf, s'installe dans un ganglion. Il y demeure sous la surveillance du système de défense. Mais si cette surveillance se trouve levée, le virus quitte le ganglion et revient sur les lieux de son crime.

Quels sont les facteurs déclenchant de l’herpès ?

Si l'on sait que le stress, la fatigue, un épisode infectieux, une exposition au soleil, les règles (en fait tout ce qui abaisse les défenses) peuvent déclencher des crises, on comprend mal pourquoi cela n'affecte que certaines personnes. De plus, le rythme de survenue de ces épisodes est éminemment variable : une fois tous les dix ans pour certains, une fois par mois pour d'autres (c'est le cas de l'herpès cataménial déclenché par les règles), voire plus. Un espoir cependant : avec le temps, les épisodes ont tendance à se raréfier.

Quand c'est silencieux, comment savoir si l'on est atteint ?

Dans la plupart des cas, le diagnostic est clinique. Quand il n'est pas évident, on peut s'aider d'examens plus poussés : la culture cellulaire qui recherche le virus à la surface des lésions, ou éventuellement le cytodiagnostic (qui consiste à gratter le fond des lésions et à l'analyser), technique plus simple, plus rapide mais moins sensible, ne permettant pas, en particulier, de différencier les virus 1 et 2.

Enfin, le dosage des anticorps est rarement une aide car la majorité de la population en est porteuse.

Quels sont les risques de l’herpès ?

Les crises sont surtout douloureuses, gênantes sexuellement (pour le type 2) ou par leur aspect inesthétique (pour le type 1) ; de plus, quand elles se reproduisent fréquemment, elles sont déprimantes. Mais elles peuvent présenter un danger dans certains cas :

  • Le virus 1 peut s'étendre à l'œil ou être disséminé sur tout le visage.
  • Chez les personnes immunodéprimées (personnes greffées, malades atteints de sida), la crise herpétique peut dégénérer en méningo-encéphalite parfois mortelle ou source de séquelles ; le virus peut également aller infecter d'autres organes comme le foie, le pancréas, le poumon...
  • Le nouveau-né, infecté par sa mère, peut développer une forme viscérale diffuse qui atteint différents organes dont l'œil, le cerveau. Sans traitement rapide, le pronostic est très sombre, d'autant plus que la mère présente une primo-infection et non une récidive au moment de l'accouchement.
  • Enfin, il existe une forme d'herpès particulière, toujours localisée à l'œil (due au virus 1), qui peut provoquer une atteinte de la conjonctive et de la cornée, et, au maximum, une perte fonctionnelle de l'œil.

Quels sont les traitements ?

Après des siècles de traitement à l'eau vinaigrée, voire à l'eau de Javel, au talc et aux poudres en tout genre, on dispose aujourd'hui de traitements efficaces.

Et ce, est valable pour le virus 1 comme pour le virus 2. Ils permettent de réduire la durée et l'intensité des crises, en limitant la multiplication du virus :

  • Paracétamol (Efferalgan®, Dafalgan®, Paracetamol EG®, Doliprane® etc...) ces médicaments permettent de soulager les douleurs liées aux crise herpétiques.
  • Crème à l’aciclovir (Zovirax®). Appliquée sur la zone herpétique, de quatre à cinq fois par jour, pendant cinq jours, pour réduire la durée de la poussée.
  • Actuellement, en cas de primo-infection ou de rechutes, on privilégie l'emploi de l'aciclovir, disponible en crème (à usage local) ou en comprimés. La crème est plus efficiente quand elle est employée le plus tôt possible, dès les premiers signes d'infection.

[vc_row][vc_column][sc_textbox title_background_color="#f1f5f8" content_background_color="#f1f5f8"][vc_column_text]Bon à savoir
Dans les formes graves, on utilise l'aciclovir par voie intraveineuse. Quant à l'herpès oculaire, il est généralement traité par des gouttes d'aciclovir.

[/vc_column_text][/sc_textbox][/vc_column][/vc_row]

Parmi les différents traitements oraux, on retrouve :

  • Famciclovir. Il est question d’un traitement sur ordonnance d’1 seule journée, s’administrant en deux doses.
  • Aciclovir (4 à 5 fois par jour) : accroit la guérison et demeure bien plus efficace lorsqu'il est administré très vite (le plus tôt possible) ;
  • Valaciclovir : 2 g de cette molécule réduirait la durée de la crise herpétique ainsi que les douleurs d’environ 1 journée.

Comment éviter les crises ?

Ces traitements, fort efficaces, ne savent pas détruire le virus (là encore, 1 ou 2).

Mais comment éviter les récidives ? La recherche d'un vaccin a longtemps suscité de grands espoirs, qui, pour l'instant, n'ont jamais abouti. Mais une autre solution est là. De nombreuses études montrent l'extrême intérêt d'un traitement continu d'aciclovir. Donné en comprimé (à la dose de 4 par jour pendant 6 à 9 mois), il permet la disparition totale des crises chez près de la moitié des patients. Il peut être pris longtemps et ne provoque comme effet secondaire, inconstant, que des nausées les trois premiers mois. Seul problème, les crises récidivent à l'arrêt du traitement.

A qui le proposer ? A toutes les personnes qui ont un déficit immunitaire et à celles qui ont au moins 6 crises par an d'herpès génital.

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Comment ne pas transmettre le virus ?

Quelques conseils suffisent à éviter de répandre le virus durant les crises :

  • En cas d'herpès labial, pas de baisers ou de câlins le temps de la crise, surtout à votre bébé nouveau-né.
  • En cas d'herpès génital, éviter les relations sexuelles durant les crises (c'est d'ailleurs très douloureux) ou utiliser des préservatifs jusqu'à disparition de tout signe.
  • Durant la grossesse, des contrôles sont effectués le dernier mois. Des précautions sont prises lors de l'accouchement et, au besoin, une césarienne est pratiquée.

Où en est la recherche ?

Cette maladie, pourtant fort fréquente, reste obscure par bien des points, sur lesquels les chercheurs travaillent encore : « Pourquoi ce virus persiste-t-il à vie, pourquoi se réveille-t-il, qu'est-ce qui conditionne la fréquence des rechutes, comment éviter les résistances du virus au traitement ? etc. »

Espérons qu'un jour ces énigmes seront résolues et que l'herpès, devenu parfaitement compréhensible, ne fera plus souffrir tant de femmes et d'hommes.

Quelques idées reçues sur l’herpès

  • Le virus herpès 2 serait à l'origine de cancer du col utérin : FAUX.

→ Aucune étude n'a pu prouver cette assertion à ce jour.

  • Il faut se traiter tôt : VRAI.

→  Si le traitement est appliqué dès les signes annonciateurs de la crise (brûlures, démangeaisons), celle-ci dure moins longtemps.

  • Le soleil est mauvais pour l'herpès : VRAI

→  Il peut souvent déclencher des crises. Dans ce cas, avant chaque exposition, appliquez sur la zone "à risque" une crème anti-UV à très haute protection.

À retenir

Il y a herpes et herpès, bouton de fièvre ou MST.  C’est le même virus qui est en cause, mais il se décline en deux « sous-virus ». L’un s’attrape dans l’enfance, l’adolescence ou à l’âge adulte par les postillons ou les baisers, l’autre est une maladie sexuellement transmissible. Evolution de la maladie, traitement, recherche etc. restent identiques.

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