Herpès génital : ce qu’il faut savoir !

Cette maladie sexuellement transmissible touche deux millions de personnes en France. Les réponses aux questions que vous vous posez sur l’herpès !

gyneco donnant la consultation pour des problèmes d'herpes
© iStock

Le responsable de l'herpès génital est un virus de la même espèce que celui responsable de l'herpès labial ou "bouton de fièvre". Parce que c'est une maladie sexuellement transmissible (M.S.T.), l'herpès génital reste une maladie taboue. Or, il est essentiel d'oser en parler à son partenaire et à son médecin, car la maladie est contagieuse.

Comment ça s'attrape ?

Comme toute M.S.T., durant les rapports sexuels. Si le virus n'est contagieux que pendant les crises, attention aux poussées discrètes pendant lesquelles le virus se propage sournoisement. D'où de mauvaises surprises quelques jours plus tard.

« Il m'a dit qu'il avait de l'herpès mais qu'il n'était plus contagieux, j'ai eu tort de lui faire confiance » confie Joëlle. Se méfier aussi des boutons de fièvre, car la transmission du virus herpétique au niveau génital peut se faire également par la bouche.

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Quels symptômes ?

Chez la femme, les lésions peuvent se localiser au niveau des parties génitales (sexe, vagin, col de l’utérus), les fesses et les cuisses. « Ça picote, ça brûle, puis apparaissent des cloques remplies de liquide. Comme les lésions sont mal placées, je peine pour m'asseoir et je suis obligée de mettre des vêtements larges pour pouvoir marcher sans gêne. En plus, ça gratte beaucoup », raconte Anne qui souffre, en ce moment, d'une "poussée" d'herpès génital.

Chez l'homme, la "crise" se montre en général moins pénible, avec le caractéristique "bouquet" de vésicules (petites cloques). Les lésions se localisent le plus souvent sur le pénis et/ou le prépuce, elles peuvent également se situer sur les testicules et sur le périnée.

Les "poussées" se succèdent et peuvent ne pas se ressembler parce que le virus peut manquer de vitalité ou, à l'inverse, les malades se montrer plus résistants.

L'herpès ne se manifeste alors que par une légère gêne. Souvent même, on peut contracter le virus pour la première fois sans en ressentir les symptômes.

Ça revient souvent ?

On ne peut dire à quel rythme les crises d'herpès reviennent... Mais une chose est sûre : quand on est porteur du virus, l'organisme ne s'en débarrasse jamais. Après une poussée, le virus va se loger dans des ganglions et il va alors se faire "oublier" en restant inactif. Il se réveille à la faveur d'une fatigue, d'un stress ou d'une irritation locale. Les deux premières années, les récidives sont fréquentes. Après, l'herpès peut se faire oublier pendant plusieurs années.

Quand consulter ?

  • A la moindre gêne, au moindre bouton apparaissant sur les organes sexuels.
  • Le plus tôt possible après avoir constaté les symptômes. Il ne faut jamais chercher à se soigner seul et, surtout, il ne faut jamais appliquer de produits alcoolisés qui brûlent et retardent la cicatrisation.
  • Après un rapport sexuel non protégé avec un partenaire porteur d'herpès génital. N'hésitez pas à en parler à votre médecin généraliste ou à votre gynécologue. Il existe dans de nombreuses villes des dispensaires gratuits où l'on peut faire établir un diagnostic des maladies vénériennes.

Les traitements sont-ils efficaces ?

Bien sûr ! Empêchant la multiplication des virus, ils soulagent la douleur et raccourcissent la durée des poussées qui peuvent sinon persister 10 à 20 jours.

Et plus ils sont pris tôt, plus ils se montrent efficaces.

Mais, attention, les antiviraux ne suppriment pas le virus de l'organisme. Ils n'évitent donc pas les récidives. Sauf lorsqu'ils sont prescrits à titre préventif, en cas de fréquentes poussées (plus de six par an). Les médicaments (aciclovir, valaciclovir) peuvent être pris par voie orale (comprimés) ou locale (crème).

Quelles précautions prendre ?

  • En parler à son partenaire : c'est primordial, surtout pour qu'il se fasse lui aussi suivre médicalement. une prise de sang (sérologie) peut être utile pour savoir s'il a contracté la maladie.
  • Utiliser des préservatifs c'est impératif non seulement juste après les poussées (période encore contagieuse), mais aussi entre les crises. Dans un couple, la décision de ne plus utiliser de préservatifs à long terme doit être prise en connaissance des risques l'herpès se transmet dans un cas sur dix au bout d'un an de rapports non protégés en dehors des crises.
  • S'abstenir de relation sexuelle lors des poussées : d'abord, parce que ça fait mal ! Et aussi parce que si les lésions dépassent la zone de protection assurée par un préservatif, la contamination est possible.
  • Avoir une hygiène parfaite : Il faut toujours se laver les mains après avoir touché les lésions, le virus pouvant se transmettre à d'autres parties du corps.

Les boutons doivent être nettoyés uniquement à l'eau et au savon. Bien que le risque de transmission soit faible, les serviettes en éponge (constamment humides et tièdes) peuvent permettent au virus herpétique de survivre. Donc à chacun sa serviette...

Est-ce grave ?

L'herpès génital est certes douloureux, atteint le moral et gêne la vie de couple. Mais contrairement à une idée reçue, il ne rend pas stérile.

Attention, en cas de grossesse, une contamination de l'enfant peut être grave. Il est donc très important de signaler à votre gynécologue des antécédents d'herpès génital (chez vous ou chez votre conjoint) et une éventuelle première contamination pendant cette période.

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