En France, 30 % des femmes de cinquante ans souffrent d'ostéoporose. Le premier signe visible de cette maladie silencieuse est la fracture ! Et 50 % en sont atteintes à soixante-quinze ans !
Sommaire
- « Comment aider ses enfants à se construire des os solides ? »
- « Je voudrais prendre des phyto-estrogènes à la ménopause. Peuvent-ils me protéger de l'ostéoporose ? »
- « Comme ma mère, je crains de me tasser avec l'âge. Comment me protéger ? »
- « Je suis en pré-ménopause quand dois-je faire un examen de dépistage (ostéodensitométrie) ? »
- « J'ai eu un cancer du sein. Aujourd'hui, quels médicaments prendre contre l'ostéoporose ? »
- « Je supporte mal le lait de vache. Comment être sûre de ne pas manquer de calcium ? »
« Comment aider ses enfants à se construire des os solides ? »
Les jeunes filles qui suivent très tôt des diètes "sauvages", alors que leur squelette est encore en construction, ne savent pas combien elles hypothèquent leur capital osseux. Celui-ci diminue de 3 % par an chez les jeunes souffrant d'anorexie qui n'ont plus leurs règles.
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Programmée pour augmenter jusqu'à l'âge de 25 ans, notre masse osseuse dépend en pallie de notre capital génétique. Pour favoriser cette augmentation, l'os a besoin de trois choses :
- Une alimentation riche en protéines qui assurent la constitution de l'os, en phosphore, magnésium et calcium qui vont lui donner sa dureté, ainsi qu'en vitamine D qui favorise la fixation du calcium. On prescrit cette vitamine à l'enfant jusqu'à 4-5 ans. Par la suite, celle qui est produite naturellement par l'action des ultraviolets sur la peau est suffisante, à condition de s'exposer régulièrement à la lumière. On peut également faire des cures de calcium par périodes.
- De l'exercice physique, indispensable pour stimuler la trame osseuse par la traction régulière des tendons musculaires sur les os. Encouragez vos enfants et adolescents à faire du sport plusieurs fois par semaine.
- Des hormones sécrétées par la thyroïde pour leur rôle sur le métabolisme de l'os : hormones thyroïdiennes, parathormone sécrétée par les parathyroïdes, ainsi qu'hormones sexuelles à partir de la puberté, estrogènes chez les filles et testostérone chez les garçons. En cas de retard de croissance, un endocrinologue peut vérifier que tout se passe bien.
Les principaux risques de fractures après 50 ans
- Le poignet : 50, 60 ans.
- Les vertèbres : 55, 70 ans.
- Le fémur : au-delà de 70 ans.
« Je voudrais prendre des phyto-estrogènes à la ménopause. Peuvent-ils me protéger de l'ostéoporose ? »
Les phyto-estrogènes de soja ont des effets sur les bouffées de chaleur, mais l'étude de leur efficacité sur la masse osseuse est trop récente pour nous donner des preuves suffisantes. Sur les trois études d'intervention menées chez la femme, deux auraient conclu à un ralentissement de la perte osseuse et la troisième a montré un gain. Mais il s'agit d'études de courte durée, menées sur un petit nombre de participantes. Elles doivent être étoffées et validées.
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« Comme ma mère, je crains de me tasser avec l'âge. Comment me protéger ? »
Il y a des pertes osseuses physiologiquement et génétiquement programmées tout au long de la vie, qui sont liées à l'accentuation des courbures de la colonne et au relâchement tendinomusculaire. Mais il faut prendre certaines habitudes pour conserver au maximum son capital osseux.
L'os est un tissu vivant, avec des vaisseaux et des nerfs. Il se remodèle tout au long de la vie grâce au fonctionnement couplé de deux types de cellules, les ostéoclastes qui détruisent l'os ancien, et les ostéoblastes qui fabriquent de l'os nouveau.
Passé 25 ans, le capital osseux ne change pratiquement pas jusqu'à environ 40 ans. La perte osseuse physiologique normale est de l'ordre de 1 % par an, pour l'homme comme pour la femme.
Mais du fait de la brutale carence en estrogènes après la ménopause, elle est chez la femme de 3 % par an pendant cinq ans, ce qui représente environ 15 % du squelette. Plus tard, la perte est à nouveau de 1 % par an. La ménopause ou la pré-ménopause peuvent être l'occasion de prendre de bonnes habitudes :
- Arrêter de fumer.
- Limiter l'alcool et le café.
- Faire de l'exercice. Tant que les os et les ligaments sont régulièrement sollicités par la marche ou le sport, les os continuent à fixer du calcium et à maintenir leur trame.
- Prendre éventuellement de la vitamine D naturelle et s’exposer au soleil pour augmenter la production de la vitamine d'origine cutanée. Mais attention à ne pas s’exposer entre midi et 16 heures !
- Améliorer son alimentation.
« Je suis en pré-ménopause quand dois-je faire un examen de dépistage (ostéodensitométrie) ? »
Cet examen, qui mesure la masse osseuse, est recommandé :
- En période de pré-ménopause, s'il y a des facteurs de risque comme une hyperthyroïdie, des traitements cortisoniques de plusieurs mois par le passé (l'ostéoporose cortisonique peut exister dès 25 ans), une hérédité ostéoporotique (mère qui s'est cassé le col du fémur). Ou encore si l'on a des antécédents d'anorexie (pour le déficit calcique, moins 3 % par an chez les anorexiques qui n'ont plus leurs règles).
- Lorsqu'il y a fracture après un traumatisme mineur, preuve d'ostéoporose (chute dans la rue, par exemple). L'ostéodensitométrie permet, avant le début du traitement, d'établir un indice de masse osseuse, qu'on pourra réévaluer deux ans après. Une première fracture d'une vertèbre multiplie par quatre le risque de s'en faire une autre et par deux le risque de se casser le col du fémur.
- Dès la ménopause, en raison des modifications hormonales. Que l'arrêt des règles soit précoce (de 35 à 45 ans) ou non. L'examen est d'autant plus justifié si aucun traitement hormonal substitutif (THS) n'est prescrit.
- Lorsqu'on avance en âge. Plus on vieillit, plus le risque d'ostéoporose est important.
Bon à savoir : L'ostéodensitométrie est un examen indolore qui consiste à mesurer la densité osseuse (généralement au niveau du coude, de la hanche et des vertèbres lombaires). Cet examen st prise en charge (remboursée à 70 % sur la base d'un tarif fixé à 39,96 €).
« J'ai eu un cancer du sein. Aujourd'hui, quels médicaments prendre contre l'ostéoporose ? »
Le médecin dispose de nombreux médicaments contre l'ostéoporose (produits pharmaceutiques que l'on peut donner malgré l'antécédent de cancer du sein). Le choix se fait en fonction de l'importance de l'ostéoporose, de « l'ancienneté » du cancer, de l'état de santé du patient.
Parmi les médicaments qui peuvent être utilisés, les bisphosphonates sont prescrits à titre curatif. Après trois ans de ce traitement, le risque de fracture vertébrale et de fracture du col du fémur est réduit de 50 %. Mais si ces médicaments donnent de bons résultats, ils ne sont pas sans inconvénients.
Le premier concerne leur prix. Ils sont chers, et il faut qu'il y ait eu fracture pour être remboursés. Deuxième inconvénient : ils sont absorbés avec contraignants - difficulté par la muqueuse digestive. La prise doit avoir lieu le matin, à jeun, avec un grand verre d'eau et il ne faut pas s'alimenter dans la demi-heure qui suit. Ni se recoucher pour éviter que le produit, toxique pour la muqueuse œsophagienne, ne reflue. Bonne nouvelle, une forme hebdomadaire de l'un de ces médicaments est désormais en vente. Il serait mieux toléré.
Quant au traitement hormonal substitutif, il est formellement écarté en cas d'antécédent de cancer du sein. A côté de ces médicaments, le médecin recommande une alimentation adaptée (riche en calcium, vitamine D) et des activités physiques régulières.
« Je supporte mal le lait de vache. Comment être sûre de ne pas manquer de calcium ? »
Le lait et les produits laitiers de vache contiennent glucides, lipides, protéines et de grandes quantités de calcium, ce qui en fait d'excellents aliments pour les os, qu'ils soient écrémés ou demi- écrémés. Toutefois, certaines personnes souffrent d'insuffisance en lactase, l'enzyme qui permet la digestion du lactose.
Ce manque est gênant pour la consommation de lait (en boissons, sauces, glaces, crèmes). Mais beaucoup moins pour les yaourts et fromages, qui contiennent peu de lactose. Cette insuffisance, qui se manifeste surtout par des diarrhées, se double dans 10 % des cas d'une hypersensibilité aux protéines du lait avec rhinites allergiques, problèmes digestifs.
Et, dans les deux cas, le calcium, comme les autres minéraux et les vitamines, ne sera pas absorbé, car l'intestin n'en est plus capable. Il faut en priorité revitaliser la flore intestinale à l'aide de probiotiques pour améliorer l'absorption.
Si vous devez arrêter les produits laitiers de vache, consommez beaucoup de fruits et de fruits secs, légumes et légumineuses. N'oubliez pas les œufs et le poisson, excellents pourvoyeurs de calcium. Consommez des sardines avec les arêtes pilées et mangez des crevettes grises sans les décortiquer (excepté la tête). Buvez des eaux riches en calcium. Complétez avec du fromage de chèvre ou de brebis sec. Enfin, votre médecin pourra peut-être vous prescrire du calcium (en comprimés ou en ampoules).