Troubles mnésiques : Zoom sur Alzheimer et autres démences

Vers la cinquantaine, le cerveau subit des modifications pouvant affecter la mémoire, tels qu'une baisse de sérotonine et de dopamine — neurotransmetteurs impliqués dans la mémorisation. Si un oubli occasionnel est normal, des problèmes significatifs — rater régulièrement ses rendez-vous ou oublier comment faire un repas — peuvent être signe de troubles mnésiques associés à la maladie d'Alzheimer ou autres démences.

Alzheimer, la démence la plus courante

Elle correspond à une perte progressive de la mémoire et autres facultés intellectuelles. L'atteinte initiale de la mémoire à court terme s'aggrave jusqu'à l'incapacité de s'occuper de soi et de reconnaître ses proches.

La déficience cognitive légère affecte mémoire et autres fonctions en relation ; elle est moins grave que la maladie d'Alzheimer.

Quelles sont les causes des troubles mnésiques ?

Démences et déficience cognitive légère deviennent plus communes avec l'âge. Leurs facteurs de risque sont les mêmes que pour les maladies cardiovasculaires.

La maladie d'Alzheimer, les autres démences et les troubles mnésiques ont des causes différentes.

Maladie d'Alzheimer

Les gènes jouent un rôle. Le gène ApoE4 augmente le risque. Des mutations de trois autres gènes sont responsables de la forme familiale précoce de la maladie, forme rare qui débute dès 40 ans.

Capture Ecran France Alzheimer

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Autres démences

Des pathologies très diverses peuvent provoquer des lésions cérébrales finissant par mener à la démence : AVC, maladie de Parkinson, alcoolisme, VIH/Sida, chorée de Huntington et traumatismes crâniens.

Autres troubles mnésiques

De nombreuses maladies, pas forcément associées des pertes de mémoire, peuvent léser les capacités d'apprentissage et de mémorisation : dépression, diabète et dysfonctionnement thyroïdien. Stress et manque de sommeil en sont aussi des causes importantes.

Le traitement de ces maladies, la réduction du stress et l'amélioration de la qualité du sommeil contribuent généralement à restaurer tout ou une partie des fonctions mnésiques.

Ces troubles peuvent aussi être un effet secondaire de plusieurs médicaments — somnifères, certains analgésiques, cimétidine (inhibiteur de la sécrétion acide de l'estomac). Il suffit généralement d'arrêter le traitement ou de le changer.

Prévention

Les troubles mnésiques sont plus faciles à prévenir qu'à guérir. L'exercice physique régulier diminue le risque en contribuant à la prévention des maladies cardiovasculaires, une des causes des troubles mnésiques.

L’exercice intellectuel — études, apprentissage de nouvelles choses — peut préserver les fonctions mnésiques. Même parmi les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer, les plus éduquées ont le taux de déclin cognitif le plus lent, selon des études réalisées à la Columbia University (New York) et au Centre médical de Rush University (Chicago).

Les vitamines C et E prises ensemble peuvent réduire le risque d'Alzheimer ; il en va de même de fortes doses de vitamine E. Mais les recherches sur le rôle préventif de ces vitamines ne sont pas concluantes.

Des études suggèrent qu'une alimentation riche en acides gras oméga-3 et autres graisses non saturées et saines, peut aussi protéger de la maladie d'Alzheimer.

Les techniques de lutte contre le stress — exercice régulier, méditation, relaxation musculaire progressive et imagerie mentale dirigée — améliorent la mémoire et contribuent à la prévention.

Diagnostic

Dans un premier temps, consultez pour savoir si les troubles sont causés par une maladie que l'on peut traiter.

Sinon, le médecin peut vous envoyer chez un spécialiste de la mémoire. Les tests comprennent des épreuves de mémoire avec papier et crayon vérifiant l'aptitude à se souvenir de choses précises — mots, formes et schémas —, les capacités d'attention, de planification et de résolution de problèmes.

On peut ainsi identifier les points faibles de la mémoire et des fonctions cognitives en relation, pour déterminer si les difficultés sont dues à une démence ou à une déficience cognitive légère.

Si l'on suspecte des troubles mnésiques, d'autres tests peuvent être faits : électro-encéphalogramme, IRM ou scanner pour rechercher des anomalies cérébrales, et test génétique de dépistage des mutations ou variantes associées à l'Alzheimer.

Traitements de la maladie d’Alzheimer

On ne sait guérir ni la maladie d'Alzheimer ni la plupart des démences (dont la déficience cognitive légère), mais plusieurs médicaments et stratégies intégrées peuvent en atténuer les symptômes aux différents stades.

  • Médicaments. Plusieurs peuvent être prescrits donépézil, rivastigmine et mémantine — pour améliorer temporairement la mémoire et atténuer les autres symptômes de l'Alzheimer et de la déficience cognitive légère.
  • Toucher thérapeutique. Il réduit l'agitation et autres symptômes de l'Alzheimer, selon une étude publiée dans le journal Alternative Therapy in Health and Medicine, en 2015.
  • Musique. L'écoute de musique classique augmente temporairement les capacités d'attention des personnes atteintes d'Alzheimer, d'après une étude publiée dans Experimental Aging Research, en 2005.
  • Ayurveda. Le brahmi (Bacopa moniera) est une préparation à base de plantes utilisée pour améliorer les capacités d'apprentissage et de mémorisation.
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