Comment gérer sa colère : l’identifier, la prévenir et prendre du recul

Explosive ou intérieure, régulière ou ponctuelle, la colère n'épargne personne. Mal gérée, elle perturbe l'équilibre émotionnel. Exprimée à bon escient, elle peut parfois être utile.

Poing Sur La Table Illustrant La Colere

La colère, un témoin de notre équilibre émotionnel

Certains explosent littéralement, d'autres intériorisent leurs colères (ce qui ne veut pas dire qu’ils ne l’a subissent pas !). Notre façon d'être colérique témoigne de l'état de notre équilibre émotionnel.

Certes, il existe des colères salutaires et justifiées, comme celles émanant d'un réel sentiment d'injustice. Mais, au quotidien, la plupart ne sont qu'une manière inadaptée d'exprimer une frustration. Elles sont fréquentes car les occasions d'insatisfaction sont nombreuses, chaque jour, à l'égard de quelqu'un ou de quelque chose. Elles reviennent régulièrement car nous ne réglons pas le problème sur le moment.

"Tout le monde peut se mettre en colère, c'est facile, disait Aristote. Mais se mettre en colère avec la bonne personne, au bon degré, au bon moment, pour la bonne cause, de la bonne manière, ce n'est pas facile. "

1. Bien identifier sa colère

Elle commence souvent par un simple agacement, qui se dégrade jusqu'à l’énervement profond. Par exemple, on n'arrive pas à faire un geste facile : un tiroir coince. On le pousse, il résiste, on le pousse encore... On commence à s'énerver, puis on finit par donner un coup de pied dans le tiroir !

On sait bien qu'il ne se fermera pas pour autant, mais on ne peut empêcher cette attitude violente qui soulage sur l'instant. C'est un exutoire, une satisfaction de très court terme car le problème de fond demeure toujours.

L'exaspération a été une réaction à une contrariété, source la plus fréquente de colère. Comme envers une personne : le courroux jaillit quand celle-ci s'oppose à notre satisfaction, transgresse certaines de nos règles personnelles. Elle agace d'abord, puis peut nous faire exploser.

Subséquemment, il convient d’analyser notre comportement, comprendre et assimiler que la réaction a peut-être été démesurée par rapport au fait. Et reconnaître qu'elle est une dépense d'énergie bien trop excessive, et que le plus « perdant » dans l'histoire est finalement celui qui la déclenche.

2. Savoir prendre du recul sur la colère

Pour l’apaiser, il est préférable de la contrôler le plus possible en amont, avant qu'elle ne parte en violence verbale ou en geste agressif comme jeter un objet, (ou même s’en prendre directement à la personne (!)).

Quand la tempête s'amorce, c'est malheureusement trop difficile ou trop tard pour la stopper.

Dès les prémices, prenez de la distance vis-à-vis de vous-même. Soyez spectateur de la situation : observez-la afin de mieux la comprendre :

  • " Qu'est- ce qui se passe ? " ;
  • " Où se situe le vrai problème ? ",
  • " Qu’est-ce qui a pu me rendre dans un état pareil ?" ;
  • " Qu'est-ce que je reproche concrètement à la personne subissant ma colère ?" ;
  • " Quel intérêt d'aller plus loin dans mon mécontentement ? "
  • " Est-il vraiment nécessaire de dépenser toute cette énergie ? " ;

Deux ou trois réponses suffisent généralement à se calmer.

Dès que le débordement commence, pensez aux conséquences de cette colère :

  • la déconcentration qui en résulte ;
  • l'inefficacité (après la crise, le problème est encore plus difficile à résoudre qu'avant) ;
  • la perte de temps ;
  • la peine infligée à autrui (souvent un bouc émissaire) ;
  • les regrets possibles ensuite ;
  • les possibles tensions futures...

Surpasser sa colère suppose d’avoir conscience d’avoir une grande part de responsabilité - et de ne pas toujours faire porter le chapeau aux autres. Être adulte, c'est savoir :

  • gérer ses impulsions ;
  • ne pas répondre de manière spontanée à une insatisfaction ;
  • être capable de faire une pause si nécessaire.

En ce cas, la colère est bénéfique si elle se transforme en une remise en question.

3. Apprendre à prévenir la colère pour l'évacuer plus facilement

Difficile de faire disparaître complètement la colère, mais on peut apprendre à la prévenir. Surtout ne pas la refouler, car c'est une auto-agression, plus grave.

Il faut s'en débarrasser en connaissant, par exemple, parfaitement ce qui nous met hors de nous et en essayant de ne pas se confronter à cette situation.

Si je constate que je suis beaucoup plus colérique lorsque je suis fatigué physiquement et psychiquement, autant éviter si possible ces fatigues-là. On peut aussi cesser de percevoir la situation comme une menace à l'une de nos valeurs ou à l'estime de soi. Ou encore se forger un protocole à respecter : définir que dans telle situation, on agira de telle manière. Pour cela, projeter une sorte de vidéo mentale de cette situation et imaginer le comportement idéal à avoir.

On peut aussi se dire que la colère est le plus fréquemment une forme d'intolérance, notamment dans le couple. Se fâcher traduit le désir d'affirmer une certaine « autorité », d'imposer à l'autre une manière de fonctionner. Pour vous aider, posez-vous des questions :

  • " Pourquoi me suis-je senti(e) insulté(e), accusé(e), menacé(e)(e), voire méprisé(e) "
  • " Quand je suis en colère, comment le faire savoir sans paraître agressif ou sur la défensive ?" ;
  • " Que puis-je changer dans mon attitude pour que le comportement de l'autre se modifie ?".

La colère est la plupart du temps une direction d'échec pour ne pas véritablement aborder le véritable problème, pour éviter de le régler ou de l'atténuer.

Être en colère envers tout le monde traduit souvent un conflit profond envers sa propre personne. Apprenez aussi à évacuer les tensions, par des loisirs, un sport par exemple la natation (relaxante) ou le karaté (crier, ça défoule), ou des exercices de relaxation.

Maîtriser sa colère, c'est maîtriser son calme. Dans les traditions orientales, le bouddhisme ou le zen, les candidats à la sagesse apprennent avant tout à la dépasser par le biais de la connaissance, car on ne maîtrise vraiment que ce qu'on a longuement étudié. En les imitant, notre équilibre émotionnel s'en trouvera apaisé et nos relations aux autres s'amélioreront.

S'énerver, ça fatigue !

Si vous désirez être en bonne santé physique et mentale, vous avez intérêt à rester calme.

Le mot "colère" vient du grec kholé, qui signifie "bile". Les Anciens croyaient que l'ire provenait d'un échauffement de la bile. Ne dit-on pas d'ailleurs "décharger sa bile" ? On dit aussi "être rouge ou blême de colère "et "suffoquer ou trembler de colère".

Celle-ci se manifeste par des signes physiques :

  • pupilles dilatées ;
  • transpiration accrue ;
  • dilatation des poumons afin d'augmenter l'oxygène ;
  • etc.

Elle entraîne également une stimulation du système nerveux végétatif qui accroît la production d'adrénaline. La colère peut aussi provoquer hypertension, problèmes cardiaques, migraines, ulcères gastriques.

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