Comment bien traiter l’insuffisance cardiaque

C'est une maladie sérieuse que l'on peut prévenir et prendre correctement en chargea Voici tous les conseils à suivre au quotidien.

femme senior souffrant de douleurs à la poitrine tout en étant assis sur le banc
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Qui n'a jamais entendu parler de l'insuffisance cardiaque ? Mais qui sait exactement définir cette maladie, première cause d'hospitalisation après 65 ans et responsable chaque année de plus de 30 000 décès en France ? Pourtant, des règles simples d'hygiène de vie et un traitement approprié permettent de "vivre avec" le plus normalement possible.

Que se passe-t-il exactement ?

Le cœur ne parvient plus à propulser efficacement le sang dans les artères pour "nourrir" les tissus. La pompe ne fonctionne plus correctement parce que le muscle cardiaque (en particulier le ventricule gauche) est fatigué. Au banc des accusés, on peut retrouver toutes les maladies cardiaques - dont principalement les suites d'infarctus du myocarde - qui fragilisent directement la fonction contractile.

L'hypertension artérielle, infligeant au cœur une surcharge de pression, est également l'une des principales causes de la maladie.

>> Repérer les vrais signes d’alerte d'un infarctus (fourmillement du bras gauche)

Qui est concerné ?

L'insuffisance cardiaque survient en général chez des personnes de plus de 65 ans présentant une hypertension mal équilibrée depuis des années, associée ou non à d'autres facteurs de risque cardiovasculaire, comme le diabète et un taux de cholestérol élevé. Souvent, elles ont déjà fait une "crise cardiaque".

Mais les malades peuvent aussi être plus jeunes, lorsqu'ils ont été victimes d'un infarctus ou d'une infection virale touchant le cœur. Attention également à la consommation excessive d'alcool, extrêmement délétère.

Quels signes doivent alerter ?

  • Un essoufflement à l'effort : monter des escaliers ou courir demande au cœur un travail supplémentaire. Il doit pomper quatre fois plus de sang qu'au repos ! Or, il n'est plus en mesure d'assumer ce rôle. Résultat, les poumons s'engorgent et induisent une gêne respiratoire.
  • Un essoufflement la nuit : la position allongée favorise l'accumulation de liquides dans les poumons. Dans les cas sévères, les problèmes de respiration peuvent interrompre le sommeil.
  • Une fatigue anormale : les organes ne sont plus correctement irrigués et oxygénés, d'où une grande lassitude physique et intellectuelle tout au long de la journée.
  • Un œdème au niveau des chevilles : les liquides de l'organisme ne sont plus éliminés correctement par le rein et s'accumulent surtout dans le bas des jambes.
  • Des palpitations fréquentes : le cœur est obligé d'accélérer son rythme pour pouvoir assurer la circulation du sang.

À savoir : il ne faut pas hésiter à consulter un cardiologue pour qu'il réalise une échographie cardiaque. L'intérêt est de diagnostiquer l'insuffisance cardiaque le plus tôt possible, pour éviter le scénario catastrophe où la maladie est découverte au stade avancé de l'œdème aigu du poumon, qui nécessite une hospitalisation en urgence.

Quels sont les traitements ?

Si le plus souvent on ne guérit pas l'insuffisance cardiaque, il est possible en revanche de prévenir l'aggravation de la maladie et les hospitalisations dues aux œdèmes pulmonaires ou généralisés.

À savoir : le traitement ne se résume pas aux médicaments, il passe aussi par une hygiène de vie adaptée.

Réduire le sel dans l'alimentation : tout excès de sodium favorise la formation d'œdèmes. L'idéal est de limiter les apports en sel entre 4 et 6 g par jour (contre 12 g, habituellement) : éviter les conserves, les charcuteries, les sauces industrielles... Quant aux eaux minérales gazeuses, il faut bien lire les étiquettes pour ne consommer que celles contenant moins de 100 mg de sodium par litre (Salvetat, Perrier…)

Faire une croix sur le sel de table, y compris le sel diététique riche en potassium qui peut avoir des effets néfastes avec les médicaments utilisés.

Faire régulièrement de l'exercice : il ne s'agit pas de courir un marathon ! Les cardiologues conseillent de pratiquer trente minutes de marche ou de natation, au minimum trois fois par semaine. Tout d'abord pour stopper le cercle vicieux provoqué par la fatigue et l'essoufflement, conduisant au déconditionnement physique et à la perte du tonus musculaire. Ensuite parce que les bénéfices de l'exercice régulier sont réels : la tension artérielle se normalise et les problèmes vasculaires diminuent.

La reprise d'une activité physique doit s'effectuer progressivement, avec l'aide de professionnels (centre de réadaptation cardiaque, kinésithérapeutes...).

Suivre à la lettre les prescriptions de médicaments : le traitement peut paraître lourd, car il associe fréquemment trois médicaments (dont un diurétique), mais il est indispensable pour juguler les caprices de la maladie. Évidemment, il nécessite un suivi cardiologique régulier pour pouvoir le modifier ou l'adapter si besoin.

La prévention, c'est capital

Sauvegarder son "capital cœur", c'est avant tout respecter des habitudes de vie saines :

  • Arrêter la cigarette : il n'est jamais trop tard pour dire non au tabagisme !
  • Limiter la consommation d'alcool, pour préserver l'intégrité du muscle cardiaque.
  • Attention au surpoids : il impose une charge supplémentaire au cœur.
  • Surveiller son cholestérol : miser sur une alimentation riche en fruits et légumes et pauvre en lipides.
  • Bien équilibrer sa tension et son diabète : suivre son traitement avec assiduité.
  • Traiter correctement toutes les maladies cardiaques : bien prendre ses médicaments, consulter régulièrement un médecin ou un cardiologue...

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