Quand il s'agit du dos, le golf a mauvaise réputation. Pourtant, de nombreuses études annoncent le contraire. Qui croire ? Le point avec le professeur Didier Chaou, rhumatologue.
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Le golf, un sport qui souffre encore d’une mauvaise réputation pour le dos
Besoin de détente, goût du geste juste, recherche de grands espaces... le golf est devenu ces quarante dernières années un sport de grande audience, attirant en particulier les 30/50 ans. On estime à près de 300 000 le nombre de personnes qui y jouent régulièrement. De nombreuses études réalisées depuis 1960 prouvent que ce sport ne mérite pas la mauvaise réputation qu'il a eu longtemps sur le plan vertébral.
« Il n'y a pas plus de lombalgiques dans la population de golfeur que dans les autres, résume le professeur Chaou. Mais étant donné que 15 millions de personnes en France souffrent, ont souffert ou souffriront du dos, alors on comprend qu'il y ait aussi des lombalgiques chez les golfeurs.
« La lombalgie du golf est plus liée aux problèmes de dos existants ou sous-jacents et à l'âge du golfeur qu'au golf lui-même. D'ailleurs, la plupart des pratiquants commencent souvent à l'âge où les problèmes de dos apparaissent naturellement plus fréquemment. On voit rarement un jeune golfeur ayant mal au dos. »
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Le b.a.-ba de l'apprenti-golfeur pour ne pas souffrir du dos
Un terrain prédisposant aux lombalgies conjugué à de mauvais gestes sont la plupart du temps à l'origine d'ennuis de dos. Un joueur débutant à la cinquantaine, peu sportif auparavant et qui démarre avec de mauvais gestes risque plus que celui qui est en pleine forme et qui se positionne bien.
Mais si le golf est souvent responsable de douleurs musculaires paravertébrales lombaires et d'algies cervicales, celles-ci sont bénignes et proviennent d'une crispation au début du mouvement ou d'un surentraînement. Elles sont rarement déclenchées par le mouvement lui-même.
C'est donc sur la prévention qu'il faut mettre l'accent. Voici quelques conseils :
- Règle numéro 1 (valable d'ailleurs pour de nombreux sports) : Ne jouez jamais à froid. Avant un cours ou un parcours, échauffez-vous en pratiquant quelques étirements.
- Ne débutez jamais seul. Les bonnes habitudes doivent être prises dès le début. Elles vous éviteront bien des ennuis.
- Ecoutez les conseils de votre professeur : Il sait quels sont les mouvements qui risquent de faire mal au dos. Mieux vaut un bon avis avant que beaucoup de traitement après.
- Organisez votre vie sportive avec modération. Entraînez-vous progressivement. Ne jouez pas plus de trois heures.
- Méfiez-vous des stages intensifs. La formule est séduisante, mais elle convient mieux aux joueurs confirmés qu'aux débutants. En effet, même les joueurs de haut niveau s'accordent des pauses, pas plus de quatre jours par semaine et de trois semaines par mois.
- Tenez-vous correctement. Les mouvements doivent être amples. Vous ne devez pas être tendu.
- S'il fait chaud, buvez abondamment.
- Adoptez un matériel qui ne vibre pas et qui vous soit adapté. Le plus beau et le plus cher n'est peut-être pas celui qui vous convient le mieux.
- N'hésitez pas à aller dans un magasin spécialisé pour être bien conseillé. Choisissez un club avec un manche pas trop rigide, en graphite plutôt qu'en acier.
Attention ! L'été les terrains sont souvent secs. Si vous tapez sur le sol, ça fait mal ! Jouez de préférence sur des tapis souples et non en béton.
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Des précautions pour épargner le dos du golfeur
Si vous avez souffert du dos, jouer au golf n'est pas incompatible à condition d'être prudent. Mais il est certain que le golf ne favorise pas la guérison des lombalgies d'origine discale et qu'il paraît impossible de le pratiquer juste après un lumbago.
Ceci étant, soyez d'abord sûr que vous avez bien été soigné. Le soin du dos demande toujours du temps. Une rééducation curative (contre la douleur) et surtout préventive (abdominaux et para-vertébraux) est nécessaire.
Parmi les précautions à prendre :
- Adoptez un chariot électrique pour transporter le matériel qui pèse entre 5 et 10 kilos.
- Une ceinture de soutien léger - en tissu ou en cuir souple - est une excellente aide.
- Ne jouez pas en période douloureuse. Ne forcez jamais.
- Arrêtez immédiatement de jouer dès que vous avez mal.
A condition de respecter ces précautions et de s'appliquer à faire des mouvements techniques le mieux possible, jouer n'est pas définitivement incompatible avec des maux de dos, voire une sciatique opérée ou une nucléolyse.
Comment swinguer sans se faire mal au dos ?
Le mouvement du golf, appelé swing, est primordial. De lui dépend la santé de votre dos. Complexe, il se décompose en plusieurs phases :
- Tout d'abord, la mise en place est essentielle. Votre équilibre et le mouvement tout entier en dépendent. Il faut poser le club et dégager le passage du bras : Une flexion de 20 à 300 s'effectuant avec la charnière lombosacrée est nécessaire. Le poids de votre corps reste également réparti sur les deux pieds.
- Puis vient la montée (backswing), destinée à accumuler un maximum d'énergie. Votre corps pivote, vous transférez une partie du poids du corps sur le pied droit, vous armez vos poignets et montez vos bras. C'est le mouvement qui peut occasionner des dou- leurs de dos.
- La descente. Elle est démarrée par les jambes. Le poids du corps passe de la jambe droite sur la gauche. Objectif : Amener la tête du club à l'impact avec un maximum de rapidité en restituant l'énergie accumulée à la montée. Vitesse ? Environ 30 m/seconde.
- Enfin, le finish est la conséquence du reste du mouvement. Le poids porte sur la jambe gauche, les hanches et les épaules se déroulent vers l'objectif. La tête et la colonne vertébrale cervicale (de la nuque) restent le plus longtemps possible fixées sur la balle. Elles finissent par être passivement entraînées tandis que la colon- ne dorso-lombaire effectue une rotation vers la gauche et une extension finale. Sur un plan esthétique, l'idéal est que le dos soit cambré (finish en C).
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