Respecter la personne âgée : la bonne attitude

« Depuis quelque temps, raconte Mathilde, je ne reconnais plus ma mère. Elle qui a toujours été si disponible, si attentive pour ses enfants, n'arrête pas de gémir et de récriminer... Je ne comprends pas. Depuis une chute bénigne survenue l'année dernière, elle semble s'enfoncer dans une solitude dépressive. Elle a une santé robuste pour ses 85 ans, mais je suis inquiète pour l'avenir. »

L'inquiétude de Mathilde porte en fait sur deux points : elle voudrait d'abord comprendre le comportement de sa mère, Madeleine, et ensuite disposer de points de repères pour vivre cette situation au mieux.

Déconcertée par l'attitude de sa mère, Mathilde éprouve à la fois inquiétude, déception et culpabilité : des sentiments liés tant au vieillissement de ce proche qu'à sa propre réaction devant ces signes de la finitude humaine.

A l'évidence, le changement de comportement de Madeleine ne représente pas une volonté d'opposition à l'égard de sa fille, mais plutôt une manifestation d'angoisse liée à la prise de conscience de sa fragilité croissante. Quand on est jeune, on s'adapte aux situations, aux deuils, aux séparations, aux imprévus de la vie... Avec l'âge, cela devient de plus en plus difficile.

Madeleine doit faire face aux épreuves du vieillissement.

Son corps répond de moins en moins à ses sollicitations : ses jambes ne la portent plus, ses yeux ne lui permettent plus de lire longuement, son esprit se fait plus lent. Elle n'est pas pour autant dépourvue de ressources tant pour elle-même que pour son entourage. Néanmoins, il arrive parfois que ses peurs (perdre son autonomie, souffrir, mourir) l'entraînent dans l'agressivité, le mutisme ou la dépression.

En pareil cas, l'image idéale de sa mère est ébranlée. En son for intérieur, tout fils/fille est ainsi, certains jours, déconcerté par la fragilité et la dépendance croissante de ses parents.

Alors que faire ?

Le bien-être de la personne âgée passe par celui de son entourage et réciproquement, dans une juste distance de respect, de confiance et d'amour filial. Même en chaise roulante, Madeleine demeure un sujet désirant, capable d'auto-dégermination. On ne saurait donc ni la materner en lui imposant des conduites, ni la "patriarchiser" parce qu'elle revendiquerait un pouvoir despotique sur les siens.

La solidarité des générations doit se conjuguer avec la subsidiarité : ne fais pas à la place de l'autre ce qu'il peut faire lui-même. Un parent âgé reste un aîné dont il faut savoir mobiliser l'énergie intérieure, les capacités de décision ou de consentement, mais sans la violenter avec un "tu n'as qu'à te ressaisir !

Un tel jugement concernant la ' mauvaise volonté" de l'autre appelle au moins deux remarques. Tout d'abord, l'entourage a besoin de comprendre ce qui se passe. Ensuite, il ne doit pas s'enfermer sur lui-même, mais se faire aider, selon les moments, grâce à des bénévoles visitant les personnes âgées, des structures d'accueil de jour prenant en charge le proche pour une durée déterminée, etc. Bien vieillir, c'est possible. Cela commence dans le dialogue confiant.

Une réaction à Respecter la personne âgée : la bonne attitude

  • c’est exactement ce que je vis avec ma mère en ce moment. Elle prend conscience et souffre de perdre ses capacités de faire (de conduire notamment mais elle a 92 ans). Je fais donc l’expérience de ne pas faire à sa place et de reconnaitre sans la heurter que certains actes ne sont plus vraiment possible

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