Peut-on être inhumé avec les restes de son animal domestique ?

L’Angleterre, la Suisse, New-York : si ces territoires permettent d’être enterré avec son petit compagnon, la France, quant à elle, interdit d’emmener Médor, Félix ou Titi avec soi dans l’au-delà, à fortiori s’il s’agit d’un gros volume excédant les 40 kg, type cheval, anaconda ou éléphant, destinés par la loi à l’équarrisseur.  En cause l'incontournable article 16-1-1 du code civil qui impose que le défunt humain doit être considéré avec égards : « Les restes des personnes décédées, y compris les cendres […] doivent être traités avec respect, dignité et décence ».

Une vieille femme avec un chien assis à l’extérieur sur une terrasse
© istock

Le dossier « Félix »

Si vous envisagiez ce dénouement, mieux vaut l’oublier. Impossible de placer le corps de son animal dans la sépulture familiale, et cela très officiellement depuis 1963 et l’affaire Félix : à la mort de leur chien ainsi baptisé, le couple Blois, originaire de Gironde, avait pourtant obtenu l’accord de principe du maire ; Félix fut discrètement inhumé dans le caveau du clan.

Mais difficile de garder pareil secret dans un petit village. Bientôt la chose se sut, déclenchant une véritable tornade de critiques, notamment de la part des catholiques, offusqués de pareille profanation. Le Conseil d’État fut saisi, qui décréta finalement qu’il n’était guère convenable de placer le cadavre d’un animal, aussi aimé soit-il, dans une concession destinée aux humains, encore moins dans un cercueil.

D’autres options pour être inhumé avec son animal ?

Ainsi, si les droits des animaux évoluent doucement, si la science leur reconnaît désormais une conscience, une sensibilité, si la cause végane gagne de plus en plus de cœurs, la loi demeure figée … mais il existe des solutions pour la contourner.

  • S’il est impossible de faire inhumer chiens, chats, canaris et consort en caveau, rien n’interdit de placer l’urne contenant leurs cendres dans le cercueil, au même titre que d’autres objets personnels.
  • Si on ne peut mêler ses propres cendres avec celles du petit compagnon pour les déposer en cavurne ou les répandre dans le Jardin du Souvenir, on a néanmoins une autre option : choisir de faire disperser ses cendres en pleine nature, puis de faire déverser au même endroit celles de son animal.

En attendant de voir changer les mentalités et inaugurer des cimetières où toutes les créatures pourront connaître le dernier repos côte à côte et sans différenciation d’espèces, il est donc toujours possible d’opter pour ces deux options, qui passent par la crémation préalable de l’animal, et éventuellement de son maître. Un choix qui mérite d’être réfléchi en amont.

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