Fracture du poignet : que faire ? Quelles complications ? Broches ou plaques ?

Une mauvaise chute... et le traumatisme peut provoquer une fracture du poignet ou une entorse grave. Qu'il s'agisse d'un enfant ou d'un adulte, un plâtre peut suffire, une opération est parfois nécessaire.

Dans la grande majorité des cas, une fracture du poignet siège sur l'extrémité inférieure du radius (os situé à l'extérieur de l'avant-bras, quand la main est tournée, le pouce en dehors).

Pour diagnostiquer avec certitude cette fracture et apprécier un éventuel déplacement osseux, une radiographie est indispensable. Avant cet examen, il arrive cependant que le déplacement soit visible "à l'œil nu", avec une déformation dite "en dos de fourchette".

Peuvent encore survenir une fracture des os du carpe (osselets de la paume de la main), comme l'os scaphoïde (à la base du pouce), ou encore des lésions ligamentaires génératrices d'entorses ou d'instabilité des os du carpe. Une atteinte du cubitus (l'autre os de l'avant-bras) est rare.

A noter : la fracture du scaphoïde est plus fréquente chez l'adulte que chez l'enfant.

Que fera le médecin ?

Chez l'enfant, le praticien demande en général des radiographies des deux poignets, et parfois du coude (le traumatisme peut avoir une répercussion sur cette articulation) ; chez l'adulte : des clichés du poignet traumatisé suffisent.

Des radiographies peuvent être effectuées avec des incidences particulières (en tournant le bras dans différentes positions) pour bien visualiser certains os soupçonnés de lésions.

Un autre examen radiologique peut être effectué 10 à 15 jours après le traumatisme (la douleur aura disparu). Ce contrôle est parfois indiqué si aucune fracture n'a été décelée le jour de l'accident... mais si néanmoins - pour le médecin - un doute persiste. D'autres fois, sans faire de radiographie, le médecin réexaminera (cliniquement) le patient deux semaines après le traumatisme.

Enfin, en cas de lésion suspecte des os du carpe, un scanner peut être demandé.

Dans quels cas met-on un plâtre ?

Lorsque la fracture n'est pas déplacée - ce qui est heureusement assez fréquent. Pour les enfants, on est en général plus "tolérant", il est possible de mettre un plâtre ou des bandes de résine synthétique même s'il existe un déplacement mineur. Chez les jeunes, une éventuelle petite déformation se remodèle volontiers avec le temps...

Pendant les premières 48 heures, une surveillance particulière est recommandée pour s'assurer qu'il n'existe aucune compression provoquée par le plâtre. Cette immobilisation dure de six à huit semaines.

Elle doit être d'environ trois mois pour une fracture de l'os scaphoïde. Par la suite, le médecin conseille en général une rééducation pendant deux mois environ.

S'il existe un déplacement fracturaire, une anesthésie est nécessaire. La réduction de la fracture se fait alors sous contrôle radiologique. Une fois les os remis en place, un plâtre est posé.

Quand préfère-t- on des broches ou une plaque ?

La réponse dépend de critères orthopédiques précis et donc de l'appréciation du chirurgien. Les broches servent à maintenir les fragments en bonne position. (Même si la fracture a pu être réduite, avec un plâtre les os risquent de se déplacer ; grâce aux broches ils ne bougeront plus.) Celles-ci sont mises à travers la peau sous contrôle radiologique, d'autres fois une véritable opération (avec incision de la peau) est nécessaire. Ces broches sont gardées près de six semaines.

D'autres fois, il faut fixer une plaque. Outre une plaque ou des broches, on pose en général un plâtre. Cette intervention peut se faire sous anesthésie générale ou par une anesthésie régionale (qui insensibilise seulement le bras opéré). Pour un traumatisme très important, il peut être nécessaire de placer un fixateur externe.

Chez l'enfant, l'opération est rarement nécessaire. Il est indispensable de suivre régulièrement (environ tous les ans) la croissance de l'avant-bras jus- qu'à l'âge de 18 ans. En effet, le traumatisme ayant peut-être atteint un cartilage de croissance, il est nécessaire de détecter le plus tôt possible une éventuelle anomalie.

Quelles sont les éventuelles complications ?

Une algodystrophie peut survenir quelques jours après enlèvement du plâtre. Elle s'observe presque exclusivement chez l'adulte. Il s'agit d'une décalcification régionale à l'origine de douleurs et d'une inflammation plus ou moins localisées (une souffrance peut gagner l'épaule). Le traitement est d'autant plus efficace qu'il est démarré tôt. Une autre complication est un syndrome du canal carpien générateur de fourmillements, de douleurs dans les doigts...

Enfin, l'articulation risque de perdre un peu de mobilité ou de stabilité (par diminution de la force musculaire). Dans la grande majorité des cas, ces complications sont rares, surtout si dès le dé- but la fracture a été correcte- ment réduite et immobilisée.

A retenir

  • Juste après le traumatisme, en attendant le médecin, il faut immobiliser le poignet, mettre le bras dans une "écharpe" passée autour du cou, le poignet légèrement en hauteur (pour atténuer la douleur et l'œdème).
  • Il est également déconseillé de manger ou de boire, car une opération peut être envisagée rapidement. Celle-ci devra être effectuée l'estomac vide.
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