Senior : comment mieux traiter la basse vision chez les personnes âgées ?

En France, environ 1,5 million de personnes souffrent de ce que les ophtalmologues appellent la "basse vision". Cette affection, plus fréquente avec l'âge, touche souvent les seniors. Héréditaire, congénital ou accidentel, ce trouble visuel est le plus souvent dû à certaines pathologies. Il existe cependant des solutions, pour le traiter et permettre aux seniors qui en sont atteints de mener une vie normale.

Vieille Femme Basse Vion Avec Loupe

Définition de la basse vision

Ce trouble visuel se caractérise par une diminution de l'acuité visuelle. Dans certains cas, la vue est alors trop basse pour vaquer aux tâches de la vie quotidienne sans une assistance ou une aide visuelle.

Ce phénomène de malvoyance, comme le nomment ainsi les spécialistes, peut également se manifester par une limitation spécifique du champ visuel.

La gène visuelle peut aussi bien concerner la vision de près que la vision de loin. Il comporte des degrés, puisque la déficience visuelle peut être moyenne, avec une acuité de 4/10, sévère ou même quasi totale, avec une acuité inférieure à 1/50.

Les causes de ce trouble visuel

Parmi les causes les plus fréquentes de ce trouble visuel, on peut citer des pathologies oculaires comme :

  • La cataracte, qui se traduit par l'opacification du cristallin. Elle produit une vision voilée, qui gêne le patient (en savoir plus sur l'opération).
  • Le glaucome, une affection due à une trop forte pression à l'intérieur de l'œil. Il peut notamment provoquer une perte de la vision périphérique.
  • La dégénérescence maculaire liée à l'âge ou DMLA. Elle se traduit par une détérioration de la macula, située au centre de la rétine. Une personne atteinte de DMLA distingue moins nettement les détails et les couleurs. C'est l'une des causes principales de la diminution de l'acuité visuelle, notamment chez les personnes âgées.
  • La rétinite pigmentaire. Il s'agit d'une dégénérescence de la rétine, qui limite beaucoup la vision périphérique.
  • L'albinisme, qui est dû à un manque de mélanine. Ce pigment qui colore les cheveux ou la peau, se trouve aussi dans les yeux. Les personnes atteintes d'albinisme ont en général une mauvaise vision, aussi bien de près que de loin.
  • Un décollement de la rétine, suite à un choc par exemple, ou la survenue d'une myopie galopante. Il engendre une amputation du champs visuel du patient.
  • Certaines infections oculaires ou la sécheresse de l'œil, qui peuvent également se traduire par une diminution de l'acuité visuelle.

Comment se manifeste la basse vision ?

La baisse de l'acuité visuelle se caractérise par une vision plus floue et des images déformées. Mais une personne souffrant de basse vision peut aussi :

  • ressentir une vive sensibilité à la lumière ;
  • être gênée par des tâches qui apparaissent dans son champ de vision ;
  • moins distinguer les contrastes et les reliefs.

En dehors de ces symptômes, sa vie quotidienne et son rapport aux autres peuvent être affectés par ce trouble.

En effet, le senior qui en est atteint peut se montrer maladroit et avoir du mal à reconnaître rapidement son entourage et les objets qui l'entourent. Il peut aussi se montrer irritable et finir par renoncer à des activités qu'il apprécie, mais que la baisse de son acuité visuelle ne lui permet plus de mener à bien.

Quelles solutions pour faire face à la basse vision ?

1. Des aides visuelles spécifiques

Il existe en effet de nombreuses aides visuelles, conçues pour faciliter la vie des seniors atteints de ce trouble visuel. Elles pourront être conseillées par un opticien. On peut notamment citer :

  • Des lampes spécifiques. Elles permettent des éclairages convenant mieux à ce type de vision basse, avec notamment le réglage de l'intensité et une température de couleur mieux adaptée.
  • Des loupes. Les loupes optiques permettent l'agrandissement d'un texte ou d'un objet. On en trouve plusieurs modèles chez les opticiens. Certaines loupes se tiennent à la main, ce qui peut, à la longue, induire une certaine fatigue. D'autres, peuvent se poser et permettent de garder les mains libres. De leur côté, les loupes électroniques sont plus efficaces. Certaines modèles sont éclairants.
  • Des téléagrandisseurs, qui sont équipés d'un écran. Le livre, ou le document à lire, sont placés sur le socle de l'appareil, et le texte apparaît sur un écran, ce qui facilite grandement la lecture.
  • Des filtres adaptés à ces problèmes de vision basse. Ils permettent un plus grand confort de la vision et une meilleure perception des contrastes.

2. Des outils bénéficiant des progrès technologique

Les innovations techniques peuvent être mises au service des personnes malvoyantes. Ainsi, un certain nombre d'objets du quotidien existent en version "parlante".

Une personne ayant du mal à distinguer les aiguilles de sa montre ou de son réveil pourra ainsi "entendre" l'heure qu'il est. Il existe aussi des calendriers "parlants" ; le jour de la semaine, et même le saint qui y est associé, sont indiqués à voix haute.

D'autres dispositifs comparables, comme des balances ou des calculatrices, sont également disponibles. De quoi simplifier la vie du senior malvoyant.Il pourra aussi utiliser des tablettes de lecture spécifiques. Il est possible, avec le doigt, d'en modifier l'éclairage, pour mieux distinguer le texte, ou même d'agrandir la police des caractères.

3. Les traitements existants

Pour bénéficier du traitement le plus adapté, le senior affecté par ce trouble visuel doit d'abord consulter un ophtalmologue spécialisé dans le traitement de ces problèmes de vision basse.

Les patients se voient proposer un traitement médical adapté au trouble visuel responsable de cette mauvaise vision.

Concernant la cataracte, par exemple, le chirurgien va procéder à l'ablation du cristallin de l'œil, devenu opaque ; il est alors remplacé par une lentille.

D'autres traitements médicaux peuvent être utilisés, comme des larmes artificielles, pour lutter contre la sécheresse oculaire, ou certains médicaments, pour enrayer la progression du glaucome par exemple.

Des consultations spécialisées existent d'ailleurs, notamment en milieu hospitalier. Un bilan complet de la vision du patient est réalisé à l'occasion de cette visite. Il est également amené à tester sa vue de diverses manières, en lisant un journal ou en essayant de déchiffrer les signes inscrits sur une pièce de monnaie etc.

Au terme de cette consultation, des équipements optiques peuvent être recommandés au patient, comme un téléagrandisseur ou des lunettes grossissantes. Pour déterminer, et essayer, ceux qui lui conviendront, il a tout intérêt à rencontrer un opticien expert en malvoyance.

Spécialisé dans ces questions, ce professionnel saura lui indiquer les dispositifs optiques les mieux adaptés à sa vision et ses besoins.

En parallèle, une réadaptation visuelle pourra être prescrite à la personne malvoyante. C'est un autre spécialiste, l'orthoptiste, qui va s'en charger. Ce professionnel de santé prend en charge des troubles visuels comme le strabisme et s'occupe, d'une manière générale, de la rééducation de la vision.

Dans le cas d'une vision basse, il va mettre en œuvre des exercices oculaires spécifiques, qui permettent au patient d’utiliser le maximum de ses capacités visuelles. Ces séances de rééducation visuelle peuvent lui permettre, à terme, d'accommoder sa vue à une défaillance de la vision centrale ou d'utiliser davantage sa vision périphérique.

D'autres professionnels peuvent encore intervenir, pour faciliter le quotidien des personnes souffrant de ce trouble visuel. Il s'agira notamment d'adapter leur environnement à l'acuité de leur vue ou de leur permettre de se déplacer en toute sécurité.

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