La presbytie est un phénomène naturel et inévitable lié au vieillissement de l'œil, qui affecte la vision de près. Dans cet article, nous explorerons ses causes, son évolution au fil des ans, les facteurs pouvant favoriser son apparition et les différentes solutions pour y faire face. Nous discuterons également de l'importance des examens ophtalmologiques réguliers pour détecter d'éventuelles affections oculaires et assurer une bonne santé visuelle.
Sommaire
Pourquoi devient-on presbyte ?
Il s'agit d'un phénomène naturel lié à l'âge. La presbytie n'est donc en aucun cas une maladie. Elle ne peut pas être non plus considérée comme une marque de sénilité. Le défaut de la vision de près relève d'un phénomène qui débute très tôt.
En effet, normalement, vers trois ans, un enfant voit net à 5 cm et au-delà. À dix ans : à 7,5 cm et au-delà. À trente ans : à 12 cm et au-delà. Et à cinquante ans : à 50 cm et au-delà.
Passé cet âge, tout le monde est donc presbyte (à noter pourtant que certains en souffrent dès 40 ans). Le principal responsable de la presbytie est une lentille transparente située à l'intérieur de l'œil : le cristallin.
Important : C’est grâce au cristallin (qui se déforme) que l'on peut passer de la vision de loin à la vision de près.
Les modifications de courbures de cette lentille, qui se font sous l'action de minuscules muscles, permettent devoir nettement à toutes les distances... Jusqu'au jour où, perdant de son élasticité, le cristallin ne parvient plus à se déformer suffisamment pour la vision de près. C'est l'âge où l'on devient presbyte. Le cristallin ne fait plus converger (en vision de près) les rayons lumineux sur la rétine, mais en arrière de celle-ci.
En plus de cette évolution naturelle, certains facteurs peuvent favoriser la survenue de ce trouble. Des maladies comme le diabète, des affections cardiovasculaires, une anémie... risquent d'avancer l'âge d'apparition de la presbytie.
À savoir : La chaleur, les rayons ultra-violets (le soleil) accélèrent également son développement.
Dernière précision : Pour des raisons d'optique fondamentale, les myopes ressentent plus tardivement l'effet de la presbytie, alors que les hypermétropes doivent être corrigés de façon plus précoce.
Comment mesurer la presbytie ?
L'ophtalmologiste mesure le défaut de vision de près grâce à la lecture de "tables" (établies selon l'échelle de Parinaud). Avec des verres correcteurs placés devant ses yeux, le patient apprécie le confort de lecture. On retient en général le plus petit degré de correction permettant de lire une des plus petites lignes sur l'échelle de Parinaud.
Le médecin évalue également l'éventuelle myopie ou hypermétropie. Certaines affections de l'œil risquant de se développer vers 40-50 ans, il est aussi indispensable d'avoir un examen ophtalmologique précis pour dépister un éventuel glaucome (augmentation de la pression dans le globe oculaire), une cataracte (opacification du cristallin), ou une dégénérescence maculaire liée à l'âge (baisse de l'acuité visuelle).
Qu'est-il indiqué sur l'ordonnance ?
"Verres correcteurs et montures nécessaires en vision de près", avec par exemple :
OD : + 0,75 ; OG : + 0,75. Cela signifie que la puissance des verres correcteurs est de 0,75 Dioptrie. Les verres permettent de faire converger les rayons lumineux juste sur la rétine.
La première prescription est en général de + 0,50 ou + 0,75. Un à deux ans plus tard, la deuxième ordonnance indique + 1,50 ou + 1,75. Dans les années qui suivent, la presbytie tend à se stabiliser. Vers soixante ans et plus tard, les verres correcteurs sont en général de + 3,00 Dioptries. La presbytie n'évolue plus.
Dernier point : Il n'est pas recommandé d'acheter des "lunettes pour presbytes" dans une pharmacie ou une grande surface comme cela est quelquefois proposé.
Pour deux raisons :
- Dans ce cas, aucun examen médical des yeux n'est effectué.
- Des lunettes achetées en magasin risquent d'être mal adaptées à la vision. Les yeux n'ont peut-être pas le même "degré" de presbytie. De plus, il est important d'utiliser des verres avec des centres de correction qui se situent juste au centre de chaque œil. Un tel résultat ne s'obtient qu'avec des lunettes faites sur mesure.
Quelles sont les solutions ?
La plus courante est le port de lunettes. Elles peuvent être munies de verres :
- avec un seul foyer de correction (en général lunette demi-lune),
- d'un double foyer (pour la vision de près et de loin),
- d'un triple foyer (de près, de loin, et pour une vision à une distance intermédiaire).
Enfin, il existe les verres progressifs qui apportent aux presbytes un très grand confort. Actuellement, ils représenteraient la solution la plus appréciée. Si vous vous munissez de ces verres, ne jetez pas pour autant vos lunettes demi-lune, même si elles n'autorisent que la vision de près, elles sont très appréciées le soir à l'heure de la lecture.
Les lentilles de contact pour presbytes existent aussi. Même si l'une des dernières prouesses technologiques a été la fabrication de lentilles progressives (corrigeant la vision à toutes les distances), on peut éprouver des difficultés d'adaptation. D'ailleurs, beaucoup de personnes qui les ont essayées... les ont abandonnées.
Contrairement à la myopie ou à l'astigmatisme, aucune opération chirurgicale n'est possible pour corriger une presbytie.
Quelle est la surveillance ?
Elle est simple. Si aucun trouble particulier de la vision ne survient, il est raisonnable d'aller consulter tous les deux ans. Car en plus de mesurer l'acuité visuelle, le spécialiste effectuera chaque fois un examen ophtalmologique complet.
Deux points à retenir sur la presbytie
- Si vous avez plus de quarante ans et vous éprouvez des difficultés pour lire quand la luminosité baisse. Allez consulter, il s'agit sans doute d'un début de presbytie.
- Des maux de tête ou des douleurs oculaires peuvent être les signes d'une baisse d'acuité usuelle.
