L’ulcère en 10 questions – réponses

La maladie ulcéreuse dont on souffrait à vie autrefois, guérit aujourd'hui en quelques jours. Plus problématique, reste l'ulcère dû à une consommation de médicaments au long cours qui, lui, ne cesse d'augmenter. Toutes les questions et réponses que vous vous posez sur l’ulcère.

ulcere schema dessin
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Qu’est-ce qu'un ulcère ?

Un ulcère est une sorte de "plaie" localisée dans l'estomac (ulcère gastrique) ou dans le duodénum, partie initiale de l'intestin grêle (ulcère duodénal).

Tous deux sont caractérisés par une atteinte de la paroi de l'estomac ou du duodénum. Ce "trou" initial s'agrandit ensuite par poussées inflammatoires, parfois douloureuses.

Quels sont les symptômes d’un ulcère ?

Dans la forme classique (30 % des cas), on retrouve une douleur ressemblant à une crampe ou à une brûlure dans le ventre (irradiant parfois sous les côtes ou vers le dos) rythmée par les repas.

Elle apparaît généralement une à quatre heures après avoir mangé et persiste souvent jusqu'à la prise alimentaire suivante. Le patient souffre ainsi tous les jours (après tous les repas) pendant une période déterminée.

Cette crise ulcéreuse dure deux à trois semaines, puis disparaît totalement pendant des semaines ou des mois. Mais elle peut récidiver de façon cyclique (printemps, automne) ou en fonction de circonstances particulières (stress psychologique, prise de médicaments).

Hélas, dans plus de 50 % des cas, le diagnostic peut s'avérer plus difficile, car on ne retrouve ni périodicité marquée, ni douleur typique. Dans certains cas rares, l'ulcère évolue sans trouble particulier, et il n'est décelé qu'au moment d'une complication plus grave.

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Quelles sont les causes d’un ulcère ?

La condition première au développement de l'ulcère correspond toujours à une rupture d'équilibre entre une sécrétion acide trop agressive et une moindre résistance de la barrière muqueuse.

La deuxième condition est, dans une grande majorité des cas, la présence de H. Pylori. Cette bactérie est en effet impliquée dans 90 % des ulcères duodénaux et dans 70 % des ulcères gastriques.

bacterie h pylori
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Elle va agresser et provoquer une inflammation chronique, puis une ulcération. Lorsque la bactérie H. Pylori n'est pas en cause, l'ulcère peut être provoqué (ou aggravé) par la prise au long cours d'aspirine et/ou d'anti-inflammatoires non stéroïdiens, ainsi que par la consommation d'alcool et de tabac.

Le stress est, lui aussi, déterminant : on sait que les états de tension (émotion, contrariété, colère) induisent une rougeur bien visible de la muqueuse gastrique et qu'ils peuvent provoquer différentes lésions, parfois hémorragiques.

Y a-t-il des personnes à risque ?

Il existe une sensibilisation familiale aux ulcères duodénaux, dont les risques s'amplifient après 60 ans. Les muqueuses "vieillissent" et sont souvent le siège de gastrite chronique. Ce risque est accentué par la prise de médicaments anti-inflammatoires, dont l'aspirine.

Quelles peuvent être les complications ?

Elles sont souvent le fait d'ulcères qui ont évolué silencieusement.

1. Hémorragies ulcéreuses

Elles se manifestent par des rejets de sang lors de vomissements ou dans les selles alors de couleur noire. Cette perte de sang peut aussi se traduire par une anémie due à un manque de fer.

2. Perforation et péritonite

Caractérisées par une forte douleur abdominale, il s'agit toujours d'une urgence médicale qui peut déboucher sur une intervention chirurgicale, pour éviter la propagation de l'infection.

3. Sénose du pylore

Elle est rare, car l'ulcère est généralement pris en charge avant cette phase. Elle se traduit par des épisodes de vomissements spasmodiques.

4. Une évolution vers un cancer

Le risque n'existe que pour les ulcères gastriques. Il est évalué à 2 à 3 %.

Quels sont les examens nécessaires ?

L'endoscopie. Elle est réalisée à l'aide d’un tube optique et sert à visualiser l'intérieur de l'estomac. Elle permet de préciser la nature des lésions, leur nombre et leur taille.

La règle est d'effectuer plusieurs biopsies (prélèvements de tissu) pour écarter le risque d'un cancer (en cas d'ulcères gastriques) et pour s'assurer de la présence de la bactérie H. Pylori.

Comment le soigne-t-on ?

Si la bactérie H. Pylori est identifiée, le traitement d'attaque s'effectue sur sept jours. Il est composé d'une double antibiothérapie pour éradiquer la bactérie H. Pylori et d'un autre médicament, un anti-sécrétoire par IPP (inhibiteurs de la pompe à protons), pour diminuer les effets délétères des sécrétions acides.

Bon à savoir : Le traitement anti-sécrétoire (en comprimé) est très souvent prolongé pendant quatre à cinq semaines supplémentaires (à dose normale) pour permettre une réparation des lésions.

Un contrôle endoscopique doit être réalisé pour les ulcères gastriques, six semaines après la fin du traitement, pour écarter tout risque de récidive.

Comment éviter les récidives d’ulcère ?

Le taux de récidives est aujourd'hui très faible (6 %), mais il est important de suivre très rigoureusement la prescription et de ne pas entraver le processus de cicatrisation, en excluant l'alcool et le tabac.

Des conseils stricts doivent être donnés concernant l'utilisation de l'aspirine et des anti-inflammatoires. La posologie doit être adaptée et ces médicaments doivent être prescrits sur de courtes durées.

Dans quels cas intervient la chirurgie ?

Seulement quand l'ulcère ne parvient pas à guérir avec un traitement médicamenteux parfaitement suivi, lorsqu'il s'avère cancéreux et dans certaines conditions d'urgence (hémorragie, perforation).

Quelles plantes utiliser ?

La phytothérapie servira surtout à prévenir l'ulcère gastrique ou à compléter le traitement conventionnel. On peut retenir cinq plantes pour leurs actions synergiques.

  • La banane non mûre : elle favoriserait la guérison d'ulcères gastroduodénaux légers.
  • Le gingembre (ou la gentiane), à la fois stimulant de la digestion gastrique et protecteur de la paroi digestive.
  • La matricaire comme anti-inflammatoire sur la partie supérieure du tube digestif.
  • La réglisse, reconnue pour son effet antigastritique, recèle aussi un effet direct contre certains germes, dont H. Pylori.
  • La mélisse, (elle fait partie des plantes sédatives) connue pour son action anti-stress lorsque l'ulcère est sensible à une composante psychologique.
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