Cancer de la prostate : une guérison de plus en plus fréquente

Plus de 40 000 hommes en sont atteints chaque année. Selon le cancer, les traitements sont différents. Et de mieux en mieux adaptés. Enquête et témoignages sur le cancer de la prostate.

médecins montre à la forme patiente de la prostate
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1 chance sur 10 pour un homme

La probabilité pour un homme d'avoir un cancer de la prostate au cours de sa vie est de l'ordre de 10 %. Cependant, la fréquence de la maladie augmente avec l'âge.

Ce cancer survient exceptionnellement avant 50 ans, sauf dans les familles où le risque est héréditaire (par exemple, si le grand-père et le père ont souffert de la maladie).

Actuellement, on estime que le nombre de nouveaux cas est supérieur à 40 000, chaque année, en France. Mais, à l'avenir, ce chiffre pourrait encore augmenter.

Cette hausse est retrouvée partout dans le monde, mais on en ignore encore la cause exacte. Des facteurs environnementaux ou alimentaires pourraient favoriser le développement de la maladie comme pour de nombreux cancers, mais cela n'a jamais été confirmé.

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Cancer de la prostate : Très peu de symptômes

Ce cancer n'entraîne souvent aucun symptôme. Il se manifeste parfois par des difficultés pour uriner : une diminution de la force du jet, des gouttes retardataires, une augmentation du nombre de mictions notamment la nuit.

Il peut aussi se signaler par des douleurs dans le bas-ventre ou les cuisses, ou encore par la présence de sang dans les urines.

Quels examens pour le détecter ?

Le premier examen incontournable est le toucher rectal, qui permet au médecin d'évaluer la consistance et le volume de la prostate. Ensuite, un dosage sanguin du taux de PSA (anti-gène spécifique prostatique) est demandé.

Il doit être complété en cas d'anomalie par une échographie de cette glande, suivie d'une biopsie (des prélèvements de fragments de prostate) pour préciser la nature de la tumeur.

La progression de la maladie est le plus souvent lente. Mais l'évolution est parfois aussi rapide, notamment chez les hommes jeunes.

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Comment est-on soigné ?

En fonction évidemment de la forme de la maladie.

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La forme dite localisée (30 à 40 % des cas) caractérise les cas où la tumeur est limitée à la prostate. Le traitement consiste à pratiquer l'ablation de cette glande (prostatectomie radicale) et des vésicules séminales (glandes situées en arrière de la prostate), tout en rétablissant la continuité urinaire en raccordant la vessie à l'urètre. Les effets secondaires sont une incapacité à obtenir une érection dans 50 % des cas et une incontinence urinaire (1 % des cas).

Après l'intervention, le risque de métastases est, en principe, nul. Il est cependant indispensable de se faire suivre, notamment en effectuant un dosage régulier de PSA.

Bon à savoir : Cette intervention, qui consiste à enlever la prostate, se pratique aujourd'hui par cœlioscopie (le chirurgien effectue des petites incisions et opère sous contrôle d'une micro caméra), ce qui permet un retour plus rapide à la vie active.

La radiothérapie est aussi une alternative pour les patients qui n'ont pas droit à une anesthésie générale. Elle donne des résultats comparables à la chirurgie, mais doit être poursuivie six à sept semaines, à raison de cinq séances hebdomadaires.

Autre nouvelle possibilité pour ces mêmes patients : un traitement par Ultrasons Focalisés de Haute Intensité. Il utilise une sonde placée dans le rectum. Il est encore très peu employé en France

La forme dite localement avancée (20 à 30 % des malades) concerne les cas où la tumeur s'est développée au-delà de la prostate pour s'étendre aux vésicules séminales, à la vessie, aux ganglions lymphatiques du petit bassin.

Le traitement consiste, le plus souvent, à associer hormonothérapie et radiothérapie. L'hormonothérapie sert à réduire le volume de la tumeur pour qu'elle - puisse être traitée par la radiothérapie.

Certains spécialistes utilisent, aujourd'hui, une technique qui permet d'irradier sélectivement la tumeur en utilisant des doses supérieures de rayons sans léser les tissus sains avoisinants (vessie, rectum). Utilisée aux États-Unis, cette technique est en cours d'évaluation en France dans certains centres anticancéreux, notamment à Nancy et, à Paris, à l'Institut Curie et à l'hôpital de La Pitié-Salpêtrière.

La forme plus sévère se caractérise par la présence de métastases. Des cellules cancéreuses ont atteint les os, le foie, voire les poumons. Elle peut apparaître d'emblée ou, plus rarement, après un traitement local. Les patients atteints de cette forme de la maladie consultent parce qu'ils souffrent de douleurs osseuses diffuses qui, souvent, les réveillent la nuit et résistent aux antalgiques, y compris à la morphine, ou parce qu'ils présentent des troubles de la marche liés à une compression de la moelle osseuse. La prise en charge est alors urgente.

Le médecin pratique un examen IRM (technique d'imagerie médicale) au niveau de la colonne vertébrale, destiné à visualiser une éventuelle compression de la moelle épinière par la tumeur. un dosage du PSA va confirmer le diagnostic.

La radiothérapie vise à détruire la tumeur et à empêcher la compression, la radiothérapie associée à de fortes doses de corticoïdes est commencée dans les 48 heures au-delà desquelles il existe des risques de paraplégie.

Le traitement hormonal a pour objectif de stopper la progression de la maladie. Il existe deux sortes d'hormonothérapie :

  1. La première (ce sont les analogues de la LHRH) agit au niveau du cerveau en inhibant la sécrétion de la testostérone. Ce traitement est administré en injections sous-cutanées ou intramusculaires, en général une fois par mois.
  2. La seconde hormonothérapie (les antiandrogènes) consiste à prendre, chaque jour, des comprimés. Ils n'empêchent pas la sécrétion de la testostérone, mais ils bloquent son action.

Pour obtenir une meilleure efficacité, les cancérologues associent souvent les deux types de traitements. Le problème étant que s'ils donnent de très bons résultats chez la plupart des patients, ils entraînent aussi une baisse de la libido. Ensuite, au bout de quelques mois ou de quelques années, l'efficacité de ces produits diminue, ce qui oblige à passer à une chimiothérapie administrée par voie intraveineuse, souvent associée à des corticoïdes.

Même s'il s'agit d'une chimiothérapie en général bien supportée, il faut savoir qu'elle entraîne souvent une baisse des globules blancs et une grande fatigue.

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