Mal au dos : quels sont les causes et solutions possibles ?

La plupart du temps sans gravité, les douleurs de notre dos sont très gênantes. Comment s'en débarrasser ? À qui s'adresser ? Toutes les réponses à vos questions !

Femme souffrant de douleurs lombaires
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Les Français ont mal au dos. 47 % se plaignent de la "colonne". Dans la majorité des cas, il s'agit de douleurs bénignes et fonctionnelles, c'est-à-dire sans lésion d'un organe ni tumeur associée. Mais dans tous les cas, il faut réussir à l'es soulager. Vous désirez en savoir plus sur, les origines du mal de dos et les moyens de s'en débarrasser durablement ? Découvrez dans notre dossier les thérapies qui ont le "vent en poupe".

Les causes du mal de dos « expliquées »

Mieux appréhender la douleur, c'est aussi mieux la connaître. Tout le monde parle de torticolis ou de "tour de rein mais qui sait exactement ce que ces termes signifient ?

Les différentes douleurs au dos

Selon leur durée : la souffrance peut être aiguë, c'est-à-dire très vive et s'atténuant rapidement en deux à trois jours.

Tel le lumbago faisant suite à un effort que de nombreux déménageurs du dimanche ont connu. Mais ce sont les douleurs chroniques les plus problématiques : elles perdurent en profondeur ou réapparaissent au moindre faux mouvement, et finissent par se répercuter sur le moral.

Selon leur localisation :

  • Les cervicalgies touchent la région située au niveau du cou. Les sept vertèbres cervicales font particulièrement souffrir. En effet, ce sont les plus mobiles, donc les plus exposées à l'arthrose, mais aussi aux tensions nerveuses et musculaires. Ces tensions irradient souvent entre les omoplates.
  • Les dorsalgies sont moins fréquentes. Peu mobiles, les douze vertèbres dorsales ou thoraciques s'articulant avec les côtes sont en revanche concernées par l'ostéoporose et les fractures qui en découlent.
  • Les lombalgies concernent le bas du dos. Les cinq vertèbres lombaires et le sacrum (composé de cinq vertèbres soudées) sont soumis à de lourdes tractions. Ils doivent supporter tout le poids de la colonne et se retrouvent très vite endommagés.
  • Les douleurs discales surviennent en cas de lésion ou de dégénérescence des disques intervertébraux, qui font normalement fonction de coussins amortisseurs. Les épisodes douloureux ont la particularité d'être vifs, d'apparaître après de gros efforts et de diminuer au repos. La saillie du disque en dehors des limites normales correspond à la fameuse hernie discale, pouvant comprimer une racine nerveuse et provoquer une névralgie des membres inférieurs type sciatique.

Les déformations de la colonne

Examen de la colonne vertebrale maux de dos
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Il faut bien faire la différence entre exagération des courbures normales de la colonne vertébrale (cyphose et lordose) et la scoliose, qui résulte d'une courbure anormale.

  • L'hyperlordose se reconnaît par une cambrure excessive au niveau des reins. Cette déformation est bien tolérée en général.
  • L'hypercyphose, ou "dos rond", a tendance à s'aggraver avec l'âge en générant des douleurs. Chez l'enfant, elle résulte de mauvaises postures ou, le plus souvent, d'une maladie de croissance des vertèbres dorsales (maladie de Scheuermann). Chez l'adulte et la personne âgée, c'est la conséquence de tassements intervertébraux (souvent liés à l'ostéoporose) ou du vieillissement des disques. Un corset peut être proposé à l'adolescence en cas d'hypercyphose importante.
  • La scoliose se traduit par une rotation des vertèbres lombaires ou thoraciques. Ce qui entraîne une bosse inesthétique au fil du temps, avec le risque de se répercuter sur l'équilibre musculaire. Certaines scolioses évolutives font "rentrer" les côtes d'un côté et provoquent la compression des viscères, voire du cœur.

L'origine de la déformation reste neuf fois sur dix un mystère, contrairement aux attitudes scoliotiques (l'incurvation disparaît en position dos plat) qui résultent le plus souvent d'une inégalité de longueur des jambes. Dans tous les cas, il est important de faire examiner l'enfant vers l'âge de 9 ans.

En cas de scoliose, l'enfant sera suivi par un spécialiste en médecine physique ou par un orthopédiste. Le port d'un corset pendant près de deux ans est le principal traitement des scolioses avancées.

Les pathologies "cachées" du mal de dos

Le mal de dos peut révéler une fracture due à l'ostéoporose (souvent étiquetée comme tassement vertébral) ou une maladie chronique plus grave.

Citons la polyarthrite rhumatoïde, la spondylarthrite ankylosante ou bien encore les métastases cancéreuses. Ces situations minoritaires demandent, bien sûr, une prise en charge spécifique de la pathologie en cause.

De nombreux coupables aux douleurs dorsales

Les douleurs dorsales chroniques résultent de plusieurs phénomènes, plus ou moins intriqués.

Bien sûr, les causes mécaniques sont de loin les plus fréquentes : mauvaises postures, chocs répétés, contractures musculaires... Les douleurs mécaniques présentent la caractéristique de s'aggraver durant un effort.

Alors que les troubles inflammatoires (relevant d'une maladie type arthrite) font souffrir la nuit et demandent souvent un "déverrouillage matinal".

À prendre en compte également, le psychisme qui influe d'une manière certaine sur le mal de dos. Certaines personnes se plaignent en effet de leur dos dès qu'elles sont fatiguées et qu'elles sont déprimées. Et, comme tout le monde l'a déjà constaté à ses propres dépens, le stress est un grand pourvoyeur de tensions nerveuses et musculaires au niveau des cervicales.

Une évolution en trois temps

Les chiropraticiens expliquent l'évolution des douleurs chroniques fonctionnelles (en l'absence de maladie particulière) par une succession de trois étapes au cours de la vie.

La phase de dysfonction dure une quinzaine d'années et touche les jeunes de manière pernicieuse. A force de mauvaises positions, de sollicitations fréquentes du dos, d'accidents traumatiques mineurs, le dos finit par se bloquer ou par faire souffrir alors que les radios sont strictement normales.

Trois points particulièrement sensibles se trouvent alors fragilisés :

  1. les hautes cervicales ;
  2. la charnière sacro-iliaque ;
  3. et la jonction entre le cou et les dorsales.

La phase d'instabilité : Les troubles articulaires se répercutent ensuite au niveau des cartilages et des tissus mous. Vers la quarantaine, des petits signes de discopathies sont visibles sur les clichés radiologiques.

La phase de stabilisation : en vieillissant, le corps va "immobiliser" tout ce qui le gêne et les articulations vont s'ankyloser, l'amplitude des mouvements va se réduire...

Mal de dos : Les traitements personnalisés

En général, une lombalgie aiguë finit par passer. Mais, quand la douleur devient permanente, elle est difficile à soulager. L'objectif étant de déceler la structure qui souffre et l'origine du problème. Trouble articulaire, musculaire ou ligamentaire ? Atrophie des disques intervertébraux ? Hernie discale ? Retentissement psychosomatique ? Ou tout à la fois ?

Dans ce contexte, on comprend mieux pourquoi la solution "miracle" n'existe pas. D'autant plus que chaque situation est unique !

Une chose est sûre : la prise en charge d'un problème dorsal est multidisciplinaire, elle fait intervenir médecins, kinésithérapeutes et orthopédistes, sans oublier l'aide précieuse des médecines alternatives (ostéopathe, homéopathe...).

Les médicaments pour calmer la douleur dorsale

En période de crise, le recours aux médicaments antalgiques est salvateur. La "triade" chimique comprend principalement : le paracétamol, les anti-inflammatoires non stéroïdiens type ibuprofène et les décontracturants musculaires. L'infiltration de cortisone n'est utilisée qu'en dernier recours.

Par ailleurs, la thérapie médicamenteuse a ses limites. Premièrement, parce qu'elle ne règle pas le fond du problème.

Deuxièmement, parce qu'elle comporte des effets secondaires (faut-il rappeler les méfaits cardiaques des coxibs ?). À la longue et/ou à fortes doses, l'estomac supporte mal les anti-inflammatoires et le paracétamol risque d'abîmer le foie.

Enfin, les infiltrations ne peuvent pas se répéter trop souvent. D'où l'intérêt des méthodes plus douces pour prendre le relais de l'arsenal chimique.

Indispensable : la posturologie pour retrouver le bon équilibre

La posturologie repose sur des recherches en biomécanique de plus en plus avancées, selon lesquelles nous avons mal au dos parce que nous avons une mauvaise position. Ce qui entraîne des contraintes anormales et des micro-traumatismes au niveau de la colonne.

Quel intérêt ? La posturologie cherche à reprogrammer définitivement le corps pour lui redonner le bon équilibre. En envoyant les bonnes informations au cerveau, les défauts de maintien peuvent être corrigés.

Cette discipline est indiquée dans tous les problèmes rachidiens mécaniques devenant chroniques : lombalgies dues à l'effort, cervicalgies permanentes...

En pratique : Le traitement de la posture intervient au niveau de trois zones principales correspondant aux zones de contrôle posturales : les yeux, les pieds et les dents (région mandibulaire).

Après un examen approfondi de ces trois "centres de l'équilibre", la correction comprend, en fonction des cas :

  • Le port de semelles orthopédiques de biostimulation avec des microreliefs ne dépassant pas 2 mm d'épaisseur.
  • L'auto-rééducation oculaire ou la consultation chez un orthoptiste.
  • L'intervention d'un dentiste spécialisé pour corriger l'occlusion dentaire.

Les douleurs disparaissent en général en deux à trois séances, mais la reprogrammation doit se poursuivre pendant au moins une année.

Où s'adresser ? Actuellement, la majorité des praticiens sont des podologues spécialisés en posturopodie. Mais de plus en plus de médecins et dentistes s'intéressent à cette spécialité.

Utiles : l'ostéopathie et la chiropratique pour dénouer les tensions

Quel intérêt ? Ces thérapies manuelles présentent l'avantage de pouvoir remonter, au cas par cas, à la "source" du mal en corrigeant manuellement et de manière indolore les dysfonctionnements vertébraux, musculaires, nerveux ou ligamentaires.

Elles sont particulièrement recommandées en cas de douleurs récidivantes, associées à des troubles nerveux (maux de tête, névralgies...).

Quelles limites ? Ces techniques ne se justifient pas dans les sciatiques en crise aiguë, en cas de poussées inflammatoires, d'infections et de tumeurs cancéreuses, en présence d'ostéoporose avancée (avec grands risques de fracture).

Quelles différences ? Les techniques d'intervention diffèrent :

  • L'ostéopathie fait appel à des pressions très douces au niveau du dos, du crâne ou des organes mis en cause. Le but ? Redonner de la mobilité aux articulations et retrouver l'intégrité du circuit nerveux.
  • L'"ajustement" chiropratique emploie des méthodes variées, mais toujours des gestes précis - de l'impulsion douce au fameux craquement - pour corriger les défauts de la colonne vertébrale (appelés subluxations dans le jargon des praticiens). Objectif : restaurer la bonne circulation de l'influx nerveux.

En pratique : La consultation dure près de 45 minutes et la séance (une vingtaine de minutes en moyenne) ne doit débuter qu'après un interrogatoire et un examen minutieux. Les praticiens demandant des radios.

Bon à savoir : Compter près de trois séances pour la disparition des douleurs. Les ostéopathes demandent un "contrôle" après quelques mois, puis une fois par an. En chiropratique, l'équilibre définitif demande des consultations pendant plusieurs mois et un "entretien" annuel ensuite.

A découvrir la biokinergie pour une action complète

Pratiquée aujourd'hui par près d'un millier de masseurs-kinésithérapeutes ayant resu une formation spécifique, la biokinergie est aussi une thérapie "par le toucher" basée sur la perception manuelle des dysfonctionnements corporels. Ses fondements reposent sur la découverte de points d'enroulement (tensions au niveau des tissus qui fonctionnent mal) que le corps a créés pour se protéger.

Quel intérêt ? L'action se situe à plusieurs niveaux (musculaire, articulaire, viscéral et énergétique) en fonction de l'emplacement des tensions, c'est-à-dire des points d'enroulement.

Ainsi, la biokinergie intervient en cas de blocage ostéoarticulaire et lors de contractures musculaires. Son action énergétique passe par la stimulation des points d'acupuncture de façon à rétablir les échanges circulatoires et nerveux.

Les indications sont vastes et concernent particulièrement les problèmes de dos récurrents, en dehors des causes cancéreuses et des maladies chroniques inflammatoires.

En pratique : La durée des séances va d'un quart d'heure à une heure. Elle comporte des massages doux, aux confins de la kinésithérapie, de la médecine chinoise et de l'ostéopathie. Compter cinq à six séances dans les cas chroniques.

En vogue : le qi gong pour rééquilibrer les énergies du dos

Cet "art énergétique" nous vient directement de la médecine chinoise selon laquelle toute tension extérieure se traduit par un blocage de l'énergie à l'origine de douleurs diverses.

Le qi gong (prononcer tchi kong) utilise des mouvements lents, la respiration et la concentration pour faire correctement circuler l'énergie (le tchi).

A noter que, dans le même but, l'acupuncture fait appel à des aiguilles placées sur des points stratégiques des méridiens.

Quel intérêt ? La personne est actrice de sa prise en charge. Il faut arriver à se débarrasser du stress extérieur pour retrouver la quiétude interne au travers de postures accessibles à tous.

Le qi gong n'a pas la prétention d'être une méthode magique et ne peut se comparer aux thérapies occidentales puisqu'il répond à une autre logique.

Mais en maîtrisant le corps (indissociable de l'esprit), il se présente comme un atout dans la prévention des douleurs de dos, en l'absence d'anomalies ou de maladies.

En pratique : Des exercices spécifiques doivent être pratiqués régulièrement (idéalement tous les jours), sur les conseils d'un professeur au début. Les postures et les mouvements respiratoires sont étudiés pour améliorer le passage de l'énergie au niveau du dos et des reins (région qui soutient la colonne).

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