Pour soulager et traiter le mal de dos, les médecines douces et chinoises sont de plus en plus plébiscitées. Kinésithérapie, ostéopathie, chiropratique, posturologie, acupuncture... Comment faire le bon choix ? Nos réponses.
Sommaire
Le mal de dos : des origines multiples
Pourquoi les gens qui souffrent du dos doivent-ils souvent aller de consultation en consultation avant de réussir à être soulagés ? Première raison de cette difficulté : le mal de dos a de multiples origines. Il peut ainsi révéler un stress profond, une grande fatigue, de mauvaises habitudes (généralement des postures inadaptées en voiture ou au bureau, qui provoquent des microtraumatismes répétés), un manque d'activité physique, un excès de sport, des pieds plats, une maladie ou une déficience organique...
Tout réside donc dans le choix du thérapeute à qui vous allez confier votre dos. Si toutes les thérapies peuvent, en effet, plus ou moins soulager le mal de dos, il n'en va pas de même pour la mise en pratique de chaque traitement, censé vous en débarrasser pour longtemps, voire définitivement. Car, pour être efficace, celui-ci doit non seulement avoir "soigné" le symptôme (la douleur), mais aussi s'être attaqué à sa cause profonde. Dans le cas contraire, votre dorsalgie réapparaîtra dans les semaines, voire dans les jours à venir.
La seconde difficulté dans le traitement d'une dorsalgie réside dans le fait qu'elle a souvent plusieurs origines. Votre thérapeute devra donc accepter de passer le relais ou de travailler avec d'autres spécialistes si votre cas l'impose.
Il est d'autant plus fréquent et nécessaire de conjuguer les thérapies si le mal est ancien et si l'on a tardé à s'en occuper. Plus vous réagissez vite quand vous souffrez du dos, moins le traitement sera long pour vous en débarrasser.
Quant à l'efficacité des méthodes proposées, elle va dépendre de la particularité de vos troubles (votre médecin sera de bon conseil pour vous orienter), de votre réactivité au traitement, autant que de l'expérience du thérapeute.
Sur ce point précis, le plus sûr moyen de ne pas se tromper reste encore de se fier au bouche à oreille, de tester par soi-même, et de ne pas hésiter à changer de thérapie si l'on n'observe pas de résultats, même partiels, au bout de quatre séances...
La kinésithérapie pour dénouer les tensions du dos
Son principe
Le kinésithérapeute (qui a obtenu son diplôme après trois ans d'études) envisage la rééducation d'un point de vue mécanique : le but de ses manœuvres consiste à réapprendre au corps du patient à se mouvoir selon des axes et des plans (dits "physiologiques"). Il s'attache ainsi à corriger les mouvements grâce à des mobilisations actives (c'est-à-dire réalisées par le patient lui-même) ou passives (réalisées par le thérapeute lorsque le patient n'est pas en état de le faire tout seul).
Ces mouvements (ou mobilisations) visent à la fois à entretenir les articulations (pour éviter les rétractations des tendons, des muscles), et à redonner au cerveau une bonne perception de son corps (rééducation du schéma corporel).
Ses techniques
Les massages : effleurages, frictions, pressions, pétrissages, massage de points réflexes... tous servent à lever les contractures musculaires (pour briser le cercle vicieux de la douleur).
Les tractions vertébrales : elles sont employées pour étirer les articulations de la colonne vertébrale dans le cadre de cervicalgies et de lombalgies. Elles peuvent être manuelles (pour les cervicales) ou mécaniques (pour les lombaires). On utilise dans ce cas une table de traction (articulée et munie de ceintures).
Les moyens utilisés en complément des massages pour faire céder les douleurs les plus récalcitrantes. Ce sont l'électrothérapie, les ultrasons et les applications de chaleur.
En pratique
Le remboursement par la Sécurité sociale est à hauteur de 60 % dans le cadre d'une prescription médicale (la différence pouvant être prise en charge par votre mutuelle)
A notre avis
Une thérapie complémentaire qui est incontournable, notamment dans le cadre d'une rééducation traumatique ou post-chirurgicale, que l'on peut compléter par d'autres thérapies (ajustement chiropratique, ostéopathie, posturologie).
La chiropratique pour libérez l'influx nerveux dorsal
Son principe
Le chiropraticien ne cherche pas forcément à rétablir la normalité anatomique de la charpente osseuse. Son but est de restaurer la libre circulation de l'influx nerveux et une flexibilité maximale de la colonne vertébrale.
Ses techniques
L'ajustement" chiropratique consiste en des gestes rapides et précis, appliqués le long de la colonne vertébrale (à la base du crâne ou sur le sacrum). Ces impulsions ou mobilisations douces permettent au corps de s'autoréguler au fil des séances afin de retrouver souplesse et adaptabilité.
Ses indications
Certains maux du dos (lumbagos, torticolis...), ou ressentis à distance du dos mais impliquant le système nerveux (troubles du sommeil, maux de tête, fatigue...). Elle est aussi préconisée pour améliorer le fonctionnement du système nerveux (récupération, vitalité, concentration...).
Ses limites d'indication
Certaines maladies (infection vertébrale, cancer), fractures ou tassements vertébraux (ostéoporose). Lors de la consultation, le praticien doit s'assurer que le patient ne souffre pas de l'une de ces affections.
Durée d'une séance
Entre 20 et 45 minutes. La première est la plus longue, car elle comprend un questionnaire minutieux pour dresser un bilan de votre état de santé.
Combien de temps ?
De 3 à 4 séances pour que les résultats soient sensibles, et 10 à 15 séances, en six mois, pour les stabiliser.
En pratique
La consultation (de 30 à 60 €) n'est pas remboursée par la Sécurité sociale, mais est prise en charge par certaines mutuelles.
À notre avis
Une technique à recommander pour maintenir un état de santé optimal.
La posturologie pour retrouver l'équilibre
Son principe
Plus nous sommes "désaxés", plus notre dos subit des microtraumatismes qui l'exposent aux contractures, aux tensions et aux lésions. Or, notre maintien est conditionné par des informateurs sensoriels logés dans les yeux, les dents, les pieds et la colonne vertébrale. C'est là que réside l'innovation de la posturologie, qui a mis au point des tests pour évaluer, et colliger, les défaillances de ce système d'équilibre.
L'importance du diagnostic
Le posturologue fonde son analyse sur des questions posées au patient (il s'assure que le mal de dos ne relève pas de maladies graves, dresse l'historique des douleurs). Ses tests traquent d'éventuelles anomalies du "système d'équilibre" : une convergence oculaire minime, une prothèse dentaire mal posée pourraient suffire à modifier l'appui podal et à entraîner (en compensation) un mal de dos.
Sa technique
Après examen, le posturologue oriente le patient vers d'autres spécialistes chargés de réaliser le traitement : des podologues, des orthoptistes ou des dentistes.
Ses indications
Cette technique est recommandée pour les douleurs vertébrales chroniques ou récidivantes, pour les troubles statiques (pathologies du genou ou de la hanche). Ou en complément pour des maladies dégénératives.
Il revient au médecin traitant de déterminer les limites de la technique considérée.
Combien de temps ?
Environ dix mois pour que le cerveau rétablisse l'équilibre (ce délai inclut le temps qu'il faut pour "sevrer" le patient de semelles orthopédiques).
En pratique
Les soins sont remboursés par la Sécurité sociale si votre posturologue est médecin.
A notre avis
Cette technique peut résoudre des maux de dos résistant aux autres thérapies.
À lire aussi : Ostéopathie : Redonnez de la mobilité à votre dos !
L’acupuncture pour jouer avec les énergies du corps
Son principe
Cette technique millénaire en Orient a été découverte beaucoup plus récemment en Occident. Héritière de la philosophie taoïste, elle admet que le corps est parcouru par des méridiens d'énergie où s'expriment deux polarités (le Yin et le Yang). De l'équilibre de ces polarités dépend notre état de santé général et notre propension à développer ou non des maladies et des troubles fonctionnels.
Objectif de l'acupuncture : rétablir les déséquilibres énergétiques responsables de nos petits et grands maux. Des aiguilles sont placées sur les points stratégiques de ces méridiens. On peut aussi les chauffer par du moxa.
Ses indications
L'une des principales indications reste la contracture musculaire. Elle permettrait en effet de soulager les tensions qui affectent les tendons, les ligaments, les muscles. Elle peut également agir sur les névralgies, les lumbagos, les sciatiques, les torticolis, les poussées rhumatismales et les troubles digestifs qui peuvent participer au mal au dos.
Ses limites d'indication
Les fractures, les déplacements de vertèbres, certaines maladies osseuses ne relèvent pas de l'acupuncture. Bien qu'on suppose qu'elle puisse aider dans certains cas à fortifier les défenses de l'organisme.
Combien de temps ?
Comptez de quatre à six séances pour obtenir des résultats probants et une séance tous les six mois pour les entretenir.
À notre avis
L'acupuncture serait particulièrement indiquée dans le cas de contractures localisée ou de maux de dos dus au stress ou au surmenage. Elle peut aussi quelquefois être utilisée en complément d'autres traitements pour soulager des douleurs d'origine arthrosique par exemple.
En pratique
La séance coute en général entre 30 et 40 €. La Sécurité sociale rembourse les trois premières à hauteur de 7,48 € (sur la base d'un code k6 à 65 % de 11,52 € par séance) ; les suivantes (dans un délai de six mois à compter du début du traitement) à hauteur de 6,24 € (sur la base d'un code k5 à 65 % de 9,6 € par séance). Le solde peut être pris en charge par votre mutuelle.
Découvrez la méthode Pilates
Il s'agit d'un programme de gymnastique inspiré d'autres disciplines (rééducation fonctionnelle, yoga, danse, arts martiaux). Partie du constat qu'une colonne vertébrale manquant de stabilité s'expose aux douleurs et/ou aux affections ostéo-articulaires, la méthode Pilates vise à renforcer les muscles du dos et des cuisses par la pratique quotidienne d'exercices (en prévention, après une opération pour éviter les récidives). Objectif : fortifier les muscles profonds pour stabiliser le bassin, rendre leur mobilité aux articulations. Et c'est là l'originalité de la méthode : améliorer la coordination du buste grâce à des techniques de visualisation mentale. Cette gym se décompose en deux phases complémentaires avec une partie de travail au sol (pour corriger les mauvaises postures), une autre en atelier (avec ou sans machine) pour développer votre puissance musculaire.
Attention : elle est contre-indiquée en cas de lésions des articulations, des muscles, des os, des disques, de tension artérielle, d'anémie, de problème de thyroïde, de diabète, de tachycardie ou d'épilepsie.
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